Les meulières de Vouan : Différence entre versions

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Les 3 sites (décrits ci-dessous) ont été exploités depuis la période romaine jusqu'au XIXe siècle. Site exceptionnel, le Mont Vouan se distingue pour avoir accueilli plusieurs [[carrière]]s de pierres meulières de très bonne qualité qui firent la réputation du site bien au-delà même des frontières de la Savoie. Au Moyen-Âge, le développement des moulins à eau entraîne l'essor de la production des meules (meules dormantes pour cette roche moins résistante). On fit venir du Chablais des meules tournantes plus dures. Les meulières de Vouan répondent dans un premier temps aux besoins locaux et fournissent le bourg de Bonne.<br>
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Les plus importantes carrières, encore en activité dans le courant du XIXe siècle, portent les noms des dernières familles qui les exploitèrent comme «la meulière à Vachat». Au milieu du siècle toutefois, l'activité commença à décliner, concurrencée par l'arrivée sur le marché de meules plus résistantes. Après l'annexion de la Savoie par la France, celles de la Ferté-sous-Jouarre, très connues, détrônèrent la production locale.<br>
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De 2010 à 2011, une équipe d'historiens et d'archéologues de l'université de Grenoble et du CNRS a effectué une prospection systématique de la montagne, d'abord en avion puis à pieds, allant jusqu'à escalader les falaises pour débusquer les carrières creusées dans des parois vertigineuses. Ces recherches ont permis de découvrir 72 carrières de meules de moulins et de meules à mains, classant le Mont comme la plus grande meulière de tout le sud-est de la France. <br>
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Quatre carrières ont également fait l'objet de fouilles archéologiques : la Grande Gueule (ou Caverne des fées), exploitée au cours du Moyen Âge et abandonnée aux XVe-XVIe siècles, la meulière des 73 mètres (ou meulière longue), active du Moyen Âge au XVIIIe siècle, puis la Molière à Vachat, abandonnée à la fin du XIXe siècle et enfin la Molière de la Corbière (ou de Roche-Parée), située sur la commune de Saint-André-de-Boëge, dont les chantiers étaient déjà en pleine activité au XIIIe siècle. Cette dernière fut abandonnée en 1908.<br>
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La production totale de ces sites a dépassé 100 000 meules, ce qui dit bien leur ampleur industrielle. Une seule meule coûtant autrefois le prix d'une maison, cette montagne du Faucigny fut l'équivalent d'une mine d'or pour les habitants.<br>
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Reconnues pour leur qualité, ces roches étaient taillées et extraites des falaises pour en faire des meules de moulins à farine dont la taille pouvait variée de 0.90 à 1.60m pour une épaisseur de 30 à 40 cm. Deux meules sont nécessaires pour obtenir cet effet de broyeur : une meule inférieure, appelée dormante et une meule supérieure appelée tournante.<br>
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Le moulin du Châtelet à Cornier (voir lien internet tout en bas) utilisait des meules du Mont Vouan. Ouvert aux journées du patrimoine tous les ans, ce moulin possède de multiples systèmes (plusieurs roues et meules) pour la production de farine, la production d'huile et de bois (scierie). A voir !<br>
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Nous décrirons ci-dessous la meulière de la Grand'Gueule, puis la Molière à Vachat et enfin la Molière de la Corbière. Accessoirement, nous citerons quelques autres exploitations au cours du sujet. Les deux premières meulières et annexes proches seront classés Monuments historiques le 11 mars 2009 ! <br>
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*<b>DESCRIPTION : </b><br>

Version du 30 mai 2017 à 19:25

Les meulières de Vouan (74)


Carrière de la Molière. Vachat.


  • LOCALISATION :

Les meulières (ou carrières à meules) de Vouan sont situées entre Fillinges (au Sud-Ouest) et Saint-André-de-Boëge (au Nord-Est), au cœur de la Vallée Verte, dans le département de la Haute-Savoie (74), en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Les meulières étirées sur une distance de 2.5 km (3 sites principaux décrits) sont situées sur deux petits massifs très proches de moyenne altitude, séparés par la D20 et la rivière Ménoge. Il y a le massif du Mont de Vouan pour la partie Est et le massif des Voirons pour la partie Ouest.
Les sites sont intégrés en partie dans une ZNIEFF de type 1 et intégralement dans une ZNIEFF de type 2 (Zone Naturelle d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique).

  • ACCES :

Depuis Annemasse, prendre la D907 en direction de Bonne. Au niveau du Pont de Fillinges, prendre à gauche la D20.
Après 1.3km, nous tournerons à droite vers le Pont Morand pour accéder aux sites du Mont de Vouan. Descendre la route goudronnée jusqu'au pont puis remonter le chemin (carrossable au pas). Rattraper alors une autre piste et continuer sur la gauche jusqu'au parking (voir extrait IGN ci-dessous). De là, prendre à pied le cheminement rouge (présent sur l'extrait IGN) pour accéder au site de Grande Gueule. On peut depuis ce site, accéder à celui de Vachat "dessus" soit par le sentier de randonnée (et faire une boucle), soit revenir au parking et poursuivre en voiture (toujours sur piste carrossable au pas) vers un second parking pour reprendre à pied de nouveau un cheminement tracé en rouge. Ces deux sites sont très faciles d'accès.
Il existe deux autres sites (notés par un cercle jaune) perdus dans la végétation et difficiles d'accès de par la pente (la meulière Longue et Vachat dessous, également nommée la meulière Noire).
Pour accéder au second site principal (massif des Voirons), reprendre la voiture pour rattraper la D20 et tourner à droite. Après 3.3km, tourner à gauche vers "Chez Chodet". Après plusieurs virages, se garer tant bien que mal dans la cinquième épingle à cheveu. Ici, on accède au site de la Corbière (en boucle, via le tracé rouge indiqué sur l'extrait IGN ci-dessous). Il existe un autre site (hors extrait IGN) plus au nord mais difficilement accessible (celui de la Molière).

Site des carrières de meulières de Vouan.


Vue aérienne du site.


  • GEOLOGIE :

Les deux sites du Mont de Vouan, correspondent au Tertiaire (Domaine Piémontais - Nappe du Gurnigel (Préalpes) - Conglomérats des Voirons et de la Berra).
Le site du massif des Voirons se situe dans des dépôts morainiques (Moraines de versant indifférenciées - Würmien).
La pierre extraite dans cette région a souvent été nommée à tort "molasse". A l'origine, c'était une pâte formée d'un mélange détritique argileux, plus ou moins calcaire et plus ou moins chargé de petits grains de quartz. Cette dernière soumise à de fortes pressions, s'est transformée en une sorte de grès hétérogène (flysch gréseux). Ces derniers ont été déplacés sur de grandes distances et mis en place par une nappe de charriage, contrairement aux molasses qui sont autochtones.

Carte géologique. Vachat.


  • HISTORIQUE DU SITE :

Les 3 sites (décrits ci-dessous) ont été exploités depuis la période romaine jusqu'au XIXe siècle. Site exceptionnel, le Mont Vouan se distingue pour avoir accueilli plusieurs carrières de pierres meulières de très bonne qualité qui firent la réputation du site bien au-delà même des frontières de la Savoie. Au Moyen-Âge, le développement des moulins à eau entraîne l'essor de la production des meules (meules dormantes pour cette roche moins résistante). On fit venir du Chablais des meules tournantes plus dures. Les meulières de Vouan répondent dans un premier temps aux besoins locaux et fournissent le bourg de Bonne.
Les plus importantes carrières, encore en activité dans le courant du XIXe siècle, portent les noms des dernières familles qui les exploitèrent comme «la meulière à Vachat». Au milieu du siècle toutefois, l'activité commença à décliner, concurrencée par l'arrivée sur le marché de meules plus résistantes. Après l'annexion de la Savoie par la France, celles de la Ferté-sous-Jouarre, très connues, détrônèrent la production locale.
De 2010 à 2011, une équipe d'historiens et d'archéologues de l'université de Grenoble et du CNRS a effectué une prospection systématique de la montagne, d'abord en avion puis à pieds, allant jusqu'à escalader les falaises pour débusquer les carrières creusées dans des parois vertigineuses. Ces recherches ont permis de découvrir 72 carrières de meules de moulins et de meules à mains, classant le Mont comme la plus grande meulière de tout le sud-est de la France.
Quatre carrières ont également fait l'objet de fouilles archéologiques : la Grande Gueule (ou Caverne des fées), exploitée au cours du Moyen Âge et abandonnée aux XVe-XVIe siècles, la meulière des 73 mètres (ou meulière longue), active du Moyen Âge au XVIIIe siècle, puis la Molière à Vachat, abandonnée à la fin du XIXe siècle et enfin la Molière de la Corbière (ou de Roche-Parée), située sur la commune de Saint-André-de-Boëge, dont les chantiers étaient déjà en pleine activité au XIIIe siècle. Cette dernière fut abandonnée en 1908.
La production totale de ces sites a dépassé 100 000 meules, ce qui dit bien leur ampleur industrielle. Une seule meule coûtant autrefois le prix d'une maison, cette montagne du Faucigny fut l'équivalent d'une mine d'or pour les habitants.
Reconnues pour leur qualité, ces roches étaient taillées et extraites des falaises pour en faire des meules de moulins à farine dont la taille pouvait variée de 0.90 à 1.60m pour une épaisseur de 30 à 40 cm. Deux meules sont nécessaires pour obtenir cet effet de broyeur : une meule inférieure, appelée dormante et une meule supérieure appelée tournante.
Le moulin du Châtelet à Cornier (voir lien internet tout en bas) utilisait des meules du Mont Vouan. Ouvert aux journées du patrimoine tous les ans, ce moulin possède de multiples systèmes (plusieurs roues et meules) pour la production de farine, la production d'huile et de bois (scierie). A voir !
Nous décrirons ci-dessous la meulière de la Grand'Gueule, puis la Molière à Vachat et enfin la Molière de la Corbière. Accessoirement, nous citerons quelques autres exploitations au cours du sujet. Les deux premières meulières et annexes proches seront classés Monuments historiques le 11 mars 2009 !

  • DESCRIPTION :