La Pointe du Payré : Différence entre versions
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+ | Expliquons chronologiquement la formation de chacune de ces couches :<br> | ||
+ | -Les couches inférieures paléozoïques (les plus anciennes ; nous les verrons plus en détail plus loin sur la côte) contiennent régulièrement des filons de quartz. Lors de l'érosion de ces couches, les filons de quartz ont été détruits et ce sont les morceaux de ces filons qui constitueront par endroits le conglomérat quartzeux. On peut remarquer que les morceaux de quartz sont anguleux (donc pas de transport : origine locale).<br> | ||
+ | -Lors de la transgression, une matière brunâtre calcaire (effervescence à l'acide) a soudé grossièrement ces morceaux de quartz en donnant le conglomérat.<br> | ||
+ | -La transgression a d'abord déposé dans la région des couches de sédiments terrigènes continentaux et lagunaires (base de l'Hettangien). (Le site proche à empreintes du [[Veillon]] est un très bon exemple de ces dépôts.) Ces dépôts lagunaires ont des épaisseurs variables selon les zones. Les fossiles rencontrés sont des lamellibranches et des gastéropodes que la silicification ultérieure rend difficile à observer sur ce site. L'ensemble du Lias présent ici correspond à l'Hettangien (en partie lagunaire) et au Sinémurien. Il est composé de calcaires dolomitiques avec intercalations d'argiles vertes ou noires. Silicifié en grande partie, ces couches ont une stratification qui n'est plus guère visible.<br> | ||
+ | -L'érosion ultérieure (et encore actuelle) détruit le lias silicifié (éboulements). L'action de la mer transforme ensuite ces morceaux en galets arrondis qui couvre la plage. |
Version du 27 octobre 2012 à 20:21
Sujet en cours de réalisation
Située sur la commune de Jard-sur-Mer en Vendée, la pointe du Payré est un site incontournable pour les amateurs de Géologie.
Le site est non seulement remarquable au point de vue géologique mais aussi pour l'ensemble de ses richesses naturelles. C'est pourquoi cette zone (ainsi d'ailleurs qu'une bonne partie de la région côtière du secteur) fait partie depuis 2009 du programme Natura 2000.
Pour plus d'informations sur Natura 2000 : http://vendee.lpo.fr/afficherpage?sous_categorie=23&numero=4
La multiplicité des habitats et des espèces remarquables confère à cette zone une valeur patrimoniale exceptionnelle. Elle a d'ailleurs fait l'objet d'un inventaire ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique).
voir : http://inpn.mnhn.fr/zone/znieff/520005781/tab/commentaires?lg=en
Pour rejoindre le site, prendre à Partir de Jard-sur-Mer, la direction Ouest vers l'abbaye Royale du Lieu-Dieu, puis, au-delà jusqu'au terminus de la route. Abbaye du Lieu-Dieu : http://rgilles.chez-alice.fr/page12.html
Un grand parking permet d'y laisser son véhicule. Un chemin de quelques centaines de mètres mène à la plage de la Mine.
Quand on arrive à la plage, on part à droite, donc vers l'ouest nord-ouest.
Une petite carte pour situer les éléments du début de la promenade :
- Flèche rouge : chemin du parking vers la plage
- Ellipse jaune : la mine de Jard
- Ellipse rose : zone minéralisée
- Carré rouge : c'est de là qu'ont été photographiés les panoramas précédents, l'un vers l'ouest, l'autre vers l'est.
Aussitôt quittés la plage, nous découvrons en haut de falaise les haldes des anciens travaux d'exploitation de la mine de Jard (ou mine Saint-Nicolas).
Peu de documents permettent de reconstituer l'histoire minière du lieu. Peut-être que des travaux anciens eurent lieu ici (on parle du 17ème siècle) mais il est certain que dans les années 1906-1909 eurent lieu quelques prospections peu importantes pour exploiter la pyrite de fer. Un puits de 3 mètres de diamètre sur 14,50 mètres fut réalisé à 20 mètres du bord de la falaise. Le minerai titrait 32% de fer avec quelques traces de plomb, cuivre, zinc, arsenic, antimoine.
En 1913, un dénommé Sicot, prospecteur à Saint Laurs (79), réalisa une exploitation éphémère pour exploiter de la galène argentifère (dans une gangue de barytine). Quelques travaux de surface seulement eurent lieu. Une demande de concession fut même déposée par la suite mais elle ne fut pas accordée.
Pour évaluer l'intérêt potentiel du site, une campagne de sondages (20 sondages percutants à 50 mètres de profondeur) fut même réalisée par le BRGM en février 1984. La présence de plomb, argent, zinc, barytine fut décelée dans les échantillons mais le site semble peu prometteur.
Dans les broussailles, non loin des haldes il est encore possible de détecter l'entrée d'une ancienne galerie.
Avant de poursuivre notre promenade, un CONSEIL : si la ballade vous intéresse, il faut la faire par le bas de la falaise, le long de la mer !
Mais ATTENTION, la mer à marée haute rejoint la falaise en plusieurs endroits ; donc, ne faire cette sortie qu'à marée basse ou descendante (le mieux!) et compter environ trois heures pour rejoindre le bout de la pointe, si vous voulez vous donnez la peine d'observer et d'échantillonner.
Une fois lancé sur la plage vers la pointe, très peu d'endroits permettent de remonter en haut de la falaise ! De même si on commence la promenade par le haut, peu d'endroits permettent de redescendre facilement sur la plage !
De plus, circulation en haut de la falaise=DANGER, éboulements possibles ! Donc, respectons le site et soyons prudents lorsque nous longeons le bas de la falaise !
Pour comprendre l'intérêt de la pointe du Payré il faut replacer ce lieu géologiquement !
On est ici à la limite entre le socle hercynien (massif armoricain-vendéen) plissé au nord et la couverture sédimentaire septentrionale du bassin aquitain au sud. Et on peut suivre ici sur plusieurs kilomètres le contact (discordance) entre les couches sédimentaires au-dessus (déposées lors de la transgression début Jurassique) et le socle ancien en-dessous !
Ces différentes structures vont être développées ici.
En quittant la plage on rencontre à droite, tout à fait en haut de plage, sur une cinquantaine de mètres, des couches sédimentaires liasiques (calcaires marneux grisâtres). Ces couches, bien stratifiées, subhorizontales, datant du Pliensbachien, sont assez riches en fossiles !
Notons que ces couches sont beaucoup plus présentes de l'autre coté de la plage !
Quelques fossiles : Pseudopecten aequivalvis
et des rostres de Belemnites en abondance :
En dessous de cette couche de Pliensbachien, se trouvent les premiers dépôts de lias, posés directement sur le socle hercynien érodé !
Ces couches de lias sont, selon les endroits, plus ou moins silicifiés et minéralisés !
Sur les rochers de l'estran, formés de lias silicifié, la présence de barytine blanchâtre est très nette.
Comme on peut l'observer un peu partout le long de la côte (Le Veillon, La Mine des Sards, La Baie de Cayola etc...), c'est ce lias silicifié qui est à l'origine des galets présents en abondance sur les plages.
La barytine est omniprésente tout le long de cette sortie !
Dans le lias (silicifié ou non) bien sûr, mais aussi dans des filons du socle comme nous le verrons plus tard ! Généralement massive, elle peut se rencontrer souvent en crêtes ou en pompons blanchâtres à crème. La présence d'oxyde fer fer la teinte fréquemment en rouille ! Les pompons de barytine font environ 1 à 2 cm ! La taille parait assez constante dans tout le lias silicifié.
Quelques photos de la barytine du lias :
Parfois de petites géodes apparaissent dans les galets de lias silicifié ce qui laisse augurer des découvertes possibles plus intéressantes ! Ces galets sont très durs à casser cependant.
Exemple d'une géode barytine quartz :
Dans les bancs de lias silicifié, outre la barytine abondante et le quartz fréquent, on peut souvent mettre à jour de petites zones de fluorine (petites géodes ou petits placages). Souvent inclus dans la barytine il arrive qu'on puisse observer la présence de petits cristaux bien formés. Ce sont des cristaux blanchâtres, jaune pâle à jaune clair dont la taille dépasse rarement quelques millimètres.
Quelques photos de fluorine (associée à la barytine) :
Outre la barytine,le quartz et la fluorine, en se promenant à marée basse, on peut observer une abondance de pyrite ! Polie et usée par la mer, cela donne des surfaces brillantes argentées à la surface des rochers.
Il y en a sur des centaines de mètres carrés.
Elle est souvent associée à des filons de barytine massive.
Continuons notre promenade. Les couches n'étant pas horizontales, la couche de Lias va peu à peu s'élever en hauteur au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la plage. Se trouvant au niveau de l'estran, elle se retrouve en falaise 200 mètres environ après avoir quitté la plage.
Une zone de lias non silicifié permet de trouver de la calcite (en petites géodes de cristaux), des nodules massifs de baryte ainsi que des intercalations argileuses.
Un peu plus loin, première apparition, au ras du sol, des couches penchées métamorphisées du socle.
-une couche de galets arrondis soudés
-les galets de la plage (lias silicifié |
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Expliquons chronologiquement la formation de chacune de ces couches :
-Les couches inférieures paléozoïques (les plus anciennes ; nous les verrons plus en détail plus loin sur la côte) contiennent régulièrement des filons de quartz. Lors de l'érosion de ces couches, les filons de quartz ont été détruits et ce sont les morceaux de ces filons qui constitueront par endroits le conglomérat quartzeux. On peut remarquer que les morceaux de quartz sont anguleux (donc pas de transport : origine locale).
-Lors de la transgression, une matière brunâtre calcaire (effervescence à l'acide) a soudé grossièrement ces morceaux de quartz en donnant le conglomérat.
-La transgression a d'abord déposé dans la région des couches de sédiments terrigènes continentaux et lagunaires (base de l'Hettangien). (Le site proche à empreintes du Veillon est un très bon exemple de ces dépôts.) Ces dépôts lagunaires ont des épaisseurs variables selon les zones. Les fossiles rencontrés sont des lamellibranches et des gastéropodes que la silicification ultérieure rend difficile à observer sur ce site. L'ensemble du Lias présent ici correspond à l'Hettangien (en partie lagunaire) et au Sinémurien. Il est composé de calcaires dolomitiques avec intercalations d'argiles vertes ou noires. Silicifié en grande partie, ces couches ont une stratification qui n'est plus guère visible.
-L'érosion ultérieure (et encore actuelle) détruit le lias silicifié (éboulements). L'action de la mer transforme ensuite ces morceaux en galets arrondis qui couvre la plage.