Bouchard
Pierre François-Xavier Bouchard (1772 - 1832)
Chevalier puis officier de la Légion d'Honneur, Chevalier de Saint-Louis, ingénieur, Pierre-François-Xavier Bouchard est né dans le Jura, plus précisément à Orgelet le 29 avril 1772.
Le jeune Bouchard suit ses premières études au collège d'Orgelet. Il quitte ensuite sa ville natale pour le collège de Besançon où il suit des cours de mathématiques et de philosophie...
Engagé volontaire dans un bataillon de grenadier pour défendre la Patrie il combat en Champagne et en Belgique...
Le sergent-major Bouchard, est ensuite muté en 1794 (An II), à l'école Aérostatique de Meudon.
Très vite remarqué par Jacques-Nicolas Conté, directeur de cette dernière, Bouchard enseigne dès l'année suivante les Mathématiques aux futurs aérostiers ; il assure également la fonction de sous-directeur et a été nommé lieutenant des aérostiers (1795 - An III) ...
Il est gravement blessé à l'œil droit par une explosion lors d'une tentative pour gonfler à l'hydrogène des ballons d'observations, dirigée par Conté, qui lui perdra son œil gauche...
Très apprécié, pour ses qualités, il devient rapidement le protégé de Jacques-Nicolas Conté qui le fait admettre, le I frimaire An V (lundi 21 novembre 1796) , par l'intermédiaire de son ami mathématicien Monge, à l'Ecole Polytechnique... où il suit des cours de géométrie descriptive - dispensé par Monge l'un des cofondateur de l'école - jusqu'au I floréal An VI (mercredi 20 avril 1798), date à laquelle il apprend qu'il est réquisitionné et affecté au corps expéditionnaire d'Egypte.
Il se marie trois jours plus tard et appareille de Toulon avec une équipe de savants, à bord du " Franklin " le 30 floréal An VI (jeudi 19 mai 1798)...
Le lieutenant Bouchard est affecté à la Commission des Sciences et des Arts, section Géométrie, dirigée par son professeur de géométrie de Polytechnique... C'est d'ailleurs en Egypte que Bouchard passera avec succès son examen de sortie de l'école Polytechnique (promotion 1796 - An IV).
Cette section de Géométrie se compose des citoyens : Monge, Fourrier, Costaz, Malus, Says, Charbaud, Moret, Corancez, Fuseau, Bringuet et Bouchard.
Dès son arrivée au Caire, le lieutenant Bouchard, placé sous les ordres du général de brigade Andréossy, part pour une mission de reconnaissance dans le secteur de Damiette (lac Menzalé) en compagnie de savants et de géographes pour y faire des relevés et commencer des études sur le natron :carbonate de sodium naturel hydraté que reprendra ensuite le chimiste Berthollet...
Dès son retour, il se présente devant le jury de sortie de l'école Polytechnique présidé par Monge (Brumaire An VII - novembre 1798); à l'issu de l'examen, il est promu lieutenant de II classe.
Il effectue ensuite d'autres missions consistant notamment à étudier les techniques et métiers des Egyptiens sous la direction de Nicolas Conté (section physique), son ancien directeur et membre de l'Institut d'Egypte, créé le 5 fructidor An VI (mercredi 22 août 1798) ...
Reversé dans l'armée, le 31 octobre suivant (10 brumaire), il dirige des travaux de fortification ordonnés par le général Bonaparte, notamment du fort Fort Julien, renommé ainsi en raison de la mort de son aide de camp, près du village de Rachid (Rosette en français)...
Bouchard découvre une pierre noire (granodiorite) de plus d'un mètre de haut, couverte d'inscriptions, réemployée dans un mur. Soupçonnant sa grande valeur historique, il signale sa découverte au Général Menou, commandant le secteur d'Alexandrie et de Rosette qui le charge de remettre cette fabuleuse découverte à l'Institut d'Egypte (mi-août)...Cette découverte ne sera signalée dans le " Courrier d'Egypte " que le 29 fructidor An VII (dimanche 15 septembre 1799).
La stèle porte la copie d'un décret de Ptolémée V Epiphane, en hiéroglyphes (inscription supérieure), en démotique (les 32 lignes au centre) et en grec (les 54 lignes du bas). Des copies sont immédiatement faites : Joseph Marcel et A Galland, lithographes, tous deux de l'imprimerie orientale Française appliquent la méthode "d'autographie", Nicolas Conté utilise la stèle comme support pour la révéler par crayonnage au fusain et Adrien Raffeneau-Delille réalise un moulage à base de soufre. La pierre (connue alors sous la dénomination de pierre de Rosette) est confisquée par les Anglais quand le Général Menou, successeur du Général Kléber, assassiné au Caire le 25 prairial An VII (jeudi 13 juin 1800), capitule à Alexandrie en 1801. Elle se trouve depuis 1802 au British Museum.
C'est cette pierre qui permettra à Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes.
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