Au milieu du Crétacé : Différence entre versions
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− | Bien que les sédiments albiens connus en France soient principalement d’origine marine, ils ont livré des restes de dinosaures dans diverses régions. Un des premiers spécimens français à avoir été clairement attribué à un [[dinosaure]] est l’humérus de sauropode trouvé vers 1840 dans les [[Grès]] verts | + | Bien que les sédiments albiens connus en France soient principalement d’origine marine, ils ont livré des restes de dinosaures dans diverses régions. Un des premiers spécimens français à avoir été clairement attribué à un [[dinosaure]] est l’humérus de sauropode trouvé vers 1840 dans les [[Grès]] verts [[albien]]s du Mont Ventoux (Vaucluse). Mais la plupart des dinosaures albiens de France proviennent de dépôts sableux ou argileux dans la moitié nord du pays. Ainsi, les falaises côtières de Haute-Normandie ont fourni quelques restes intéressants, tels que des vertèbres caudales d’un gros sauropode trouvées à Bléville (Seine-Maritime). Dans les argiles albiennes du Pays de Bray à Villers-Saint-Bathélémy (Oise) a été trouvée une série de vertèbres caudales appartenant aussi à un sauropode. |
Dans l’Est du Bassin parisien, les argiles albiennes (« argiles du Gault ») livrent parfois des os de dinosaures, tels que des vertèbres de sauropode dans la Meuse et un ostéoderme d’ankylosaure dans l’Aube. Mais les découvertes les plus nombreuses furent faites dans les Sables verts de l’Albien inférieur de la Meuse (Argonne) et des Ardennes lorsque ceux-ci furent exploités, au XIXe siècle, pour en extraire des nodules phosphatés servant à la fabrication d’engrais. Le grand théropode Erectopus, connu par un squelette incomplet, est un des éléments les plus remarquables de cette faune, qui comprend aussi des sauropodes et des ankylosaures. | Dans l’Est du Bassin parisien, les argiles albiennes (« argiles du Gault ») livrent parfois des os de dinosaures, tels que des vertèbres de sauropode dans la Meuse et un ostéoderme d’ankylosaure dans l’Aube. Mais les découvertes les plus nombreuses furent faites dans les Sables verts de l’Albien inférieur de la Meuse (Argonne) et des Ardennes lorsque ceux-ci furent exploités, au XIXe siècle, pour en extraire des nodules phosphatés servant à la fabrication d’engrais. Le grand théropode Erectopus, connu par un squelette incomplet, est un des éléments les plus remarquables de cette faune, qui comprend aussi des sauropodes et des ankylosaures. | ||
− | Avec le [[Cénomanien]] débute le Crétacé supérieur. En France, cet étage n’est pas très riches en restes de dinosaures. Dans le Cénomanien du Mans, on connaît une vertèbre de sauropode. En Touraine, une dent d’ankylosaure a été signalée. Des découvertes plus nombreuses ont été faites en Charente-Maritime. A Saint-Agnant, des éléments du squelette d’un sauropode furent trouvés dans un champ dès le XIXe siècle. Beaucoup plus récemment, diverses découvertes réalisés dans les dépôts littoraux du Cénomanien charentais ont révélé un assemblage de dinosaures, représenté surtout par des dents, comprenant des sauropodes, des théropodes et, chose intéressante, un très ancien hadrosaure. | + | Avec le [[Cénomanien]] débute le [[Crétacé]] supérieur. En France, cet étage n’est pas très riches en restes de dinosaures. Dans le Cénomanien du Mans, on connaît une vertèbre de sauropode. En Touraine, une dent d’ankylosaure a été signalée. Des découvertes plus nombreuses ont été faites en Charente-Maritime. A Saint-Agnant, des éléments du squelette d’un sauropode furent trouvés dans un champ dès le XIXe siècle. Beaucoup plus récemment, diverses découvertes réalisés dans les dépôts littoraux du Cénomanien charentais ont révélé un assemblage de dinosaures, représenté surtout par des dents, comprenant des sauropodes, des théropodes et, chose intéressante, un très ancien hadrosaure. |
Les données concernant les dinosaures français du [[Turonien]], du [[Coniacien]] et du [[Santonien]] sont extrêmement limitées. Des dents de théropodes ont été signalées dans le Turonien et le Santonien de Vendée. | Les données concernant les dinosaures français du [[Turonien]], du [[Coniacien]] et du [[Santonien]] sont extrêmement limitées. Des dents de théropodes ont été signalées dans le Turonien et le Santonien de Vendée. | ||
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13.1. Humérus du sauropode Aepisaurus elephantinus, des Grès verts albiens du Mont Ventoux (Vaucluse), d’après Gervais. | 13.1. Humérus du sauropode Aepisaurus elephantinus, des Grès verts albiens du Mont Ventoux (Vaucluse), d’après Gervais. | ||
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13.2. Restes de dinosaures des Sables verts de l’Argonne (Meuse, Ardennes). A-E : théropodes. F-G : sauropodes. H : ankylosaure. Musée Zoologique de Nancy. | 13.2. Restes de dinosaures des Sables verts de l’Argonne (Meuse, Ardennes). A-E : théropodes. F-G : sauropodes. H : ankylosaure. Musée Zoologique de Nancy. | ||
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13.3. L’exploitation des nodules phosphatés des Sables verts de la Meuse et des Ardennes au XIXe siècle, qui a conduit à la découverte de nombreux restes de vertébrés albiens. D’après Stansislas Meunier. | 13.3. L’exploitation des nodules phosphatés des Sables verts de la Meuse et des Ardennes au XIXe siècle, qui a conduit à la découverte de nombreux restes de vertébrés albiens. D’après Stansislas Meunier. | ||
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13.4. Vertèbre de sauropode du Cénomanien de Saint-Agnant, Charente-Maritime. Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle. | 13.4. Vertèbre de sauropode du Cénomanien de Saint-Agnant, Charente-Maritime. Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle. | ||
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13.6. Dent d’ankylosaure du Cénomanien de Touraine. Collection particulière. | 13.6. Dent d’ankylosaure du Cénomanien de Touraine. Collection particulière. | ||
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Dinosaures de France
Bien que les sédiments albiens connus en France soient principalement d’origine marine, ils ont livré des restes de dinosaures dans diverses régions. Un des premiers spécimens français à avoir été clairement attribué à un dinosaure est l’humérus de sauropode trouvé vers 1840 dans les Grès verts albiens du Mont Ventoux (Vaucluse). Mais la plupart des dinosaures albiens de France proviennent de dépôts sableux ou argileux dans la moitié nord du pays. Ainsi, les falaises côtières de Haute-Normandie ont fourni quelques restes intéressants, tels que des vertèbres caudales d’un gros sauropode trouvées à Bléville (Seine-Maritime). Dans les argiles albiennes du Pays de Bray à Villers-Saint-Bathélémy (Oise) a été trouvée une série de vertèbres caudales appartenant aussi à un sauropode.
Dans l’Est du Bassin parisien, les argiles albiennes (« argiles du Gault ») livrent parfois des os de dinosaures, tels que des vertèbres de sauropode dans la Meuse et un ostéoderme d’ankylosaure dans l’Aube. Mais les découvertes les plus nombreuses furent faites dans les Sables verts de l’Albien inférieur de la Meuse (Argonne) et des Ardennes lorsque ceux-ci furent exploités, au XIXe siècle, pour en extraire des nodules phosphatés servant à la fabrication d’engrais. Le grand théropode Erectopus, connu par un squelette incomplet, est un des éléments les plus remarquables de cette faune, qui comprend aussi des sauropodes et des ankylosaures.
Avec le Cénomanien débute le Crétacé supérieur. En France, cet étage n’est pas très riches en restes de dinosaures. Dans le Cénomanien du Mans, on connaît une vertèbre de sauropode. En Touraine, une dent d’ankylosaure a été signalée. Des découvertes plus nombreuses ont été faites en Charente-Maritime. A Saint-Agnant, des éléments du squelette d’un sauropode furent trouvés dans un champ dès le XIXe siècle. Beaucoup plus récemment, diverses découvertes réalisés dans les dépôts littoraux du Cénomanien charentais ont révélé un assemblage de dinosaures, représenté surtout par des dents, comprenant des sauropodes, des théropodes et, chose intéressante, un très ancien hadrosaure.
Les données concernant les dinosaures français du Turonien, du Coniacien et du Santonien sont extrêmement limitées. Des dents de théropodes ont été signalées dans le Turonien et le Santonien de Vendée.
Illustrations
13.1. Humérus du sauropode Aepisaurus elephantinus, des Grès verts albiens du Mont Ventoux (Vaucluse), d’après Gervais.
13.2. Restes de dinosaures des Sables verts de l’Argonne (Meuse, Ardennes). A-E : théropodes. F-G : sauropodes. H : ankylosaure. Musée Zoologique de Nancy.
13.3. L’exploitation des nodules phosphatés des Sables verts de la Meuse et des Ardennes au XIXe siècle, qui a conduit à la découverte de nombreux restes de vertébrés albiens. D’après Stansislas Meunier.
13.4. Vertèbre de sauropode du Cénomanien de Saint-Agnant, Charente-Maritime. Muséum d’Histoire Naturelle de La Rochelle.
13.5. Vertèbre caudale de sauropode de l’Albien de Bléville, Seine-Maritime. Muséum du Havre.
13.6. Dent d’ankylosaure du Cénomanien de Touraine. Collection particulière.
Texte d'Eric Buffetaut, CNRS.
Qu'est-ce qu’un dinosaure ?, Les principaux groupes de dinosaures, Ce ne sont pas des dinosaures, La France des dinosaures, Les découvertes du XIXe siècle, Le XXe siècle et après, Trias supérieur : les plus anciens dinosaures de France, A l’aube du Jurassique, Les dinosaures du Jurassique moyen, en Normandie et ailleurs, Les débuts du Jurassique supérieur : de la Normandie au Jura, Géants et nains à la fin du Jurassique, Le Crétacé commence…, Au milieu du Crétacé, Campanien et Maastrichtien : les riches gisements du Sud de la France, Dinosaures saurischiens du Campanien / Maastrichtien, Les œufs de dinosaures du Crétacé supérieur de France, Les derniers dinosaures de France, Où voir des dinosaures en France ?.
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