Altération du granite
Le granite, assez commun en France, est une roche réputée pour sa dureté et sa résistance. C’est ce qui explique son usage en tant que matériau de construction ainsi que dans la réalisation de pavés, bordures de trottoirs, calvaires…
Voir → Utilisation_des_richesses_du_sous-sol
Pourtant, malgré ses qualités, cette roche n’est pas indestructible. Soumis aux conditions extérieures, le granite finit à la longue par s’altérer. Nous allons voir ce processus.
Présentation du granite
Une petite présentation de la roche est tout d’abord nécessaire pour comprendre son altération.
Le granite est une roche magmatique à structure grenue (formée de grains), entièrement cristallisée et dont les cristaux sont bien visibles à l’œil nu. Le mot « granite » vient d’ailleurs du latin granum, grain.
Ces minéraux en grains sont de plusieurs natures :
- du quartz principalement (c’est de la silice pure SiO2)
- des micas : ce sont des minéraux feuilletés. On a essentiellement du mica noir (ou biotite) mais aussi du mica blanc (ou muscovite). Le mica blanc est surtout riche en aluminium et en potassium alors que le mica noir est surtout riche en magnésium, en potassium et en fer.
- des feldspaths : feldspaths potassiques (orthose, microcline..) et feldspaths plagioclases (albite, anorthite..).
- un certain nombre d’autres minéraux peuvent aussi se rencontrer dans le granite. On peut citer : hornblende, grenats, magnétite, apatite, zircon…
Cette palette de minéraux, dont les proportions et la taille des cristaux peuvent varier, explique la grande variété des granites rencontrés dans le monde (des centaines de couleur et d’aspect différents).
Quelques exemples :
La composition chimique moyenne des granite est :
- SiO2 70 à 77 %
- Al2O3 11 à 15%
- K2O 3 à 5 %
- Na2O 3 à 5 %
- Fe 2 à 3%
- CaO 1%
- MgO et TiO2 moins de 1%
Fracturation du granite
Lors de sa cristallisation, le granite (roche magmatique) se trouve à l’intérieur de la croûte terrestre, en profondeur. C’est un soulèvement ultérieur (mouvement de l’écorce terrestre) et des mécanismes d’érosion des couches supérieures qui lui permettent de se retrouver en surface. C’est ainsi que le granite peut affleurer comme on peut l’observer en de nombreux endroits en France : Bretagne, Vosges, Massif Central, Alpes…
L’action des agents climatiques et biologiques pourra alors commencer ! Il est cependant nécessaire auparavant pour bien comprendre de décrire une structure facile à observer lorsqu’on étudie un affleurement de granite. La roche présente fréquemment des fractures.
Si le granite est une roche dure et résistante, il manque en effet de souplesse. C’est ainsi que, lors des mouvements de l’écorce terrestre et au cours de son refroidissement, le granite, sous l’action des contraintes, va se fissurer. Les fractures apparues (qui portent le nom de diaclases) faciliteront l’altération en permettant à l’eau ou aux racines des plantes de pénétrer plus facilement à l’intérieur de la roche. Sans ces diaclases, le granite, roche imperméable ne s’altérerait que difficilement. Et si la surface de la roche était nue, l’eau, ruissellerait à la surface mais ne stagnerait pas, d’où une altération très réduite. L’altération se fera donc préférentiellement juste sous la litière, ainsi que le long des zones où l’eau circule : les fissures et les diaclases.
Dans les zones soumises au gel interviendra aussi le phénomène de cryofracturation : l’eau qui s’infiltre dans les diaclases augmentera de volume lors des périodes de gel, participant ainsi à l’élargissement des diaclases et au démantèlement de l’affleurement.
(page en cours de construction)