Thiollière
Victor Thiollière
Ingénieur civil, il était reconnu comme l’un des grands géologues du XIXe siècle dans la région Lyonnaise.
Les ingénieurs civils des mines Jean-Baptiste Fournet et Aimé Drian avaient accepté d’élaborer une carte géologique pour le département, mais une décision administrative motivée par une demande de Paris fit avorter ce projet. Connaissant bien la région, Victor Thiollière s’empressa de prendre la suite de ce travail et présenta à la Société d’Agriculture de Lyon, dont il était membre scientifique depuis 1848, une petite carte manuscrite du Mont-d’Or.
Cette carte lui valut la grande médaille d’or, récompense mise à disposition de la Société d’agriculture par madame la Duchesse d’Orléans. Encouragé par cette réussite, il entreprit le tracé de la carte géologique du Bassin du Rhône et de ses environs, mais il ne put la terminer, absorbé par un autre projet.
En parcourant le Bugey, il avait eu l’occasion de s’intéresser aux calcaires jurassiques de la région, et plus particulièrement au gisement de Cerin.
La carrière de Cerin, située dans l’Ain à 80 kilomètres à l’Est de Lyon, était exploitée de 1835 à 1910 pour ses calcaires lithographiques. Mais ce n’est qu’en 1838 que l’ingénieur Aimé Drian, autre amateur passionné de géologie, y découvrit les premiers fossiles qu’il communiqua à Victor Thiollière. Jusqu'à sa mort, ce dernier ne cessa alors de rassembler et d’étudier un maximum de fossiles issus de ce site. Ses travaux ont ainsi démontré une même identité entre les calcaires lithographiques de Cerin et de Solenhofen (Bavière). Il positionna ces niveaux au-dessus de l’Oxfordien et décrivit de nombreuses nouvelles espèces de poissons. Parmi de nombreuses notes, la plus importante fut publiée en 1854 : Description des poissons fossiles provenant des gisements coralliens du Jura dans le Bugey. Une seconde partie à cet ouvrage devait paraître peu après, les descriptions et les planches lithographiques étant achevées, mais la mort le frappa si rapidement qu’il n’eut pas le temps de le faire. Plusieurs de ses amis voulurent alors achever son travail en publiant cette seconde livraison, mais ce projet se heurta à de nombreuses difficultés, dont la disparition des planches lithographiques. Ce n’est qu’en 1873, une fois les planches enfin retrouvées, que la deuxième livraison fut publiée sous l’autorité de Paul Gervais (zoologue et paléontologue), par Falsan et Dumortier, avec l’aide de Gaston de Saporta (paléotoaniste).
Solanocrinites thiollieri Kimméridgien Cerin (Ain) Coll. Victor Thiollière