Ammonites pyriteuses du Valanginien drômois
Le Valanginien est un étage très bien représenté dans la Drôme provençale. Il affleure très largement en de nombreux points et il est riche en petits fossiles pyriteux et notamment en ammonites. Cet article présente le résultat d'une sortie prospection effcetuée dans cette magnifique région et la description des diférents fossiles rencontrés.
Sommaire
Lecture de paysage depuis le Col de la Pertie
Juste avant d'arriver sur le col de Lazarier, nous effectuons une halte au col de la Pertie. Nous avons une belle vue d'ensemble sur le site. En regardant vers le sud, nous voyons sur la droite les barres calcaires jurassiques (Tithonien, fin du Jurassique, 150 millions d'années). Ces calcaires durs forment des falaises abruptes. En déplaçant notre regard vers la gauche, nous rencontrons des couches de plus en plus récentes et nous parcourons le Crétacé inférieur. Le Valanginien (130 millions d'années) occupe la dépression. On y observe l'important travail de l'érosion qui sculpte les marnes en ravins et ne permet pas à la végétation de se développer. Sur la gauche, l'Hauterivien (120 millions d'années) affleure sur les pentes du Serre Malivert. Il est constitué d'une succession de marnes et de bancs calcaires : l'érosion y a moins de prise et la végétation est plus abondante. Le sommet du Serre Malivert est formé des roches du Barrémien (115 millions d'années) qui se développent bien sur l'autre versant. Nous constatons donc que la Valanginien affleure dans des dépressions. Il se compose essentiellement de marnes de couleur gris-bleuté (bien visible dans les ravins) et s'altère superficiellement en jaune (davantage visible dans les zones moins ravinées). On observe également de petits bancs calcaires très marneux. Certains bancs calcaires en plaquettes s'avèrent assez riches en fossiles d'ammonites (pyriteuses ou non).
Histoire géologique
Au Jurassique et au Crétacé toute la région était recouverte par une mer dénommée Téthys. D'énormes épaisseurs de sédiments se sont déposées au fond de cette mer et se sont empilées les unes sur les autres pour former toutes les roches calcaires et marneuses que nous voyons autour de nous. A cette époque les Alpes n'existaient pas, il n'y avait pas de montagne. Les marnes du Valanginien de la Drôme provençale se sont déposées dans un bassin profond : la fosse vocontienne.
La sédimentation marine qui s'est déroulée sur des dizaines de millions d'années a pris fin au Coniacien, il y a 85 millions d'années. L'érosion a commencé à sculpter un relief mais ce que nous voyons aujourd'hui dépend surtout d'un événement qui s'est déroulé il y a environ 25 millions d'années. L'Afrique s'est rapprochée de l'Europe et la collision a provoqué le plissement des terrains et l'apparition des Alpes et des montagnes que nous voyons ici. Le col de la Pertie nous montre un magnifique exemple de plis.
Les ammonites pyriteuses du Valanginien
Le Valanginien est très riche en ammonites pyriteuses. On les trouve dégagées par l'érosion à la surface des marnes. Elels sont généralement de petite taille : de 2 à 3 cm de diamètre. Elles sont parfois oxydées en limonite et prennent alors une couleur ocre. En parcourant les marnes, on peut assez facilement récolter une rande variété d'espèces d'ammonites. Les 7 plus fréquentes sont : néocomites, thurmannia, phylloceras, olcostephanus, Saynoceras, Lytoceras et baculites.
Neocomites
Neocomites possède de nombreuses côtes fines.
Les côtes des faces opposées ne se rejoignent pas sur la carêne et forme un sillon.
Le dernier tour s'élargit vers l'ouverture.
Thurmannia
Thurmannia est une ammonite proche de néocomites mais on peut la distinguer en utilisant les critères suivants :
- Thurmannia a des côtes plus grosses, nettement divisées.
- Le dernier tour ne s'évase pas.
Phylloceras
La coquille de la phylloceras est lisse.
Lorsque l'ammonite n'est trop usée, on distingue un persillage.
La section du tour augmente lorsque l'on va vers l'ouverture.
Le dernier tour recouvre les autres, la coquille est involute.
Olcostephanus
La coquille de l'olcostephanus est épaisse.
Les côtes sont fines et font le tour en passant par la carêne.
Le bord ombilical (intérieur) est orné de nodules.
Lytoceras
La lytoceras possède de nombreux tours de section circulaire.
La surface est lisse et ornée de persillages.
Saynoceras
La saynoceras se caractérise par ses côtes hérissées de deux rangées de nodules pointus.
Elle est un peu plus rare que les autres ammonites citées.
Baculites
Bacculites est une famille d'ammonites déroulées. Ici, on ne les trouve jamais entières.
Elles se présentent sous la forme d'une baguette bien droite ornée de côtes ondulantes.
L'une des extrémité est applatie.
Autres fossiles de céphalopodes
Les marnes valanginiennes renferment bien d'autres fossiles pyriteux de la famille des céphalopodes :
Aptychus
Il s'agit probablement de la partie inférieure de la machoire d'une ammonite.
Ryncholites
Egalement appelés becs de nautiles, il s'agirait en fait de la partie supérieure de la machoire d'une ammonite.
Rostres de bélemnites
Elles sont en aragonite finement radiée.
La plus caractéristique est la duvalia qui possède un renflement plus ou moins marqué.
Elle est applatie et peut mesurer plus de 5 cm.
On peut rencontrer également conobelus et pseudobelus qui présentent un sillon caractéristique.
Autres fossiles divers
En effectuant une recherche plus approfondie, on découvre une faune riche et variée avec une multitude d'espèces.
Gastéropodes
Divers moules internes pyritisés de petits gastéropodes (2 cm maximum) sont également présents mais difficilement identifiables.
Brachiopodes
Les marnes en renferment plusieurs espèces de petite taille (souvent moins de 1 cm). Ils ne sont pas très abondants.
Lamellibranches
On peut également trouver quelques moules internes pyritisés de petits lamellibranches.
Plusieurs espèces peuvent être récoltées.
Autres fossiles
D'autres fossiles pyriteux peuvent être trouvés mais plus rarement : spongiaires, dents de requin ...