Lithophyse : Différence entre versions
(Nouvelle page : en cours de réalisation) |
|||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
− | en | + | <center><b><font size=3>Les Lithophyses</font></b></center><br><br> |
+ | |||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 1.jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var)</center><br> | ||
+ | |||
+ | Les lithophyses sont une des formes de la silice. La silice SiO<sub>2</sub> se rencontre dans la nature de façon commune sous divers aspects. Le plus connu est le [[quartz]] qui forme souvent de jolies cristallisations.<br> | ||
+ | Mais la silice peut revêtir un grand nombre de formes dont quelques-unes vous sont sans doute connues : [[agate]], [[opale]], [[calcédoine]], [[silex]]…<br> | ||
+ | Les lithophyses se rencontrent sous formes de [[géodes]], extérieurement brunâtres, verdâtres, rosâtres, grisâtres, blanchâtres… avec des formes sphériques ou ellipsoïdales. La surface externe est souvent irrégulière. Le diamètre moyen varie de quelques centimètres à plus de vingt centimètres parfois. <br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyses (extérieur1).jpg]]</center><br><center>Lithophyses (en vue extérieure) de l’Estérel (Var)</center><br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse (extérieur1).jpg]]</center><br><center>Lithophyse (en vue extérieure) de l’Estérel (Var)</center><br> | ||
+ | |||
+ | Vues de l’extérieur, ces géodes ne semblent pas présenter beaucoup d’intérêt mais sciées et polies, la variété des structures internes est immense. On peut même s'amuser à leur donner un nom !<br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 4.jpg|400px]]</center><br><center>"Némo" : Lithophyse de l’Estérel (Var), sciée et polie</center><br> | ||
+ | |||
+ | En France, de telles géodes se rencontrent dans le massif de l’Estérel mais il en existe aussi aux États-Unis (Orégon), au Mexique, au Nicaragua, en Islande, en Russie… Dans l’Estérel, ces géodes se trouvent dans les coulées de rhyolite du [[Permien]]. Elles sont généralement pleines et ne sont plus alors des géodes au sens strict. On les a baptisées lithophyses.<br> | ||
+ | Pour comprendre leur formation, il faut savoir que les coulées de lave contiennent très souvent des vacuoles de gaz, parfois de grande taille. C’est à l’intérieur de ces vacuoles que la silice se dépose ce qui leur donne une dureté et une inaltérabilité remarquables. Lorsque, ultérieurement, la rhyolite s’est désagrégée, toutes la roche disparait sauf les lithophyses qu’on peut retrouver toutes dégagées.<br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse (extérieur2).jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var), dégagée.</center><br> | ||
+ | |||
+ | Lorsqu’on coupe une lithophyse, on peut observer plusieurs parties :<br> | ||
+ | |||
+ | • à l’extérieur, une croûte correspondant à des restes de rhyolite partiellement silicifiée et donc non altérée. | ||
+ | |||
+ | • A l’intérieur des couches de couleurs diverses (rouge, rose, bleue, grise..) et de formes diverses. C’est de la calcédoine (silice microcristalline) diversement colorée par des oxydes.<br><br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse_2.JPG ]]</center><br><center>"Le Dragon" : Lithophyse de l’Estérel (Var) montrant les variétés de couleurs.</center><br> | ||
+ | |||
+ | |||
+ | Pour comprendre cette structure, il faut savoir que la cavité formée au départ (ancienne bulle de gaz) s’est retrouvée pleine d’«eau chaude» après sa formation, soit au moment de l’éruption, soit plus tardivement. Cette eau (chargée de substances dissoutes) provient d’une eau intersticielle qui a diffusé dans les roches en se chargeant de minéralisations. Cette eau a permis la précipitation du gel de silice qui a rempli plus ou moins la cavité. Ce gel s’est transfomé en calcédoine par la suite.<br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 8.jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var) ; les lignes horizontales en bas peuvent nous indiquer la position de la lithophyse pendant le dépôt de la silice.</center><br> | ||
+ | |||
+ | L’espace restant (lorsqu’il existe) a pu être rempli ensuite par du quartz (silice cristallisée) de l’extérieur vers l’intérieur de la cavité ce qui explique l’orientation vers le centre des cristaux.<br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 3.jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var) : on voit à l’intérieur la zone de quartz.</center><br> | ||
+ | |||
+ | Lorqu’une géode est cassée ou coupé, il arrive que dans la cavité résiduelle (si elle existe), on retrouve un peu de cette « eau » qui a permis la formation de cette lithophyse.<br> | ||
+ | La grande variété d’aspect des lithophyses s’explique de plusieurs façons :<br> | ||
+ | • la grosseur de la bulle de départ. | ||
+ | |||
+ | • Le plus ou moins grand remplissage de la cavité lors du dépôt de calcédoine. | ||
+ | |||
+ | • La nature et la concentration des oxydes présents dans l’eau de remplissage. | ||
+ | |||
+ | • La quantité de quartz qui remplira par la suite l’espace résiduel éventuel. | ||
+ | |||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 6.jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var). </center><br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 7.jpg]]</center><br><center>Lithophyse de l’Estérel (Var) : on voit bien les couches successives de calcédoine,.</center><br> | ||
+ | <center>[[Image:Lithophyse 5.jpg]]</center><br><center>"La Patineuse" : Lithophyse de l’Estérel (Var).</center><br> | ||
+ | <br><br>Une lithophyse, si elle a bien un rapport avec le volcanisme, n’est pas une formation magmatique ou métamorphique mais correspond à de l’hydrothermalisme (cristallisation à partir de substances initialement dissoutes dans de l’eau chaude. |
Version du 4 mai 2009 à 21:10
Les lithophyses sont une des formes de la silice. La silice SiO2 se rencontre dans la nature de façon commune sous divers aspects. Le plus connu est le quartz qui forme souvent de jolies cristallisations.
Mais la silice peut revêtir un grand nombre de formes dont quelques-unes vous sont sans doute connues : agate, opale, calcédoine, silex…
Les lithophyses se rencontrent sous formes de géodes, extérieurement brunâtres, verdâtres, rosâtres, grisâtres, blanchâtres… avec des formes sphériques ou ellipsoïdales. La surface externe est souvent irrégulière. Le diamètre moyen varie de quelques centimètres à plus de vingt centimètres parfois.
Vues de l’extérieur, ces géodes ne semblent pas présenter beaucoup d’intérêt mais sciées et polies, la variété des structures internes est immense. On peut même s'amuser à leur donner un nom !
En France, de telles géodes se rencontrent dans le massif de l’Estérel mais il en existe aussi aux États-Unis (Orégon), au Mexique, au Nicaragua, en Islande, en Russie… Dans l’Estérel, ces géodes se trouvent dans les coulées de rhyolite du Permien. Elles sont généralement pleines et ne sont plus alors des géodes au sens strict. On les a baptisées lithophyses.
Pour comprendre leur formation, il faut savoir que les coulées de lave contiennent très souvent des vacuoles de gaz, parfois de grande taille. C’est à l’intérieur de ces vacuoles que la silice se dépose ce qui leur donne une dureté et une inaltérabilité remarquables. Lorsque, ultérieurement, la rhyolite s’est désagrégée, toutes la roche disparait sauf les lithophyses qu’on peut retrouver toutes dégagées.
Lorsqu’on coupe une lithophyse, on peut observer plusieurs parties :
• à l’extérieur, une croûte correspondant à des restes de rhyolite partiellement silicifiée et donc non altérée.
• A l’intérieur des couches de couleurs diverses (rouge, rose, bleue, grise..) et de formes diverses. C’est de la calcédoine (silice microcristalline) diversement colorée par des oxydes.
Pour comprendre cette structure, il faut savoir que la cavité formée au départ (ancienne bulle de gaz) s’est retrouvée pleine d’«eau chaude» après sa formation, soit au moment de l’éruption, soit plus tardivement. Cette eau (chargée de substances dissoutes) provient d’une eau intersticielle qui a diffusé dans les roches en se chargeant de minéralisations. Cette eau a permis la précipitation du gel de silice qui a rempli plus ou moins la cavité. Ce gel s’est transfomé en calcédoine par la suite.
L’espace restant (lorsqu’il existe) a pu être rempli ensuite par du quartz (silice cristallisée) de l’extérieur vers l’intérieur de la cavité ce qui explique l’orientation vers le centre des cristaux.
Lorqu’une géode est cassée ou coupé, il arrive que dans la cavité résiduelle (si elle existe), on retrouve un peu de cette « eau » qui a permis la formation de cette lithophyse.
La grande variété d’aspect des lithophyses s’explique de plusieurs façons :
• la grosseur de la bulle de départ.
• Le plus ou moins grand remplissage de la cavité lors du dépôt de calcédoine.
• La nature et la concentration des oxydes présents dans l’eau de remplissage.
• La quantité de quartz qui remplira par la suite l’espace résiduel éventuel.
Une lithophyse, si elle a bien un rapport avec le volcanisme, n’est pas une formation magmatique ou métamorphique mais correspond à de l’hydrothermalisme (cristallisation à partir de substances initialement dissoutes dans de l’eau chaude.