Les maars de l'Ardèche : Différence entre versions
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Version du 22 décembre 2020 à 21:01
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Sommaire
- 1 Lac d’Issarlès
- 2 Maar de la Vestide du Pal
- 3 Lac Ferrand
- 4 Le Chambon
- 5 Maar d’Echamps (ou de Borée-Echamps)
- 6 Lac de Saint Martial
- 7 Maar de Coucouron
- 8 Marais de Beauregard (ou Tourbière de Sagne Redonde)
- 9 Maar de Ray-Pic
- 10 Maar du Pic de l’Etoile (ou maar de la Sapède)
- 11 Maar Doris
- 12 Maar de Saint-Bauzile (ou maar de L’Andance)
- 13 Rochessauve
- 14 Le Goulet (ou Coulet) de la Soulière
Lac d’Issarlès
Situé à 1000 mètres d’altitude, sur la commune du « Lac d’Issarlès », ce maar basaltique mesure environ cinq kilomètres de circonférence. Il s’agit d’un site classé qui, avec 138 mètres de profondeur, est le lac de maar le plus profond en France. Très touristique, il est facile d’observer aux abords, le croissant de projections émises lors des éruptions.
projections du maar d'Issarlès permet d’observer des dépôts typiques du phréatomagmatisme : brèche chaotique, nombreux et parfois énormes fragments du socle (couleur claire), magma frais (basalte) pulvérisé et vitreux (couleur noire). |
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projections du maar d'Issarlès. On observe ici des dépôts pyroclastiques lités (noirs pour le magma basaltique, plus clairs pour les débris du socle granitique), peu cohérents. On peut constater l’abondance des débris du socle cristallin au sein des lapilli basaltiques et les changements de granulométrie de couche à couche qui démontrent le fonctionnement rythmique de ce type d’éruption. Sur ce cliché, nombreux fragments du socle granitique projetés lors des explosions. |
Maar de la Vestide du Pal
Trois maars existent sur la commune de Montpezat-sous-Bauzon : le maar de La Vestide de Pal, le Lac Ferrand et le Chambon.
Le maar de la Vestide du Pal est l’un des plus beaux et des plus grands cratères de maars européens. Formant une cuvette de 1600 mètres environ pour une profondeur de 150 mètres, il est daté (par thermoluminescence) d’environ 49 000 ans (plus ou moins 7 000 ans).
Dominant la commune de Montpezat-sous-Bauzon, la particularité de ce maar est d’accueillir cinq petits cônes de scories (formant de petites collines boisées). Ces cônes se sont construits à la fin de l’éruption qui a crée le maar.
Les produits d’explosion couronnent la dépression et sont bien visibles sous le Suc de Pal. Ces produits de maar s’accumulent sur près de 200 mètres d’épaisseur. On peut y observer une série de lits clairs, à grains peu soudés.
Lac Ferrand
Ce lac de maar est situé juste à l’ouest du maar de la Vestide du Pal. Il a été rempli par des eaux d’écoulement.
Le Chambon
Situé un peu au sud du maar de la Vestide du Pal, il est traversé par le ruisseau du Chambon. Ce maar est totalement découpé dans le socle et son cratère est presque circulaire (500 mètres de diamètre environ).
Le rebord méridional du cratère permet d’observer aussi bien des produits d’origine phréatomagmatique que des produits relevant d’un dynamisme strombolien. Ce volcan a donc subit plusieurs phases éruptives. Son histoire complexe se termine par l’égueulement du cône strombolien tardif ce qui a aussi, semble-t-il emporté une partie du maar.
NB : Ne pas confondre avec le lac Chambon dans le Puy-de-Dôme qui est un lac de barrage volcanique puisqu´il s´est formé à la suite de l´éruption du Tartaret il y a environ 8000 ans, qui a bloqué le cours de la Couze-Chambon, créant ainsi un lac.
Maar d’Echamps (ou de Borée-Echamps)
Situé un peu au Nord du Mont Gerbier des Joncs, ce système a une histoire complexe. La première phase d’activité fut phréato-magmatique. Un maar se crée tandis que sur les bordures vont s’accumuler une grande quantité de produits d’explosion avec des structures caractéristiques de maar (stratification oblique, dunes..).
Ces dépôts sont exploités en carrière à Molines. On peut y observer, outre de la lave pulvérisée, des débris de roches du socle cristallin et des nodules verdâtres de péridotites.
Dans un deuxième temps, une coulée de basalte s’épanche dans la vallée de l’Eysse.. Après un calme relatif, le cratère, toujours béant, va être comblé par un lac de lave, le volcan ayant changé de type d’activité. Ce lac de lave constitue la plaine actuelle d’Echamps. On peut l’observer dans la carrière de Molines par-dessus les « sables » d’origine phréato-magmatique.
projections du maar : on observe dans la carrière des dépôts pyroclastiques lités, noirs, peu cohérents, des strates et canaux, des dunes, antidunes et nombreuses figures d’impact. On peut constater l’abondance des débris du socle cristallin au sein des lapilli basaltiques et les changements de granulométrie de couche à couche qui démontrent le fonctionnement rythmique de ce type d’éruption. |
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projections du maar : on observe dans cet affleurement des dépôts pyroclastiques lités, sombres, peu cohérents, des strates et canaux, des figures d’impact. On peut constater l’abondance des débris du socle cristallin au sein des lapilli basaltiques et les changements de granulométrie de couche à couche qui démontrent le fonctionnement rythmique de ce type d’éruption. En haut à gauche, important bloc du socle granitique. |
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(6 cm x 9 cm env) : basalte mélanocrate, vitreux, finement bulleux à très nombreux xénolites fragmentés : cristaux de feldspath blanc/laiteux, fragments de socle d'origine granitique, présence d'olivine vert/jaune. |
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xénolites fragmentés : cristaux de feldspath blanc/laiteux, fragments du socle d'origine granitique (parfois altérés), péridotite à gros grains ; nombreuses petites bulles de dégazage souvent minéralisées (calcite/silice/Zéolites ). Une des faces montre des lambeaux de brèche (éléments soudés de fragments de socle, cristaux de feldspath, minéraux « roulés », sable etc... |
Lac de Saint Martial
Le lac de Saint Martial est en fait un lac artificiel, d’une longueur de 500 mètres, qui a été réalisé dans un maar à partir d'une résurgence naturelle. Ce maar daterait d’environ 130 000 ans.
Maar de Coucouron
Situé quelques kilomètres à l’ouest du lac d’Issarlès, le lac de Coucouron est à l’origine un maar qui évolua progressivement en narse. Une remise en eau de cette zone a laissé place à l’heure actuelle au lac.
Marais de Beauregard (ou Tourbière de Sagne Redonde)
Située au nord de Lanarce près du hameau de Beauregard, cette tourbière remplit un ancien cratère de maar. De diamètre d’environ un kilomètre, le fond du cratère se trouve à 1220 mètres d’altitude alors que les reliefs environnants provoqués par la projection des débris s’élèvent jusqu’à 1300 mètres.
Ce site a fait l’objet d’une exploitation de tourbe pendant une vingtaine d’années, jusqu’en 1998, ce qui l'a dégradé quelque peu. D’un intérêt faunistique et floristique certain, cette tourbière a subi depuis des mesures de réhabilitation afin de restaurer son écosystème.
Maar de Ray-Pic
Ce haut-lieu touristique est implanté en rebord du plateau, à 6 kilomètres de Buzet. Le sommet culmine à 1 293 mètres et domine de 100 mètres le plateau ardéchois.
Malgré son aspect typiquement strombolien, cet édifice connut d’abord une phase phréato-magmatique qui a entaillé le socle en y formant un cratère circulaire. Les produits de cette éruption sont bien visibles aux alentours du site.
Succède à cette phase un épisode strombolien qui s’achèvera par la mise en place d’une belle coulée basaltique d’une longueur de 21 kilomètres. Cette coulée est remarquable par l’abondance, la taille et la fraîcheur de ses enclaves de péridotites.
Maar du Pic de l’Etoile (ou maar de la Sapède)
Situé 5 kilomètres environ au nord-est de Buzet, cet édifice a une histoire en plusieurs étapes : tout d’abord, un épisode phréato-magmatique qui a crée un maar (situé au lieu-dit « le Creux de l’étang » à 1230 m). Les produits d’explosion sont relativement riches en matériel basaltique : on a de gros blocs du socle (parfois près d’un mètre) et des éléments basaltiques de type pouzzolanes. Les élément plus récents sont essentiellement constitués d’éléments du socle (moins riches en gros blocs).
Dans une seconde étape, un édifice strombolien (Pic de l’Etoile 1319 m) se met en place, reposant sur les produits de l’éruption préado-magmatique. Cet édifice strombolien est formé surtout de scories soudées, bombes fuselées, pseudo-coulées, blocs de basalte massif…
L’émission d’une longue coulée de basalte (4,5 kilomètres et près de 30 mètres d’épaisseur par endroits) termine le cycle éruptif. Elle recouvre toutes les autres productions du volcan..
Maar Doris
Le site de la station thermale de Neyrac-les-Bains est en fait un cratère de maar : le maar Doris. Il s’agit d’un appareil de forme sub-circulaire dont la superficie interne correspond parfaitement à celle du replat situé au cœur de la station.
Les produits de l’explosion phréato-magmatique sont observables tant en bordure de route (juste avant de pénétrer dans la station) que derrière l’établissement thermal. Ils sont constitués presque exclusivement de fragments du socle plus ou moins pulvérisés (granite, gneiss…) Il s’agit d’un volcanisme récent : quelques dizaines de milliers d’années.
Maar de Saint-Bauzile (ou maar de L’Andance)
Ce site de Saint-Bauzile est très connu car il est actuellement le plus important gisement lacustre exploité au monde pour la production de diatomites. La carrière d’Andance constitue aussi un site paléontologique exceptionnel, l’un des plus importants en Europe pour les Mammifères du Miocène supérieur, essentiellement pour la qualité de conservation des fossiles
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Le maar de Saint Bauzile s’est ouvert au Valanginien. Dû à une éruption phréato-magmatique classique (rencontre d’un magma ascendant avec une nappe phréatique), le maar initial devait faire au moins deux kilomètres de diamètre pour une profondeur de 300 à 400 mètres.
Sur les brèches intra-cratèriques, s’est installé un lac dans lequel s’est effectué un premier dépôt diatomifère. On a ensuite, sur 80 mètres d’épaisseur, un comblement du lac par des matériaux volcaniques d’origine intra-cratèrique. Puis, dans un nouveau lac, le dépôt de diatomites reprend pour constituer le dépôt principal qui sera exploité. Son épaisseur atteint 60 mètres au centre de la structure.
En phase terminale, des coulées basaltiques probablement issus des Coirons proches, envahissent le lac et recouvrent les diatomites. On dénombre au moins trois coulées avec une épaisseur totale de 50 mètres par endroits. Enfin, par le jeu naturel de l’érosion, un classique phénomène d’inversion du relief a permis aujourd’hui de retrouver ce « lac » perché au sommet de la « montagne d’Andance ».
Rochessauve
Un peu à l’ouest de St Bauzile, le site de Rochessauve correspond aussi à un ancien cratère de maar. Les produits de l’explosion phréato-magmatique peuvent être observés au niveau des reliefs environnants, au nord-ouest du village.
Le Goulet (ou Coulet) de la Soulière
Situé au nord-ouest de Freyssenet, il s’agit d’un grand maar typique d’une éruption phréato-magmatique. On observe ici de très nombreuses couches de dépôts d’environ un mètre d’épaisseur représentant un total d’une centaine de mètres. Ces dépôts sont hétérogènes et plus gros à la base. La plus grande partie des matériaux, argilo-calcaires, vient de l’encaissant.. On trouve aussi des éléments volcaniques ainsi que des enclaves de péridotites. Ce sont les blocs et graviers calcaires qui donnent aux dépôts une teinte grise.
On observe aussi un peu plus loin une alternance de couches palagonitisées (de couleur jaune-orange) et de couches noires, ce qui montre que le régime de ce volcan n’a pas toujours été le même.
Les dépôts sont hétérogènes et formés essentiellement de débris argilo-calcaires de l’encaissant. On y trouve aussi des éléments volcaniques et des enclaves de péridotites. L’ensemble forme un dépôt d’une centaine de mètres environ. |
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due à l’abondance des éléments calcaires (blocs et graviers) du socle. La dimension des fragments peut atteindre vingt centimètres. |