Mont-Dore : Différence entre versions
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− | Le massif du Mont-Dore est une vaste ellipse dont le grand axe de direction nord-sud a 35 kilomètres et dont le petit axe est-ouest a 16 kilomètres. | + | Le massif du Mont-Dore est une vaste ellipse dont le grand axe de direction nord-sud a 35 kilomètres et dont le petit axe est-ouest a 16 kilomètres.<br> |
− | Ce massif couvre une surface de 600 kilomètres carrés, soit 4 fois celle du Vésuve. | + | Ce massif couvre une surface de 600 kilomètres carrés, soit 4 fois celle du [[Vésuve]].<br> |
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+ | La deuxième nappe de ponces ignimbritiques, plus grande que la précédente, se met en place il y a 3,2 millions d'années, au Villafranchien moyen. Par suite de l'émissions de ces volumes importants de ponces (11 km<sup>3</sup> au total) la zone centrale du massif du Mont-Dore s'effondre, donnant une fosse volcano-tectonique ou [[caldera]] de forme polygonale. | ||
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+ | De nombreuses coulés de lave, des dômes, des [[neck]]s, des [[dyke]]s se mettent en place. C'est ainsi que s'épanchent les coulées de [[labradorite]]s (lac de Guéry : 2,2 millions d'années), d'[[ordanchite]], de [[basalte]] demi-deuil (Barie : 1,8 millions d'années) et de [[doréite]], que s'injectent les dômes de [[phonolite]], de [[sancyite]] (Monnéron : 2,1 millions d'années) et de [[rhyolite]] (Lusclade : 2,2 millions d'années). | ||
+ | C'est à ce moment-là que les sommets importants du massif du Mont-Dore comme le Sancy, la Banne d'Ordanche et l'Aiguiller se mettent en place. | ||
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+ | Les réservoirs de [[magma]] sont presque vides et seuls quelques résidus basaltiques s'épanchent encore il y a 500 mille ans au Quaternaire supérieur. C'est le cas pour les basaltes de Champeix, de la route de Guéry, et du sommet de la Banne d'Ordanche. Les volcans de Tartaret, d'Ebert et de Vivanson sont contemporains de l'activité de la [[chaîne des Puys]], il y a quelques milliers d'années. | ||
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+ | Le Mont-Dore, ensemble pétrographique très varié, est une association volcanique complexe où voisinent des roches aussi différentes que les phonolites et les rhyolites. | ||
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+ | L'étude des laves montre qu'il existe deux séries de roches ; l'une normale, pauvre en [[silice]] et qualifiée pour cette raison de <i>série sous-saturée</i>, l'autre plus exceptionnelle, riche en silice, appelé <i>série saturée</i>. | ||
+ | La série sous-saturée comprend des basaltes riches en [[olivine]] (Charlannes), des basaltes demi-deuil (Banne d'Ordanche), des phonolites (Roche Tuilière et Sanadoire), des labradorites (Guéry) et des ordanchites (Banne d'Ordanche). | ||
+ | La série saturée comprend des basaltes pauvres en olivine (Cascade de Guéry), des doréites (Laqueuille), des sancytes (Sancy) et des rhyolites (Lusclade). | ||
+ | Ces roches forment les coulées, les dômes péléens, les dômes-coulées, les necks et les dykes du massif. Les deux séries se mêlent sur le terrain, elles n'ont pas de répartition géographique propre. | ||
+ | Les produits pyroclastiques sont essentiellement constitués par les deux nappes de ponces qui sont dans l'ensemble de nature rhyolitique. | ||
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+ | <b>Conditions d'accès</b> | ||
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+ | Accès très facile à moyennement facile, se renseigner pour les droits d'accès au Puy de Sancy, compter un minimum de deux heures de randonnée. | ||
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Version actuelle datée du 29 janvier 2021 à 21:41
LE MONT-DORE
Au cœur du Massif Central se dresse l'impressionnant massif du Mont-Dore qui culmine à 1 886 mètres au Puy de Sancy. C'est la région volcanique la plus variée de France et la plus étudiée.
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le massif du Mont-Dore est une vaste ellipse dont le grand axe de direction nord-sud a 35 kilomètres et dont le petit axe est-ouest a 16 kilomètres.
Ce massif couvre une surface de 600 kilomètres carrés, soit 4 fois celle du Vésuve.
On peut distinguer deux régions principales : l'effondrement central et la partie périphérique en pentes douces.
Des études ont permis de mettre en évidence une zone effondrée au centre du massif du Mont-Dore : la fosse de la Haute-Dordogne. C'est un effondrement volcano-tectonique, une caldera qui n'est pas circulaire mais polygonale.
D'anciennes failles du socle ont rejoué, essentiellement à la suite d'éruptions à ignimbrites, pour donner ce fossé de 150 kilomètres carrés effondré de plusieurs centaines de mètres. Les localités de La Bourboule et Le Mont-Dore sont situés dans cette caldera.
La zone centrale effondrée est surtout caractérisée par d'épais dépôts volcano-sédimentaires, par deux nappes d'ignimbrites et par d'importants centres éruptifs à dômes et coulées de lave comme le Puy de Sancy, la Banne d'Ordanche et l'Aiguiller. La partie périphérique en pentes douces, qui ressemble par endroits aux planèzes du Cantal, est surtout constituée de coulées basaltiques. Les vallées ont a plusieurs reprises été noyées par des coulées de boues.
SITUATION GEOLOGIQUE
L'appareil éruptif du Mont-Dore repose sur un socle de granite passant au sud-ouest à des gneiss. Ce socle semble présenter une voûte anticlinale, une espèce de pli de fond de direction nord-sud. L'érosion qui a profondément entaillé la masse volcanique a permis au granite d'affleurer dans certaines vallées.
EVOLUTION - AGE DES ERUPTIONS
L'activité volcanique du massif du Mont-Dore a commencé au cours du Miocène il y a 18 millions d'années et s'est arrêtée au Quaternaire il y a 500 mille ans. Sa phase éruptive la plus importante se situe au Pliocène et au Villafranchien. Des études approfondies ont permis de reconstituer l'histoire géologique du massif. Les géologues ne sont pas tous unanimes dans leur façon d'imaginer cette histoire, mais nous allons essayer d'en tracer les grands traits, en quatre périodes.
1ère période
Au Miocène, de nombreuses coulées de basalte se mettent en place, elles forment un volcan bouclier de grande taille. La coulée de basalte qui s'est épanchée au nord de Murols date de cette période, elle s'est mise en place il y a 18 millions d'années. Ensuite une formation détritique se dépose durant une phase relativement longue. Elle remplit la fosse de la Bourboule qui est déjà subsidente ; c'est la formation volcano-sédimentaire inférieure.
2ème période
C'est la phase la plus importante. Une première nappe de ponces ignimbritiques se met en place il y a environ 4,7 millions d'années au Pliocène moyen. Quelques dômes de phonolite, comme celui de la carrière de Monneron, recoupent cette première nappe. Après cette émission, une formation détritique se dépose, elle contient des éléments de ponce de la première nappe d'ignimbrites ; ce sont les terrains volcano-sédimentaires intercalaires accompagnés de coulées boueuses. La deuxième nappe de ponces ignimbritiques, plus grande que la précédente, se met en place il y a 3,2 millions d'années, au Villafranchien moyen. Par suite de l'émissions de ces volumes importants de ponces (11 km3 au total) la zone centrale du massif du Mont-Dore s'effondre, donnant une fosse volcano-tectonique ou caldera de forme polygonale.
3ème période
De nombreuses coulés de lave, des dômes, des necks, des dykes se mettent en place. C'est ainsi que s'épanchent les coulées de labradorites (lac de Guéry : 2,2 millions d'années), d'ordanchite, de basalte demi-deuil (Barie : 1,8 millions d'années) et de doréite, que s'injectent les dômes de phonolite, de sancyite (Monnéron : 2,1 millions d'années) et de rhyolite (Lusclade : 2,2 millions d'années). C'est à ce moment-là que les sommets importants du massif du Mont-Dore comme le Sancy, la Banne d'Ordanche et l'Aiguiller se mettent en place. Ces phases effusives sont accompagnées du dépôt de terrains détritiques constituant les terrains volcano-sédimentaires supérieurs.
4ème période
Les réservoirs de magma sont presque vides et seuls quelques résidus basaltiques s'épanchent encore il y a 500 mille ans au Quaternaire supérieur. C'est le cas pour les basaltes de Champeix, de la route de Guéry, et du sommet de la Banne d'Ordanche. Les volcans de Tartaret, d'Ebert et de Vivanson sont contemporains de l'activité de la chaîne des Puys, il y a quelques milliers d'années.
PETROGRAPHIE-MAGMATOLOGIE
Le Mont-Dore, ensemble pétrographique très varié, est une association volcanique complexe où voisinent des roches aussi différentes que les phonolites et les rhyolites. Il faut distinguer d'une part les laves, d'autre part les produits pyroclastiques. L'étude des laves montre qu'il existe deux séries de roches ; l'une normale, pauvre en silice et qualifiée pour cette raison de série sous-saturée, l'autre plus exceptionnelle, riche en silice, appelé série saturée. La série sous-saturée comprend des basaltes riches en olivine (Charlannes), des basaltes demi-deuil (Banne d'Ordanche), des phonolites (Roche Tuilière et Sanadoire), des labradorites (Guéry) et des ordanchites (Banne d'Ordanche). La série saturée comprend des basaltes pauvres en olivine (Cascade de Guéry), des doréites (Laqueuille), des sancytes (Sancy) et des rhyolites (Lusclade). Ces roches forment les coulées, les dômes péléens, les dômes-coulées, les necks et les dykes du massif. Les deux séries se mêlent sur le terrain, elles n'ont pas de répartition géographique propre. Les produits pyroclastiques sont essentiellement constitués par les deux nappes de ponces qui sont dans l'ensemble de nature rhyolitique.
Conditions d'accès
Accès très facile à moyennement facile, se renseigner pour les droits d'accès au Puy de Sancy, compter un minimum de deux heures de randonnée.
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