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<b>Henri Coquand</b> (1813-1881) est un [[géologue]] et [[paléontologue]] français originaire de Charente. Il est l'inventeur des [[étage]]s géologiques [[coniacien]], [[santonien]] et [[campanien]] (dans son Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition publié à Besançon en 1856).<br> | <b>Henri Coquand</b> (1813-1881) est un [[géologue]] et [[paléontologue]] français originaire de Charente. Il est l'inventeur des [[étage]]s géologiques [[coniacien]], [[santonien]] et [[campanien]] (dans son Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition publié à Besançon en 1856).<br> | ||
Le 25 mai 1838, le Conseil municipal d'Aix-en-Provence (Antoine-François Aude étant maire de la ville) lui attribue une allocation pour qu'il mette à disposition du public de la ville sa collection d'histoire naturelle, forme le nouveau musée et assure un cours de [[géologie]]. Il est élu membre de l'Académie d'Aix en 1839, puis reçu docteur es-sciences à Paris en 1841. Il quitte Aix-en-Provence en 1844 et part pour le Maroc en 1846.<br> | Le 25 mai 1838, le Conseil municipal d'Aix-en-Provence (Antoine-François Aude étant maire de la ville) lui attribue une allocation pour qu'il mette à disposition du public de la ville sa collection d'histoire naturelle, forme le nouveau musée et assure un cours de [[géologie]]. Il est élu membre de l'Académie d'Aix en 1839, puis reçu docteur es-sciences à Paris en 1841. Il quitte Aix-en-Provence en 1844 et part pour le Maroc en 1846.<br> | ||
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− | En 1858, Henri Coquand attribue aux [[roche]]s de Chassenon ([[astroblème]] de Rochechouart) une origine [[sédimentaire]], mais il doute de cette hypothèse et écrit à leur propos qu’elles ont <i>une origine problématique</i>.<br> | + | En 1858, Henri Coquand attribue aux [[roche]]s de Chassenon ([[astroblème]] de Rochechouart) une origine [[sédimentaire]], mais il doute de cette hypothèse et écrit à leur propos qu’elles ont <i>une origine problématique</i>.<br><br> |
Vers 1860, Henri Coquand, alors professeur à Besançon, dresse la première [[carte géologique]] de la Charente. Il avait été chargé par l’Etat de recenser les diverses possibilités et ressources des terrains de cette région concernant l’industrie, les matériaux ou l’amendement des terres. <i>« Lors de cette étude très complète du sol charentais, Henri Coquand avait déjà tout vu, explique Jean-François Tournepiche, conservateur au musée d’Angoulême. En parcourant la Charente à cheval entre 1848 et 1857, il avait en effet découvert de nombreux [[fossile]]s dans des couches étagées et orientées du nord au sud. C’est alors qu’il avait défini de nouveaux étages géologiques, en particulier dans le [[Crétacé supérieur]] (-96 à -65 [[Ma]]). En outre, cet homme est un des premiers [[géologue]]s à avoir inventé la [[géomorphologie]] en expliquant la nature des paysages et du relief charentais grâce à la nature géologique des terrains. Ainsi, par exemple, dans son remarquable ouvrage intitulé Description physique, géologique et paléontologique de la Charente, Henri Coquand avait noté une très exacte concordance entre les terroirs du cognac : Fins Bois, Petite Champagne et Grande Champagne, et les formations géologiques sousjacentes. »</i> Ses études sont ainsi à l'origine (en 1860) de la délimitation des crus de cognac, basée sur la nature des [[sol]]s.<br> | Vers 1860, Henri Coquand, alors professeur à Besançon, dresse la première [[carte géologique]] de la Charente. Il avait été chargé par l’Etat de recenser les diverses possibilités et ressources des terrains de cette région concernant l’industrie, les matériaux ou l’amendement des terres. <i>« Lors de cette étude très complète du sol charentais, Henri Coquand avait déjà tout vu, explique Jean-François Tournepiche, conservateur au musée d’Angoulême. En parcourant la Charente à cheval entre 1848 et 1857, il avait en effet découvert de nombreux [[fossile]]s dans des couches étagées et orientées du nord au sud. C’est alors qu’il avait défini de nouveaux étages géologiques, en particulier dans le [[Crétacé supérieur]] (-96 à -65 [[Ma]]). En outre, cet homme est un des premiers [[géologue]]s à avoir inventé la [[géomorphologie]] en expliquant la nature des paysages et du relief charentais grâce à la nature géologique des terrains. Ainsi, par exemple, dans son remarquable ouvrage intitulé Description physique, géologique et paléontologique de la Charente, Henri Coquand avait noté une très exacte concordance entre les terroirs du cognac : Fins Bois, Petite Champagne et Grande Champagne, et les formations géologiques sousjacentes. »</i> Ses études sont ainsi à l'origine (en 1860) de la délimitation des crus de cognac, basée sur la nature des [[sol]]s.<br> | ||
− | C'est Henri Coquand qui le premier annoncera, dans son ouvrage de 1860, la découverte de [[fossile]]s dans la [[carrière]] de [[gypse]] de Cherves-Richemont située à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Cognac.<br> | + | C'est Henri Coquand qui le premier annoncera, dans son ouvrage de 1860, la découverte de [[fossile]]s dans la [[carrière]] de [[gypse]] de Cherves-Richemont située à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Cognac.<br><br> |
Grâce aux [[fossile]]s, Henri Coquand a donc divisé la [[période]] du Sénonien (période désuette qui définissait les étages de la [[craie]]) en créant cinq nouveaux étages : le [[Coniacien]], le [[Santonien]], le [[Campanien]], le Carentonien et l’Angoumien.<br> | Grâce aux [[fossile]]s, Henri Coquand a donc divisé la [[période]] du Sénonien (période désuette qui définissait les étages de la [[craie]]) en créant cinq nouveaux étages : le [[Coniacien]], le [[Santonien]], le [[Campanien]], le Carentonien et l’Angoumien.<br> | ||
Les trois premiers sont encore reconnus aujourd’hui et servent de référence, si ce n’est mondiale, tout au moins européenne. Ils ont été datés essentiellement grâce à des [[foraminifère]]s et à des [[ammonite]]s (celles-ci sont cependant présentes en nombre très restreint, comparativement à la période [[jurassique]]). Ces formations sont le résultat d’une [[sédimentation]] marine dont l’histoire a varié conjointement avec la dernière grande variation cyclique du [[niveau]] de la mer, c’est-à-dire avec la dernière grande période de [[transgression]]-[[régression]].<br> | Les trois premiers sont encore reconnus aujourd’hui et servent de référence, si ce n’est mondiale, tout au moins européenne. Ils ont été datés essentiellement grâce à des [[foraminifère]]s et à des [[ammonite]]s (celles-ci sont cependant présentes en nombre très restreint, comparativement à la période [[jurassique]]). Ces formations sont le résultat d’une [[sédimentation]] marine dont l’histoire a varié conjointement avec la dernière grande variation cyclique du [[niveau]] de la mer, c’est-à-dire avec la dernière grande période de [[transgression]]-[[régression]].<br> | ||
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Les travaux effectués par Henri Coquand il y a près d’un siècle et demi restent toujours la base de la [[stratigraphie]] moderne. Même si aujourd’hui, les [[dépôt]]s stratigraphiques marins de la Charente apparaissent sous un jour nouveau. Ces progrès sont dus à l’évolution des techniques et des recherches en [[biochronologie]], permettant en particulier d’améliorer la datation, la nature et les variations des différents niveaux et d’appréhender ainsi au mieux la [[structure]] des [[sol]]s.<br> | Les travaux effectués par Henri Coquand il y a près d’un siècle et demi restent toujours la base de la [[stratigraphie]] moderne. Même si aujourd’hui, les [[dépôt]]s stratigraphiques marins de la Charente apparaissent sous un jour nouveau. Ces progrès sont dus à l’évolution des techniques et des recherches en [[biochronologie]], permettant en particulier d’améliorer la datation, la nature et les variations des différents niveaux et d’appréhender ainsi au mieux la [[structure]] des [[sol]]s.<br> | ||
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− | <font color="#008080"><em>* Description géologique de la Province de Constantine / par H. Coquand.</em></font> 1854 | + | <font color="#008080"><em>* Description géologique de la Province de Constantine / par H. Coquand.</em></font> 1854<br> |
− | <font color="#008080"><em>* Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition.</em></font> 1856 | + | <font color="#008080"><em>* Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition.</em></font> 1856<br> |
− | <font color="#008080"><em>* Description physique, géologique, paléontologique et minéralogique du département de la Charente.</em></font> 1860 | + | <font color="#008080"><em>* Description physique, géologique, paléontologique et minéralogique du département de la Charente.</em></font> 1860<br> |
− | Henri Coquand était possesseur d'une immense bibliothèque géologique dont on conserve l'inventaire.Il fut conseiller municipal de Marseille de 1871 à 1881.<br> | + | Henri Coquand était possesseur d'une immense bibliothèque géologique dont on conserve l'inventaire. Il fut conseiller municipal de Marseille de 1871 à 1881.<br> |
Un [[minerai]] d'antimoine lui a été dédié, la coquandite, Sb<sup>3+</sup><sub>6</sub> O<sub>8</sub> (SO<sub>4</sub>)<sup>.</sup> H<sub>2</sub>O) triclinique, dont la [[localité type]] est la mine de Pereta, Pereta, Toscane, Italie.<br> | Un [[minerai]] d'antimoine lui a été dédié, la coquandite, Sb<sup>3+</sup><sub>6</sub> O<sub>8</sub> (SO<sub>4</sub>)<sup>.</sup> H<sub>2</sub>O) triclinique, dont la [[localité type]] est la mine de Pereta, Pereta, Toscane, Italie.<br> | ||
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Version du 30 octobre 2010 à 20:26
Henri Coquand (1813-1881) est un géologue et paléontologue français originaire de Charente. Il est l'inventeur des étages géologiques coniacien, santonien et campanien (dans son Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition publié à Besançon en 1856).
Le 25 mai 1838, le Conseil municipal d'Aix-en-Provence (Antoine-François Aude étant maire de la ville) lui attribue une allocation pour qu'il mette à disposition du public de la ville sa collection d'histoire naturelle, forme le nouveau musée et assure un cours de géologie. Il est élu membre de l'Académie d'Aix en 1839, puis reçu docteur es-sciences à Paris en 1841. Il quitte Aix-en-Provence en 1844 et part pour le Maroc en 1846.
En 1852, il est titulaire de la chaire de géologie et minéralogie de Besançon, puis de Marseille de 1859 à 1864.
En 1858, Henri Coquand attribue aux roches de Chassenon (astroblème de Rochechouart) une origine sédimentaire, mais il doute de cette hypothèse et écrit à leur propos qu’elles ont une origine problématique.
Vers 1860, Henri Coquand, alors professeur à Besançon, dresse la première carte géologique de la Charente. Il avait été chargé par l’Etat de recenser les diverses possibilités et ressources des terrains de cette région concernant l’industrie, les matériaux ou l’amendement des terres. « Lors de cette étude très complète du sol charentais, Henri Coquand avait déjà tout vu, explique Jean-François Tournepiche, conservateur au musée d’Angoulême. En parcourant la Charente à cheval entre 1848 et 1857, il avait en effet découvert de nombreux fossiles dans des couches étagées et orientées du nord au sud. C’est alors qu’il avait défini de nouveaux étages géologiques, en particulier dans le Crétacé supérieur (-96 à -65 Ma). En outre, cet homme est un des premiers géologues à avoir inventé la géomorphologie en expliquant la nature des paysages et du relief charentais grâce à la nature géologique des terrains. Ainsi, par exemple, dans son remarquable ouvrage intitulé Description physique, géologique et paléontologique de la Charente, Henri Coquand avait noté une très exacte concordance entre les terroirs du cognac : Fins Bois, Petite Champagne et Grande Champagne, et les formations géologiques sousjacentes. » Ses études sont ainsi à l'origine (en 1860) de la délimitation des crus de cognac, basée sur la nature des sols.
C'est Henri Coquand qui le premier annoncera, dans son ouvrage de 1860, la découverte de fossiles dans la carrière de gypse de Cherves-Richemont située à une dizaine de kilomètres au Nord-Est de Cognac.
Grâce aux fossiles, Henri Coquand a donc divisé la période du Sénonien (période désuette qui définissait les étages de la craie) en créant cinq nouveaux étages : le Coniacien, le Santonien, le Campanien, le Carentonien et l’Angoumien.
Les trois premiers sont encore reconnus aujourd’hui et servent de référence, si ce n’est mondiale, tout au moins européenne. Ils ont été datés essentiellement grâce à des foraminifères et à des ammonites (celles-ci sont cependant présentes en nombre très restreint, comparativement à la période jurassique). Ces formations sont le résultat d’une sédimentation marine dont l’histoire a varié conjointement avec la dernière grande variation cyclique du niveau de la mer, c’est-à-dire avec la dernière grande période de transgression-régression.
«Henri Coquand a aussi créé le Dordonien, qui n’a pas été retenu car il correspond à un faciès local attribué à la période du Maastrichtien inférieur, définie avant lui en Hollande, indique Jean-François Tournepiche. Il marque la régression marine terminant le dernier cycle sédimentaire marin de cette région. La mer se retirant, des “récifs” d’organismes apparaissent, dans lesquels s’installent des hippurites, fossiles que l’on trouve en grand nombre dans les murs de certaines maisons de Lamerac.»
Les travaux effectués par Henri Coquand il y a près d’un siècle et demi restent toujours la base de la stratigraphie moderne. Même si aujourd’hui, les dépôts stratigraphiques marins de la Charente apparaissent sous un jour nouveau. Ces progrès sont dus à l’évolution des techniques et des recherches en biochronologie, permettant en particulier d’améliorer la datation, la nature et les variations des différents niveaux et d’appréhender ainsi au mieux la structure des sols.
Parmi ses publications :
* Description géologique de la Province de Constantine / par H. Coquand. 1854
* Traité des roches considérées au point de vue de leur origine et de leur composition. 1856
* Description physique, géologique, paléontologique et minéralogique du département de la Charente. 1860
Henri Coquand était possesseur d'une immense bibliothèque géologique dont on conserve l'inventaire. Il fut conseiller municipal de Marseille de 1871 à 1881.
Un minerai d'antimoine lui a été dédié, la coquandite, Sb3+6 O8 (SO4). H2O) triclinique, dont la localité type est la mine de Pereta, Pereta, Toscane, Italie.
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