Duranus : Différence entre versions
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+ | | Situation= Duranus, Alpes-Maritimes | ||
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+ | | Type d'accès=pédestre (en 1h3o ou 2 heures) | ||
+ | | Temps de visite nécessaire= 1/2 journée minimum | ||
+ | | Voir= Muséum d'Histoire Naturelle de Nice (si réouvert) | ||
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− | + | Duranus est un village des Alpes-Maritimes (06) qui se situe à environ 30 kilomètres au nord de Nice, dans les fameuses et impressionnantes gorges de la Vésubie. Ce village a donné son nom à l'ancien [[gisement]] d'[[arsenic]], une [[mine]] qui est située au hameau de Rocca-Sparviera, lieu-dit l'Éguisse et qui aurait été exploitée, selon certaines sources, entre 1902 et 1931, selon d'autres entre 1901 et 1930. En 1910 jusqu'à 18 ouvriers pouvaient extraire 3 tonnes de [[minerai]]s qui étaient grillés sur place. <br>L'accès pédestre depuis le village de Duranus prend 3 à 4 heures environ aller-retour, mais la vue est assez impressionnante. <br>Il y a eu plusieurs [[galerie]]s d'exploitation mais elles sont aujourd'hui complètement inaccessibles. <br>L'idéal pour trouver des minéralisations intéressantes est de repérer les filons de [[calcite]] qui parcourent les [[halde]]s (badlands) derrière les ruines et de taper dedans, on peut trouver de fort intéressants arséniates et sulfures dont les noms suivent : | |
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− | + | :[[Arsenic]] - As, rhomboédrique. Ce minéral est plutôt rare à Duranus. Certains spécimens ont cependant été trouvés sous forme de petites boules (à voir avec une [[loupe binoculaire]]). | |
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− | Réalgar - AsS, monoclinique | + | *<b>Sulfures :</b> |
− | C'est le principal constituant du minerai exploité à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, vraisemblablement en vue de la fabrication de pesticides ou de pigments. | + | :[[Pyrite]] - FeS<sub>2</sub>, cubique. En agrégats, souvent confondus avec de la marcasite. |
− | Il s'agit du minéral le plus connu de Duranus. On le trouve en fines veinules, en veines centimétriques et en beaux cristaux dans la calcite blanche. Ces derniers ont la forme de prismes courts, parfois striés suivant l'allongement.* | + | :[[Marcasite]] - FeS2, orthorhombique |
+ | :[[Réalgar]] - AsS, monoclinique. C'est le principal constituant du minerai exploité à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, vraisemblablement en vue de la fabrication de pesticides ou de pigments. <br>Il s'agit du minéral le plus connu de Duranus. On le trouve en fines veinules, en veines centimétriques et en beaux [[cristaux]] dans la calcite blanche. Ces derniers ont la forme de prismes courts, parfois striés suivant l'allongement.* | ||
+ | :Pararéalgar - AsS, monoclinique. Le pararéalgar est un des quatre [[polymorphe]]s naturels de AsS connus à ce jour. En petits agrégats de fragiles baguettes à croissance parallèle, de couleur jaune vif à jaune orange. Le minéral est très tendre ; l'éclat est vitreux à sub-adamantin. Il s'agit d'un produit de remplacement du réalgar à ne confondre avec l'orpiment. | ||
+ | :Duranusite - As<sub>4</sub>S, orthorhombique. Il s'agit sans aucun doute d'un des minéraux les plus intéressants puisque Duranus en est la [[localité type]]. Mais il est microscopique et, de ce fait, difficile à déceler. Il a tendance à diviser les collectionneurs en plusieurs points, notamment celui de la couleur. A l'œil nu ou avec la loupe de terrain ces problèmes ne se posent pas car c'est trop petit ! Sous une loupe binoculaire, le minéral est gris métallique. | ||
+ | :[[Orpiment]] - As<sub>2</sub>S<sub>3</sub>, monoclinique. Les cristaux sont foliacés, constitués d'un empilement de lamelles allongées selon l'axe c (Fig. 6). Le [[clivage]] est parfait sur {010}, ce qui produit des lames transparentes, flexibles mais non élastiques. La couleur est jaune soufre à jaune d'or (d'où le nom du minéral) avec, parfois, une nuance brun orange. L'éclat est gras à nacré. Le minéral se trouve sur la calcite blanche avec le réalgar. | ||
− | + | *<b>Oxydes :</b> | |
− | + | :[[Arsénolite]] - As<sub>2</sub>O<sub>3</sub>, cubique. Ce minéral, réputé toxique se présente en encroûtements microscopiques à la surface de l'arsenic dont il est un produit d'oxydation fréquent. Il est incolore à brun pâle, très tendre. Un diagramme de poudre a été effectué pour confirmer sa présence. | |
+ | :[[Quartz]] - SiO<sub>2</sub>, rhomboédrique. Grains dans les marno-calcaires | ||
+ | :[[Limonite]] Hydroxydes de fer. Couleur brune. Oxydation des cristaux de pyrite. | ||
− | + | *<b>Carbonates :</b> | |
− | + | :[[Calcite]] - CaCO<sub>3</sub>, rhomboédrique. Elle forme des veines dans lesquelles se logent des sulfures d'arsenic. Assez fréquemment on peut trouver des fissures remplies de jolis cristaux scalénoédriques de couleur blanche, aux arêtes nettes. | |
+ | *<b>Sulfates :</b> | ||
+ | :[[Barytine]] - BaSO<sub>4</sub>, orthorhombique. Quelques grains dans les zones à duranusite. | ||
+ | :[[Gypse]] - CaSO<sub>4</sub>.2H<sub>2</sub>O, monoclinique. On l'observe en chapelets de minuscules sphères blanches en association avec le réalgar et les arséniates de calcium. Dans la même paragénèse il existe aussi sous la forme de très petites «roses de gypse» de couleur blanc grisâtre ; les cristaux sont alors plats, terminés en ogive. | ||
− | + | *<b>Arséniates :</b> | |
− | + | :[[Sainfeldite]] - Ca<sub>5</sub>H<sub>2</sub>(AsO<sub>4</sub>)4.4H<sub>2</sub>O, monoclinique. La sainfeldite se présente en agrégats tantôt étoilés, tantôt sub-parallèles, tantôt désordonnés ; certains sont formés de cristaux prismatiques trapus, idiomorphes, de couleur blanc grisâtre, transparents à translucides, vitreux à légèrement nacrés. <br>La [[paragenèse]] comprend, essentiellement, réalgar, gypse et les autres arséniates de calcium. | |
− | + | :[[Guérinite]] - Ca<sub>5</sub>H<sub>2</sub>(AsO<sub>4</sub>)<sub>4</sub>.9H<sub>2</sub>O, Monoclinique. Arséniate de calcium, se présente sous sa forme caractéristique : en rosettes de cristaux blanc neige, aciculaires ou, plutôt, en plumets nacrés, délicatement posés sur la roche ou sur les autres. On le trouve aussi en tapis, à l'aspect velouté, formés de cristaux aplatis, foliacés, aussi blancs et nacrés que les précédents. <br>La [[paragenèse]] est la même que celle des autres arséniates du gisement. | |
+ | :[[Ferrarisite]] - Ca<sub>5</sub>H<sub>2</sub>(AsO<sub>4</sub>)<sub>4</sub>.9H<sub>2</sub>O, triclinique. C'est le [[dimorphe]] de la guérinite. Son aspect peut la faire ressembler à la pharmacolite, non rencontrée. On pourrait la confondre avec le gypse, mais celle-là est cassante alors que celui-ci est sectile. <br>A Duranus, elle se présente en cristaux aplatis incolores, transparents, vitreux, avec un clivage parfait. On remarque parfois un faciès pseudo-hexagonal (le minéral n'est pas hexagonal puisqu'il est biaxe, comme le montre l'analyse optique) ; certaines faces sont striées obliquement par rapport aux arêtes. Les cristaux sont disposés en tapis désordonnés, en étoiles aux bras allongés, en rosettes rappelant celles du gypse et, parfois, en jolis éventails. La [[paragenèse]] est la même que celle de la guérinite. Il est intéressant de trouver ces deux dimorphes en association. | ||
+ | :[[Picropharmacolite]] - Ca4MgH2(AsO4)4.11H2O, triclinique. C'est l'arséniate le plus abondant, si l'on peut dire, de l'endroit. Comme il est visible à l'œil nu et bien cristallisé, c'est aussi le plus esthétique et le plus recherché par les collectionneurs. Cette [[efflorescence]] montre des cristaux centimétriques, aciculaires, blancs, disposés en touffes divergentes. | ||
− | < | + | *<b>Silicates :</b> |
− | <b> | + | :[[Glauconite]] - (K,Na)(Fe<sup>+3</sup>,Al,Mg)<sub>2</sub>(Si,Al)<sub>4</sub>O<sub>10</sub>(OH)<sub>12</sub>, monoclinique. C'est un minéral des [[argile]]s, entrant dans la composition des [[calcaire]]s gréso-glauconieux où elle forme de petits [[filon]]nets feuilletés, aux contours arrondis, ressemblant à des grains de chlorite altérée. La couleur est vert grisâtre à gris noirâtre. Ce phyllosilicate hydraté se forme principalement dans des [[sédiment]]s marins déposés entre 200 et 1 800 mètres de profondeur. |
− | + | <center>[[Image:Picropharmacolite_duranus.jpg ]]</center> | |
− | + | <center>Picropharmacolite, Duranus</center> | |
− | + | <u><b>Bibliographie :</b></u> | |
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− | + | <em>Barri, H., Permingeat, E, Pierrot, R., Walenta, K., 1980 : La Ferrarisite Ca5H2(AsO4)4.9H2O, une nouvelle espèce minérale dimorphe de la guérinite, Bull. Minéral., 103, 533-540 | |
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− | + | Bari, H., 1982 : Minéralogie des filons du Neuenberg à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), Pierres et Terre | |
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− | + | Dunning, G., 1988 : Calcium arsenate minerals new to the Getchell mine, Nevada, Min. Rec., 19-4, 253-257 | |
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− | + | Johan, Z., Laforêt C., Picot P., Féraud J., 1973 : La Duranusite, As4S, un nouveau minéral, Bull. Soc. Fr. Minéral. Cristallogr., 96, 131-134 | |
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− | + | Mari, D., Mari, G., 1982 : Mines et minéraux des Alpes-Maritimes, Ed. Serre | |
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− | + | Orcel, J., 1918 : Les gisements d'orpiment et de réalgar de Lucéram et de Duranus (Alpes-Maritimes), Bull. Soc. Fr. Minér., 41, 176-180 | |
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− | + | Picot, P, Johan, Z., 1977 : Atlas des minéraux métalliques, BRGM | |
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− | + | Pierrot, R., 1964 : Contribution à la minéralogie des arséniates calciques et calcomagnésiens naturels, Bull. Soc fr. Min. Crist., 87, 169-211 | |
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− | + | Pierrot, R., Picot, P., Féraud, J., Vernet, J., 1974 : Inventaire minéralogique de la France n° 4: 06 Alpes-Maritimes, BRGM | |
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− | + | Roberts A. G., Ansell, H. G., Bonardi, M., 1980 : Pararealgar, a new polymorph of AsS, from British Columbia, Can. Mineral., 18, 525-527</em> | |
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Légende | |
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Situation | Duranus, Alpes-Maritimes |
Ville la plus proche | Nice |
Région | Provence |
Pays | France |
Intérêt | Minéralogique |
Possibilité d'accès | Accès possible |
Type d'accès | pédestre (en 1h3o ou 2 heures) |
Temps de visite nécessaire | 1/2 journée minimum |
Voir | Muséum d'Histoire Naturelle de Nice (si réouvert)
|
Situation & historique :
Duranus est un village des Alpes-Maritimes (06) qui se situe à environ 30 kilomètres au nord de Nice, dans les fameuses et impressionnantes gorges de la Vésubie. Ce village a donné son nom à l'ancien gisement d'arsenic, une mine qui est située au hameau de Rocca-Sparviera, lieu-dit l'Éguisse et qui aurait été exploitée, selon certaines sources, entre 1902 et 1931, selon d'autres entre 1901 et 1930. En 1910 jusqu'à 18 ouvriers pouvaient extraire 3 tonnes de minerais qui étaient grillés sur place.
L'accès pédestre depuis le village de Duranus prend 3 à 4 heures environ aller-retour, mais la vue est assez impressionnante.
Il y a eu plusieurs galeries d'exploitation mais elles sont aujourd'hui complètement inaccessibles.
L'idéal pour trouver des minéralisations intéressantes est de repérer les filons de calcite qui parcourent les haldes (badlands) derrière les ruines et de taper dedans, on peut trouver de fort intéressants arséniates et sulfures dont les noms suivent :
Minéralogie :
- Éléments :
- Arsenic - As, rhomboédrique. Ce minéral est plutôt rare à Duranus. Certains spécimens ont cependant été trouvés sous forme de petites boules (à voir avec une loupe binoculaire).
- Sulfures :
- Pyrite - FeS2, cubique. En agrégats, souvent confondus avec de la marcasite.
- Marcasite - FeS2, orthorhombique
- Réalgar - AsS, monoclinique. C'est le principal constituant du minerai exploité à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, vraisemblablement en vue de la fabrication de pesticides ou de pigments.
Il s'agit du minéral le plus connu de Duranus. On le trouve en fines veinules, en veines centimétriques et en beaux cristaux dans la calcite blanche. Ces derniers ont la forme de prismes courts, parfois striés suivant l'allongement.* - Pararéalgar - AsS, monoclinique. Le pararéalgar est un des quatre polymorphes naturels de AsS connus à ce jour. En petits agrégats de fragiles baguettes à croissance parallèle, de couleur jaune vif à jaune orange. Le minéral est très tendre ; l'éclat est vitreux à sub-adamantin. Il s'agit d'un produit de remplacement du réalgar à ne confondre avec l'orpiment.
- Duranusite - As4S, orthorhombique. Il s'agit sans aucun doute d'un des minéraux les plus intéressants puisque Duranus en est la localité type. Mais il est microscopique et, de ce fait, difficile à déceler. Il a tendance à diviser les collectionneurs en plusieurs points, notamment celui de la couleur. A l'œil nu ou avec la loupe de terrain ces problèmes ne se posent pas car c'est trop petit ! Sous une loupe binoculaire, le minéral est gris métallique.
- Orpiment - As2S3, monoclinique. Les cristaux sont foliacés, constitués d'un empilement de lamelles allongées selon l'axe c (Fig. 6). Le clivage est parfait sur {010}, ce qui produit des lames transparentes, flexibles mais non élastiques. La couleur est jaune soufre à jaune d'or (d'où le nom du minéral) avec, parfois, une nuance brun orange. L'éclat est gras à nacré. Le minéral se trouve sur la calcite blanche avec le réalgar.
- Oxydes :
- Arsénolite - As2O3, cubique. Ce minéral, réputé toxique se présente en encroûtements microscopiques à la surface de l'arsenic dont il est un produit d'oxydation fréquent. Il est incolore à brun pâle, très tendre. Un diagramme de poudre a été effectué pour confirmer sa présence.
- Quartz - SiO2, rhomboédrique. Grains dans les marno-calcaires
- Limonite Hydroxydes de fer. Couleur brune. Oxydation des cristaux de pyrite.
- Carbonates :
- Calcite - CaCO3, rhomboédrique. Elle forme des veines dans lesquelles se logent des sulfures d'arsenic. Assez fréquemment on peut trouver des fissures remplies de jolis cristaux scalénoédriques de couleur blanche, aux arêtes nettes.
- Sulfates :
- Barytine - BaSO4, orthorhombique. Quelques grains dans les zones à duranusite.
- Gypse - CaSO4.2H2O, monoclinique. On l'observe en chapelets de minuscules sphères blanches en association avec le réalgar et les arséniates de calcium. Dans la même paragénèse il existe aussi sous la forme de très petites «roses de gypse» de couleur blanc grisâtre ; les cristaux sont alors plats, terminés en ogive.
- Arséniates :
- Sainfeldite - Ca5H2(AsO4)4.4H2O, monoclinique. La sainfeldite se présente en agrégats tantôt étoilés, tantôt sub-parallèles, tantôt désordonnés ; certains sont formés de cristaux prismatiques trapus, idiomorphes, de couleur blanc grisâtre, transparents à translucides, vitreux à légèrement nacrés.
La paragenèse comprend, essentiellement, réalgar, gypse et les autres arséniates de calcium. - Guérinite - Ca5H2(AsO4)4.9H2O, Monoclinique. Arséniate de calcium, se présente sous sa forme caractéristique : en rosettes de cristaux blanc neige, aciculaires ou, plutôt, en plumets nacrés, délicatement posés sur la roche ou sur les autres. On le trouve aussi en tapis, à l'aspect velouté, formés de cristaux aplatis, foliacés, aussi blancs et nacrés que les précédents.
La paragenèse est la même que celle des autres arséniates du gisement. - Ferrarisite - Ca5H2(AsO4)4.9H2O, triclinique. C'est le dimorphe de la guérinite. Son aspect peut la faire ressembler à la pharmacolite, non rencontrée. On pourrait la confondre avec le gypse, mais celle-là est cassante alors que celui-ci est sectile.
A Duranus, elle se présente en cristaux aplatis incolores, transparents, vitreux, avec un clivage parfait. On remarque parfois un faciès pseudo-hexagonal (le minéral n'est pas hexagonal puisqu'il est biaxe, comme le montre l'analyse optique) ; certaines faces sont striées obliquement par rapport aux arêtes. Les cristaux sont disposés en tapis désordonnés, en étoiles aux bras allongés, en rosettes rappelant celles du gypse et, parfois, en jolis éventails. La paragenèse est la même que celle de la guérinite. Il est intéressant de trouver ces deux dimorphes en association. - Picropharmacolite - Ca4MgH2(AsO4)4.11H2O, triclinique. C'est l'arséniate le plus abondant, si l'on peut dire, de l'endroit. Comme il est visible à l'œil nu et bien cristallisé, c'est aussi le plus esthétique et le plus recherché par les collectionneurs. Cette efflorescence montre des cristaux centimétriques, aciculaires, blancs, disposés en touffes divergentes.
- Silicates :
- Glauconite - (K,Na)(Fe+3,Al,Mg)2(Si,Al)4O10(OH)12, monoclinique. C'est un minéral des argiles, entrant dans la composition des calcaires gréso-glauconieux où elle forme de petits filonnets feuilletés, aux contours arrondis, ressemblant à des grains de chlorite altérée. La couleur est vert grisâtre à gris noirâtre. Ce phyllosilicate hydraté se forme principalement dans des sédiments marins déposés entre 200 et 1 800 mètres de profondeur.
Bibliographie :
Barri, H., Permingeat, E, Pierrot, R., Walenta, K., 1980 : La Ferrarisite Ca5H2(AsO4)4.9H2O, une nouvelle espèce minérale dimorphe de la guérinite, Bull. Minéral., 103, 533-540
Bari, H., 1982 : Minéralogie des filons du Neuenberg à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), Pierres et Terre
Dunning, G., 1988 : Calcium arsenate minerals new to the Getchell mine, Nevada, Min. Rec., 19-4, 253-257
Johan, Z., Laforêt C., Picot P., Féraud J., 1973 : La Duranusite, As4S, un nouveau minéral, Bull. Soc. Fr. Minéral. Cristallogr., 96, 131-134
Mari, D., Mari, G., 1982 : Mines et minéraux des Alpes-Maritimes, Ed. Serre
Orcel, J., 1918 : Les gisements d'orpiment et de réalgar de Lucéram et de Duranus (Alpes-Maritimes), Bull. Soc. Fr. Minér., 41, 176-180
Picot, P, Johan, Z., 1977 : Atlas des minéraux métalliques, BRGM
Pierrot, R., 1964 : Contribution à la minéralogie des arséniates calciques et calcomagnésiens naturels, Bull. Soc fr. Min. Crist., 87, 169-211
Pierrot, R., Picot, P., Féraud, J., Vernet, J., 1974 : Inventaire minéralogique de la France n° 4: 06 Alpes-Maritimes, BRGM
Roberts A. G., Ansell, H. G., Bonardi, M., 1980 : Pararealgar, a new polymorph of AsS, from British Columbia, Can. Mineral., 18, 525-527
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