Les Mines d'uranium en Vendée : Différence entre versions
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− | <b>Les Mines d'Uranium en Vendée</b> | + | <b><big>Les Mines d'Uranium en Vendée</big></b> |
− | *Historique : En 1945, le Général de Gaulle créait le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). La [[prospection]] des zones granitiques des régions de l’Ouest de la France commença en 1950, avec la création de la Mission Volante de Vendée-Bretagne (M.V.V.B). C’est en 1950 que le gouvernement français débute la prospection de l’[[uranium]] dans le massif armoricain. Le premier indice important du département vendéen est découvert dans le secteur des Herbiers en 1951.<br>En 1953, des travaux de recherches par petit chantiers sont lancés à l’Émentruère. Le site de l’Édrillère fait l’objet de travaux à partir de 1954.<br>Les résultats étant prometteurs, la Division minière de Vendée est créée en 1954 par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) à Mortagne-sur-Sèvre (CEA qui deviendra COGEMA en 1976 puis AREVA) suite à la découverte de gisements d’uranium dans la zone granitique qui s’étend de Clisson (Loire-Atlantique) à Parthenay (Deux-Sèvres). La Division minière de Vendée s’installe sur le site de Fleuriais, à Mortagne-sur-Sèvre, à l’emplacement d’une ancienne usine textile.<br>Suite à la découverte de nombreux gisements dans la région (Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire), le projet d’implantation d’une usine de traitement à l’Écarpière (44)est confié à la Société Industrielle des Minerais de l’Ouest (SIMO), société créée par le CEA et les Établissements Kuhlmann. La construction de l’usine commença en 1956, et les premières tonnes de [[minerai]]s sont traitées dès 1957.<br>Parallèlement, la prospection continuait, avec la découverte en 1957 du gisement de Poitou-la-Gabrielle, et son exploitation par travaux miniers souterrains.<br>Les travaux s’effectuent, selon les sites, en mines souterraines et à ciel ouvert. À partir des années 70, la méthode d’exploitation par mine à ciel ouvert est privilégiée, du fait de la diminution du prix de l’uranium, donc de la nécessité de réduire les coûts d’exploitation et de prendre les têtes de gisements. Furent ainsi exploités les sites de la Prée, la Godardière et Poitou-la-Gabrielle.<br>La chute du prix de l’uranium conduisit à l’arrêt de la dernière exploitation vendéenne, le site de la Commanderie, en 1990.<br>La division de Vendée ferma en 1991. Les réaménagements furent réalisés par la « Section Gérée de Vendée », c'est-à-dire par le personnel de l’ancienne division de Vendée géré administrativement par la division de la Crouzille (Limousin).<br> | + | *<b>Historique :</b> En 1945, le Général de Gaulle créait le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). La [[prospection]] des zones granitiques des régions de l’Ouest de la France commença en 1950, avec la création de la Mission Volante de Vendée-Bretagne (M.V.V.B). C’est en 1950 que le gouvernement français débute la prospection de l’[[uranium]] dans le massif armoricain. Le premier indice important du département vendéen est découvert dans le secteur des Herbiers en 1951.<br>En 1953, des travaux de recherches par petit chantiers sont lancés à l’Émentruère. Le site de l’Édrillère fait l’objet de travaux à partir de 1954.<br>Les résultats étant prometteurs, la Division minière de Vendée est créée en 1954 par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) à Mortagne-sur-Sèvre (CEA qui deviendra COGEMA en 1976 puis AREVA) suite à la découverte de gisements d’uranium dans la zone granitique qui s’étend de Clisson (Loire-Atlantique) à Parthenay (Deux-Sèvres). La Division minière de Vendée s’installe sur le site de Fleuriais, à Mortagne-sur-Sèvre, à l’emplacement d’une ancienne usine textile.<br>Suite à la découverte de nombreux gisements dans la région (Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire), le projet d’implantation d’une usine de traitement à l’Écarpière (44)est confié à la Société Industrielle des Minerais de l’Ouest (SIMO), société créée par le CEA et les Établissements Kuhlmann. La construction de l’usine commença en 1956, et les premières tonnes de [[minerai]]s sont traitées dès 1957.<br>Parallèlement, la prospection continuait, avec la découverte en 1957 du gisement de Poitou-la-Gabrielle, et son exploitation par travaux miniers souterrains.<br>Les travaux s’effectuent, selon les sites, en mines souterraines et à ciel ouvert. À partir des années 70, la méthode d’exploitation par mine à ciel ouvert est privilégiée, du fait de la diminution du prix de l’uranium, donc de la nécessité de réduire les coûts d’exploitation et de prendre les têtes de gisements. Furent ainsi exploités les sites de la Prée, la Godardière et Poitou-la-Gabrielle.<br>La chute du prix de l’uranium conduisit à l’arrêt de la dernière exploitation vendéenne, le site de la Commanderie, en 1990.<br>La division de Vendée ferma en 1991. Les réaménagements furent réalisés par la « Section Gérée de Vendée », c'est-à-dire par le personnel de l’ancienne division de Vendée géré administrativement par la division de la Crouzille (Limousin).<br> |
− | *Géologie : Les prospections effectuées à partir des années 1951 ont montré que l’essentiel des minéralisations uranifères se trouvaient au pourtour du massif granitique [[hercynien]] de Mortagne-sur-Sèvre, au contact tectonique, souvent mylonitique, entre ce dernier et les métamorphites qui l’entourent (migmatites, amphibolites). Seule la mine de la Commanderie se situe à l’intérieur du massif, le long d’une faille recoupant les accidents bordiers.<br>Ce massif granitique est constitué par un [[granite]] rose clair porphyroïde à gros grains, contenant de la [[biotite]] et de la [[muscovite]].<br>Dans les gisements de la région des Herbiers, les minéralisations uranifères sont restreintes aux [[gneiss]] migmatitiques qui sont au sud du contact avec le granite ou enclavés à l’intérieur de celui-ci. Bien que spectaculaires en surface ([[pechblende]] massive avec gummites), les minéralisations se sont avérées trop ponctuelles pour permettre une exploitation importante. | + | *<b>Géologie :</b> Les prospections effectuées à partir des années 1951 ont montré que l’essentiel des minéralisations uranifères se trouvaient au pourtour du massif granitique [[hercynien]] de Mortagne-sur-Sèvre, au contact tectonique, souvent mylonitique, entre ce dernier et les métamorphites qui l’entourent (migmatites, amphibolites). Seule la mine de la Commanderie se situe à l’intérieur du massif, le long d’une faille recoupant les accidents bordiers.<br>Ce massif granitique est constitué par un [[granite]] rose clair porphyroïde à gros grains, contenant de la [[biotite]] et de la [[muscovite]].<br>Dans les gisements de la région des Herbiers, les minéralisations uranifères sont restreintes aux [[gneiss]] migmatitiques qui sont au sud du contact avec le granite ou enclavés à l’intérieur de celui-ci. Bien que spectaculaires en surface ([[pechblende]] massive avec gummites), les minéralisations se sont avérées trop ponctuelles pour permettre une exploitation importante. |
− | *Description des différents sites : Le département de la Vendée a vu l’exploitation, de 1953 à 1990, de sept gisements uranifères granitiques qui ont produit environ 4 000 tonnes d’uranium métal à partir de près de 3 600 000 tonnes de minerai d’une teneur moyenne de 1,18 pour mille (1,18 kg d’uranium par tonne).<br> | + | *<b>Description des différents sites :</b> Le département de la Vendée a vu l’exploitation, de 1953 à 1990, de sept gisements uranifères granitiques qui ont produit environ 4 000 tonnes d’uranium métal à partir de près de 3 600 000 tonnes de minerai d’une teneur moyenne de 1,18 pour mille (1,18 kg d’uranium par tonne).<br> |
− | Les sept sites | + | Les sept sites en Vendée furent :<br> |
-La Commanderie, Mine à cheval sur la Vendée (commune de Treize-Vents) et les Deux-Sèvres (commune de Mauléon)<br> | -La Commanderie, Mine à cheval sur la Vendée (commune de Treize-Vents) et les Deux-Sèvres (commune de Mauléon)<br> | ||
-La Goriandière, Les Herbiers<br> | -La Goriandière, Les Herbiers<br> | ||
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-Poitou-la-Gabrielle, Mortagne-sur-Sèvre<br> | -Poitou-la-Gabrielle, Mortagne-sur-Sèvre<br> | ||
− | *La Commanderie : ( | + | *La Commanderie : Travaux Miniers Souterrains et Mine à Ciel Ouvert ; 3978 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1955 à 1991<br>Terminaison Sud-est du batholite granitique de Mortagne<br>La minéralisation se répartie sur des zones d’amas et elle est caractérisée par l’absence de gangue.<br>Elle est constituée essentiellement par la pechblende qui apparait diffuse dans un granite altéré (rubéfié par l’hématisation) ou massive dans des réseaux serrés de fissures. |
− | *La Goriandière : | + | *La Goriandière : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1953 à 1954 |
− | *L'Édrillère : | + | *L'Édrillère : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0,5 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1954 à 1956 |
− | *L’Émentruère : | + | *L’Émentruère : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1953 à 1954 |
− | *La Prée : | + | *La Prée : Mine à Ciel Ouvert ; 171 tonnes d'uranium extraite ; exploitation de 1979 à 1980 |
− | *La Godardière : | + | *La Godardière : Mine à Ciel Ouvert ; 37 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1955 à 1956 |
− | *Poitou-la-Gabrielle : | + | *Poitou-la-Gabrielle : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier + Mine à Ciel Ouvert + Tranchées ; 48 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1957 à 1986 |
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Version du 21 octobre 2021 à 15:41
Les Mines d'Uranium en Vendée
- Historique : En 1945, le Général de Gaulle créait le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). La prospection des zones granitiques des régions de l’Ouest de la France commença en 1950, avec la création de la Mission Volante de Vendée-Bretagne (M.V.V.B). C’est en 1950 que le gouvernement français débute la prospection de l’uranium dans le massif armoricain. Le premier indice important du département vendéen est découvert dans le secteur des Herbiers en 1951.
En 1953, des travaux de recherches par petit chantiers sont lancés à l’Émentruère. Le site de l’Édrillère fait l’objet de travaux à partir de 1954.
Les résultats étant prometteurs, la Division minière de Vendée est créée en 1954 par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) à Mortagne-sur-Sèvre (CEA qui deviendra COGEMA en 1976 puis AREVA) suite à la découverte de gisements d’uranium dans la zone granitique qui s’étend de Clisson (Loire-Atlantique) à Parthenay (Deux-Sèvres). La Division minière de Vendée s’installe sur le site de Fleuriais, à Mortagne-sur-Sèvre, à l’emplacement d’une ancienne usine textile.
Suite à la découverte de nombreux gisements dans la région (Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire), le projet d’implantation d’une usine de traitement à l’Écarpière (44)est confié à la Société Industrielle des Minerais de l’Ouest (SIMO), société créée par le CEA et les Établissements Kuhlmann. La construction de l’usine commença en 1956, et les premières tonnes de minerais sont traitées dès 1957.
Parallèlement, la prospection continuait, avec la découverte en 1957 du gisement de Poitou-la-Gabrielle, et son exploitation par travaux miniers souterrains.
Les travaux s’effectuent, selon les sites, en mines souterraines et à ciel ouvert. À partir des années 70, la méthode d’exploitation par mine à ciel ouvert est privilégiée, du fait de la diminution du prix de l’uranium, donc de la nécessité de réduire les coûts d’exploitation et de prendre les têtes de gisements. Furent ainsi exploités les sites de la Prée, la Godardière et Poitou-la-Gabrielle.
La chute du prix de l’uranium conduisit à l’arrêt de la dernière exploitation vendéenne, le site de la Commanderie, en 1990.
La division de Vendée ferma en 1991. Les réaménagements furent réalisés par la « Section Gérée de Vendée », c'est-à-dire par le personnel de l’ancienne division de Vendée géré administrativement par la division de la Crouzille (Limousin).
- Géologie : Les prospections effectuées à partir des années 1951 ont montré que l’essentiel des minéralisations uranifères se trouvaient au pourtour du massif granitique hercynien de Mortagne-sur-Sèvre, au contact tectonique, souvent mylonitique, entre ce dernier et les métamorphites qui l’entourent (migmatites, amphibolites). Seule la mine de la Commanderie se situe à l’intérieur du massif, le long d’une faille recoupant les accidents bordiers.
Ce massif granitique est constitué par un granite rose clair porphyroïde à gros grains, contenant de la biotite et de la muscovite.
Dans les gisements de la région des Herbiers, les minéralisations uranifères sont restreintes aux gneiss migmatitiques qui sont au sud du contact avec le granite ou enclavés à l’intérieur de celui-ci. Bien que spectaculaires en surface (pechblende massive avec gummites), les minéralisations se sont avérées trop ponctuelles pour permettre une exploitation importante.
- Description des différents sites : Le département de la Vendée a vu l’exploitation, de 1953 à 1990, de sept gisements uranifères granitiques qui ont produit environ 4 000 tonnes d’uranium métal à partir de près de 3 600 000 tonnes de minerai d’une teneur moyenne de 1,18 pour mille (1,18 kg d’uranium par tonne).
Les sept sites en Vendée furent :
-La Commanderie, Mine à cheval sur la Vendée (commune de Treize-Vents) et les Deux-Sèvres (commune de Mauléon)
-La Goriandière, Les Herbiers
-L’Édrillère, Les Herbiers
-L’Émentruère, Les Herbiers
-La Prée, Beaurepaire
-La Godardière, Beaurepaire
-Poitou-la-Gabrielle, Mortagne-sur-Sèvre
- La Commanderie : Travaux Miniers Souterrains et Mine à Ciel Ouvert ; 3978 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1955 à 1991
Terminaison Sud-est du batholite granitique de Mortagne
La minéralisation se répartie sur des zones d’amas et elle est caractérisée par l’absence de gangue.
Elle est constituée essentiellement par la pechblende qui apparait diffuse dans un granite altéré (rubéfié par l’hématisation) ou massive dans des réseaux serrés de fissures. - La Goriandière : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1953 à 1954
- L'Édrillère : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0,5 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1954 à 1956
- L’Émentruère : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier ; 0 tonne d'uranium extraite ; exploitation de 1953 à 1954
- La Prée : Mine à Ciel Ouvert ; 171 tonnes d'uranium extraite ; exploitation de 1979 à 1980
- La Godardière : Mine à Ciel Ouvert ; 37 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1955 à 1956
- Poitou-la-Gabrielle : Travaux de Reconnaissance par Petit Chantier + Mine à Ciel Ouvert + Tranchées ; 48 tonnes d'uranium extraites ; exploitation de 1957 à 1986
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