La Floquerie : Différence entre versions
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*Historique : L'exploitation des phtanites de la [[carrière]] (entreprise Gaillard), débutée en 1948, s'est terminé en 1975. Cette roche a servi en empierrement et comme pierre à bâtir.<br>Actuellement la carrière, abandonnée depuis de nombreuses années, est ennoyée, empêchant l'accès aux différentes minéralisations mises en évidence à 35 mètres de profondeur. | *Historique : L'exploitation des phtanites de la [[carrière]] (entreprise Gaillard), débutée en 1948, s'est terminé en 1975. Cette roche a servi en empierrement et comme pierre à bâtir.<br>Actuellement la carrière, abandonnée depuis de nombreuses années, est ennoyée, empêchant l'accès aux différentes minéralisations mises en évidence à 35 mètres de profondeur. | ||
− | *Description : Sur la pente du coteau,le monticule sablonneux de la carrière retient les regards. Elle a environ vingt mètres de profondeur et la coupe en est intéressante au point de vue géologique : sables rouges [[pliocène]]s, micaschistes, grès, enfin une couche noire de phtanites [[silurien]]s ([[Llandovérien]]). Au toucher les mains deviennent noires et l'on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante, puis écrasée elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle est demandée pour les routes.<br>L'appellation traditionnelle de «phtanites» peut être conservée, au moins dans le contexte du [[Paléozoïque]] inférieur ligérien, pour désigner des roches siliceuses d'origine non détritique terrigène (cherts), très nettement stratifiées bien que peu fissibles, à cassure esquilleuse et de teinte plus ou moins sombre. Ces caractères pourraient évoquer ceux des lydiennes (radiolarites grises ou noires) ; mais au microscope, les phtanites se présentent comme des microquartzites à pigment graphiteux, et l'on n'y a jamais observé de sections de Radiolaires. La richesse en graphite est parfois considérable; la roche est alors franchement noire et tache abondamment les doigts ; le plus souvent, les teintes vont du gris sombre au gris pâle. Une forte teneur en graphite va généralement de pair avec un excès en pyrite finement divisée.<br>Au vu de son aspect et de son contact, on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante ; elle était utilisée en empierrement et comme pierre à bâtir. Écrasée, elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle était demandée pour les routes. | + | *Description : Sur la pente du coteau, le monticule sablonneux de la carrière retient les regards. Elle a environ vingt mètres de profondeur et la coupe en est intéressante au point de vue géologique : sables rouges [[pliocène]]s, micaschistes, grès, enfin une couche noire de phtanites [[silurien]]s ([[Llandovérien]]). Au toucher les mains deviennent noires et l'on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante, puis écrasée elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle est demandée pour les routes.<br>L'appellation traditionnelle de «phtanites» peut être conservée, au moins dans le contexte du [[Paléozoïque]] inférieur ligérien, pour désigner des roches siliceuses d'origine non détritique terrigène (cherts), très nettement stratifiées bien que peu fissibles, à cassure esquilleuse et de teinte plus ou moins sombre. Ces caractères pourraient évoquer ceux des lydiennes (radiolarites grises ou noires) ; mais au microscope, les phtanites se présentent comme des microquartzites à pigment graphiteux, et l'on n'y a jamais observé de sections de Radiolaires. La richesse en graphite est parfois considérable; la roche est alors franchement noire et tache abondamment les doigts ; le plus souvent, les teintes vont du gris sombre au gris pâle. Une forte teneur en graphite va généralement de pair avec un excès en pyrite finement divisée.<br>Au vu de son aspect et de son contact, on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante ; elle était utilisée en empierrement et comme pierre à bâtir. Écrasée, elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle était demandée pour les routes. |
− | *Minéraux : [[Variscite]], [[Crandallite]], [[Minyulite]], [[Wavellite]], [[Pyrite]]<br>Les espèces ont fait l'objet d'une étude minéralogique détaillée de la part de B. Lasnier (1976). Ces différents minéraux sont représentés par des échantillons très remarquables, à la fois par les dimensions de certains spécimens (orbicules de minyulite atteignant un diamètre de 20 cm), par la diversité de leurs teintes (jaune, vert vif et bleu) et par leur mode d'association. Il s'agirait, au moins pour la minyulite, du gisement le plus important qui soit actuellement connu, et cela à l'échelle mondiale. La variscite se présente en encroûtements ou en amas réniformes pouvant atteindre plusieurs kilogrammes. La genèse de ces phosphates peut être mise en rapport avec la forte teneur en matière organique du sédiment originel, particularité dont témoigne par ailleurs l'abondance de graphite et de pyrite.<br> | + | *Minéraux : [[Variscite]], [[Crandallite]], [[Minyulite]], [[Wavellite]], [[Pyrite]], [[Quartz]]<br>Les espèces ont fait l'objet d'une étude minéralogique détaillée de la part de B. Lasnier (1976). Ces différents minéraux sont représentés par des échantillons très remarquables, à la fois par les dimensions de certains spécimens (orbicules de minyulite atteignant un diamètre de 20 cm), par la diversité de leurs teintes (jaune, vert vif et bleu) et par leur mode d'association. Il s'agirait, au moins pour la minyulite, du gisement le plus important qui soit actuellement connu, et cela à l'échelle mondiale. La variscite se présente en encroûtements ou en amas réniformes pouvant atteindre plusieurs kilogrammes. La genèse de ces phosphates peut être mise en rapport avec la forte teneur en matière organique du sédiment originel, particularité dont témoigne par ailleurs l'abondance de graphite et de pyrite.<br> Les minéralisations de variscite et wavellite sont souvent sur de petits quartz (moins de 0,5 cm) limpides voire même perforant les rosaces de minyulite ..<br> |
Version actuelle datée du 18 octobre 2021 à 11:54
Carrière de La Floquerie : L'exploitation, abandonnée depuis peu, de la carrière de la Floquerie (0,8 km au Nord de Pannecé), fut ouverte dans des phtanites à Monograptus graphiteux, sub-verticaux, appartenant au Complexe de Saint-Geor- ges-sur-Loire. L'exploitation a permis la découverte de plusieurs espèces de phosphates d'alumine, tapissant certaines surfaces de fractures ou de diaclases.
- Historique : L'exploitation des phtanites de la carrière (entreprise Gaillard), débutée en 1948, s'est terminé en 1975. Cette roche a servi en empierrement et comme pierre à bâtir.
Actuellement la carrière, abandonnée depuis de nombreuses années, est ennoyée, empêchant l'accès aux différentes minéralisations mises en évidence à 35 mètres de profondeur.
- Description : Sur la pente du coteau, le monticule sablonneux de la carrière retient les regards. Elle a environ vingt mètres de profondeur et la coupe en est intéressante au point de vue géologique : sables rouges pliocènes, micaschistes, grès, enfin une couche noire de phtanites siluriens (Llandovérien). Au toucher les mains deviennent noires et l'on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante, puis écrasée elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle est demandée pour les routes.
L'appellation traditionnelle de «phtanites» peut être conservée, au moins dans le contexte du Paléozoïque inférieur ligérien, pour désigner des roches siliceuses d'origine non détritique terrigène (cherts), très nettement stratifiées bien que peu fissibles, à cassure esquilleuse et de teinte plus ou moins sombre. Ces caractères pourraient évoquer ceux des lydiennes (radiolarites grises ou noires) ; mais au microscope, les phtanites se présentent comme des microquartzites à pigment graphiteux, et l'on n'y a jamais observé de sections de Radiolaires. La richesse en graphite est parfois considérable; la roche est alors franchement noire et tache abondamment les doigts ; le plus souvent, les teintes vont du gris sombre au gris pâle. Une forte teneur en graphite va généralement de pair avec un excès en pyrite finement divisée.
Au vu de son aspect et de son contact, on penserait que la roche s'effrite aisément; elle est au contraire dure et résistante ; elle était utilisée en empierrement et comme pierre à bâtir. Écrasée, elle forme avec le goudron un ciment remarquable, si bien qu'elle était demandée pour les routes.
- Minéraux : Variscite, Crandallite, Minyulite, Wavellite, Pyrite, Quartz
Les espèces ont fait l'objet d'une étude minéralogique détaillée de la part de B. Lasnier (1976). Ces différents minéraux sont représentés par des échantillons très remarquables, à la fois par les dimensions de certains spécimens (orbicules de minyulite atteignant un diamètre de 20 cm), par la diversité de leurs teintes (jaune, vert vif et bleu) et par leur mode d'association. Il s'agirait, au moins pour la minyulite, du gisement le plus important qui soit actuellement connu, et cela à l'échelle mondiale. La variscite se présente en encroûtements ou en amas réniformes pouvant atteindre plusieurs kilogrammes. La genèse de ces phosphates peut être mise en rapport avec la forte teneur en matière organique du sédiment originel, particularité dont témoigne par ailleurs l'abondance de graphite et de pyrite.
Les minéralisations de variscite et wavellite sont souvent sur de petits quartz (moins de 0,5 cm) limpides voire même perforant les rosaces de minyulite ..
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