Géologie du Boulonnais : Différence entre versions
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+ | ===PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE=== | ||
Le Boulonnais comprend trois ensembles : | Le Boulonnais comprend trois ensembles : | ||
− | 1/ Le Haut Boulonnais, un plateau crayeux (Crétacé). | + | 1/ Le Haut Boulonnais, un plateau crayeux ([[Crétacé]]). |
2/ Le Bas Boulonnais, une mosaïque de collines et de bas plateaux. | 2/ Le Bas Boulonnais, une mosaïque de collines et de bas plateaux. | ||
− | 21/ l'escarpement bordier ou cuesta (Crétacé) | + | 21/ l'escarpement bordier ou [[cuesta]] (Crétacé) |
− | 22/ la dépression | + | 22/ la [[dépression]] jurassique |
− | 23/ le horst paléozoïque de Marquise / Caffier | + | 23/ le [[horst]] paléozoïque de Marquise / Caffier |
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− | Le Boulonnais présente une forme de demi-boutonnière ouverte vers l'Angleterre dont les bords surélevés sont crayeux, et l'intérieur argileux et gréseux. Dans le paysage on distingue parfaitement, les champs ouverts relativement secs du | + | Le Boulonnais présente une forme de demi-boutonnière ouverte vers l'Angleterre dont les bords surélevés sont crayeux, et l'intérieur argileux et gréseux. Dans le paysage on distingue parfaitement, les champs ouverts relativement secs du Haut Boulonnais, du bocage humide du Bas Boulonnais, notamment au point d'observation de la [[cuesta]] de Nabringhen. Et dans cette dépression, au Nord, affleurent des terrains primaires du [[horst]] [[paléozoïque]] dévono-carbonifère de Ferques, avec ses exploitations de "[[marbre]]s" du Boulonnais. |
− | LE HAUT BOULONNAIS | + | ===LE HAUT BOULONNAIS=== |
− | Ce plateau crayeux culmine à 208 m au signal des Harlettes et se maintient entre 175 et 200 m d'altitude sauf au nord (120 m à Landrethun). Dans la craie, on peut voir des poches de dissolution remplies d'argile à silex, avec des | + | Ce plateau crayeux culmine à 208 m au signal des Harlettes et se maintient entre 175 et 200 m d'altitude sauf au nord (120 m à Landrethun). Dans la [[craie]], on peut voir des poches de dissolution remplies d'[[argile]]s à [[silex]], avec des [[sable]]s [[Ère_Tertiaire|tertiaire]]s remaniés. La couverture de [[loess]] est mince mais générale. A la base, on trouve des sables, [[grès]] et argiles. Le [[Crétacé]] est divisé en Crétacé inférieur (sables, grès, argiles) et en Crétacé supérieur (craie et [[marne]]s). |
− | AU CRETACE INFERIEUR | + | ====AU CRETACE INFERIEUR==== |
− | On trouve les étages : Wealdien, Aptien inf.et sup., Albien inf.moy.et sup. Après un épisode continental au Wealdien, la mer finit par atteindre la région à l' | + | On trouve les étages : Wealdien, Aptien inf. et sup., Albien inf.moy.et sup. Après un épisode continental au Wealdien, la mer finit par atteindre la région à l'Aptien inférieur, déposant ce qui est devenu le grès calcareux et [[glauconie]]ux de la formation du Cat-Cornu, avec ses [[nodule]]s phosphatés riches en [[ammonite]]s dans le sud du Boulonnais. A l'Aptien supérieur, la mer progresse, mais on reste en zone infralittorale (témoins les huîtres fossiles). On trouvera soit des sables glauconieux (sud Boulonnais) soit, au-dessus, des sables blancs à [[stratification]]s obliques et des argiles noires continentales qui marquent une tendance régressive, c'est la formation de Verlincthun. Dans la formation de Wissant les sables argilo-glauconieux gris à lits de gros nodules gréso-phosphatés recèlent quelques fossiles, notamment l'[[ammonite]] Hypacanthoplites marquant une nouvelle [[transgression]] marine. Puis arrive la formation des Gardes (Albien inf.) avec ses sables glauconieux encadrés par deux niveaux de [[phosphate]]s, dit P1 et P2, riches en ammonites (Beudanticeras, Douvilleiceras, Cleoniceras), et en cristallisations de [[pyrite]], incrustant les nodules phosphatés. Malheureusement ces niveaux sont actuellement ensablés et les fossiles bien "cachés" par Dame Nature. La formation de St Pô de l'Albien moyen et supérieur, aussi connue sous le vocable de " Argiles du Gault ", est bien connue des collectionneurs de fossiles car très riche en ammonites pyriteuses ou phosphatées. On trouvera entre les niveaux phosphatés dit P3 et P5, Inoceramus concentricus, et les ammonites Hoplites, Euhoplites, Anahoplites, Dimorphoplites, Métaclavites. |
Au dessus du P5 et jusqu'au P6, on trouvera les très fréquents Inocéramus sulcatus, reconnaissables à leurs fortes cotes rayonnantes, et de nombreuses ammonites Brancoceratidae, Hysteroceras, Prohysteroceras, Pervinquieria. | Au dessus du P5 et jusqu'au P6, on trouvera les très fréquents Inocéramus sulcatus, reconnaissables à leurs fortes cotes rayonnantes, et de nombreuses ammonites Brancoceratidae, Hysteroceras, Prohysteroceras, Pervinquieria. | ||
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A noter, pour la culture générale, et comme preuve de l'évolution, la présence du beaucoup plus rare Inocéramus subsulcatus possédant à la fois les stries concentriques de I. concentricus et les cotes rayonnantes d' I. sulcatus. | A noter, pour la culture générale, et comme preuve de l'évolution, la présence du beaucoup plus rare Inocéramus subsulcatus possédant à la fois les stries concentriques de I. concentricus et les cotes rayonnantes d' I. sulcatus. | ||
− | N'oublions pas de mentionner ce que le profane prendrait pour des boulons sans tête à savoir, des fragments d'ammonites déroulées les Hamites, et des petites pointes " en forme de balle", qui sont des | + | N'oublions pas de mentionner ce que le profane prendrait pour des boulons sans tête, à savoir, des fragments d'ammonites déroulées, les Hamites, et des petites pointes " en forme de balle", qui sont des [[rostre]]s de petites [[bélemnite]]s Néohibolites. Mais on trouve aussi dans le Gault des [[gastéropode]]s comme Natica gaultina et Perrissoptera parkinsoni, et Nummocalcar fittoni, le [[nautile]] Pseudocenoceras, etc. |
Il y a aussi des lamellibranches comme les Plicatula, Nucula (pectinata, albensis, planata), des Protocardia, des coraux comme Trochocyathus, Parasmilia, Neithea, Lucina, Entolium, et des brachiopodes, tel Burrirhynchia, Praelongithyris, Loriothyris, Cyclothyris deluci, Moutonithyris dutempleana, des vers comme Glomerula, Rotularia, et des dentales ainsi que de très rares dents de requins de type Cretoxyrhina, des crabes Etyus martini et Notopocorystes stockesi, des crinoïdes… | Il y a aussi des lamellibranches comme les Plicatula, Nucula (pectinata, albensis, planata), des Protocardia, des coraux comme Trochocyathus, Parasmilia, Neithea, Lucina, Entolium, et des brachiopodes, tel Burrirhynchia, Praelongithyris, Loriothyris, Cyclothyris deluci, Moutonithyris dutempleana, des vers comme Glomerula, Rotularia, et des dentales ainsi que de très rares dents de requins de type Cretoxyrhina, des crabes Etyus martini et Notopocorystes stockesi, des crinoïdes… | ||
− | A cela succède la formation de Lottinghen de l'Albien supérieur avec une glauconite, puis de l'argile gris-clair. Cette formation n'existe pas sur le littoral de Wissant, mais au sud du Boulonnais elle est constante. Elle ne contient que des microfossiles abondants (foraminifères). | + | A cela succède la formation de Lottinghen de l'Albien supérieur avec une [[glauconite]], puis de l'argile gris-clair. Cette formation n'existe pas sur le littoral de Wissant, mais au sud du Boulonnais elle est constante. Elle ne contient que des microfossiles abondants (foraminifères). |
− | En conclusion, la mer a eu des allées et venues successives pendant le | + | En conclusion, la mer a eu des allées et venues successives pendant le Crétacé inférieur, débordant de plus en plus vers l'Est. |
<center>[[image:Cap-blanc-nez.jpg]]</center> | <center>[[image:Cap-blanc-nez.jpg]]</center> | ||
− | AU CRETACE SUPERIEUR | + | ====AU CRETACE SUPERIEUR ==== |
− | Une grande transgression marine va couvrir l'Europe occidentale en déposant essentiellement de la craie. Dans le Boulonnais, on trouve les étages Cénomanien, Turonien, Coniacien et Santonien inférieur (-96Ma à -87Ma). En Normandie et en Champagne, on trouvera le Santonien complet et le Campanien, tandis que pour trouver du Maastrichtien, il faut aller en Belgique (Bassin de Mons) ou dans le Cotentin. | + | Une grande [[transgression]] marine va couvrir l'Europe occidentale en déposant essentiellement de la craie. Dans le Boulonnais, on trouve les étages Cénomanien, Turonien, Coniacien et Santonien inférieur (-96Ma à -87Ma). En Normandie et en Champagne, on trouvera le Santonien complet et le Campanien, tandis que pour trouver du Maastrichtien, il faut aller en Belgique (Bassin de Mons) ou dans le Cotentin. Pour se repérer dans la [[lithologie]], on utilise les niveaux [[marne]]ux, les hard-grounds et les niveaux à silex. Les marnes reflètent des évènements anoxiques de courte durée mais très étendus, les hard-grounds sont des craies dures et noduleuses témoignant d'un arrêt de sédimentation dus à l'arrivée de courants, les silex se présentent en rognons ou en remplissages de terriers. Mais pour se repérer, on utilise aussi des repères paléontologiques comme l'apparition ou disparition de macrofossiles (ammonites, brachiopodes, inocérames, oursins, ou de microfossiles). Trois sites ont permis d'établir une coupe stratigraphique du Crétacé supérieur : le Cap Blanc-Nez, la voie de chemin de fer de Caffier, et la carrière de Coquelles. |
− | LA CRAIE CENOMANIENNE (-96 à -92 MA) | + | <b>LA CRAIE CENOMANIENNE </b>(-96 à -92 MA) |
− | Entre Wissant et Sangatte, ou plus précisément entre le Petit Blanc-Nez et le Grand Blanc-Nez, grâce aux éboulis et aux affleurements des bancs crayeux, on peut suivre la succession des | + | Entre Wissant et Sangatte, ou plus précisément entre le Petit Blanc-Nez et le Grand Blanc-Nez, grâce aux éboulis et aux affleurements des bancs crayeux, on peut suivre la succession des [[strate]]s sauf si un ensablement recouvre l'[[estran]], ce qui arrive malheureusement trop souvent. Le Cénomanien débute avec une craie glauconieuse verdâtre, suivie de marnes gris-verdâtre, puis de gros bancs de craie blanc grisâtre, et enfin un niveau marneux à Actinocamax plenus surmonté par de la craie noduleuse. On distingue de bas en haut, et donc du plus ancien au moins ancien, les formations suivantes : de Strouanne, du Petit Blanc-Nez, du Cran, d'Escalles, des Crupes, et du Grand Blanc Nez niveau "a". Ensuite on passe au Turonien. |
− | Formation de Strouanne | + | <b>Formation de Strouanne</b> |
− | Deux mètres de craie glauconieuse se | + | Deux mètres de craie glauconieuse se présentent en deux bancs à la base du petit Blanc-Nez que l'on repère très aisément grâce aux fossiles d'éponges "labrosa". Parmi les macrofossiles on trouvera aussi les ammonites Neostlingoceras carcitanense, Schloenbachia varians, Mantelliceras mantelli , le nautile Eutrephoceras, Inoceramus crippsi, Moutonithyris dutempleana. Ce faciès glauconieux de base du Cénomanien est aussi connu des mineurs de [[charbon]] sous le nom de "Tourtia". |
− | Formation du Petit Blanc Nez | + | <b>Formation du Petit Blanc Nez</b> |
− | 25 mètres d'alternances marno-crayeuses. 14 bancs épais de 1 à 2 m se succèdent du Petit Blanc-Nez au pied du Cran d'Escalles. La teinte est bleutée pour la marne et passe au gris clair pour la craie marneuse. Le sommet de chaque banc est souligné par les éponges Plocoscyphia labrosa. Les marnes sont traversées par des chondrites (= terriers millimétriques). Dans les bancs supérieurs, on peut trouver le minéral pyrite qui se présente en nodules radiés . | + | 25 mètres d'alternances marno-crayeuses. 14 bancs épais de 1 à 2 m se succèdent du Petit Blanc-Nez au pied du Cran d'Escalles. La teinte est bleutée pour la marne et passe au gris clair pour la craie marneuse. Le sommet de chaque banc est souligné par les éponges Plocoscyphia labrosa. Les marnes sont traversées par des chondrites (= terriers millimétriques). Dans les bancs supérieurs, on peut trouver le [[minéral]] [[pyrite]] qui se présente en nodules radiés . |
− | Le sommet de cette formation est souligné par un niveau de sources car elle est plus imperméable que la craie sus-jacente. C'est dans cette "bleue" de la formation du Petit Blanc-Nez que l'on a foré le tunnel sous la Manche. | + | Le sommet de cette formation est souligné par un niveau de sources car elle est plus imperméable que la craie sus-jacente. C'est dans cette marne "bleue" de la formation du Petit Blanc-Nez que l'on a foré le tunnel sous la Manche. |
Les macrofossiles sont les ammonites Hypoturrilites gravesianus, Schloenbachia varians, Mantelliceras mantelli, Mantelliceras cantianum, M. saxbii, Acompsoceras sarthense, les inocérames I. crippsi et I. virgatus, les oursins Holaster trecensis et Cidaris vésiculosa, le brachiopode Cyclothyris polygona. | Les macrofossiles sont les ammonites Hypoturrilites gravesianus, Schloenbachia varians, Mantelliceras mantelli, Mantelliceras cantianum, M. saxbii, Acompsoceras sarthense, les inocérames I. crippsi et I. virgatus, les oursins Holaster trecensis et Cidaris vésiculosa, le brachiopode Cyclothyris polygona. | ||
− | Le dernier banc affleure juste au niveau supérieur du blockhaus du | + | Le dernier banc affleure juste au niveau supérieur du blockhaus du Cran d'Escalles, mais déjà apparaissent Turrilites costatus et Acanthoceras rhotomagense indiquant le début du Cénomanien moyen. |
− | Formation du Cran d'Escalles | + | <b>Formation du Cran d'Escalles</b> |
7,5 m de craie plus ou moins granuleuse, avec des hard-grounds, elle s'expose sur le flanc nord du Cran d'Escalles, et on la retrouve son sommet au pied du Grand Blanc-Nez au sud du grand éboulis. | 7,5 m de craie plus ou moins granuleuse, avec des hard-grounds, elle s'expose sur le flanc nord du Cran d'Escalles, et on la retrouve son sommet au pied du Grand Blanc-Nez au sud du grand éboulis. | ||
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Les fossiles sont de petites rhynchonelles Grasirhynchia martiniana, Orbirhynchia mantelliana, de nombreuses ammonites telles Acanthoceras rhotomagens, Turrilites costatus, Schloenbachia, le nautile Euomphaloceras cunningtoni, des centaines de Sciponoceras baculoïde, Inoceramus crippsi et virgatus, l'oursin Holaster subglobosus. | Les fossiles sont de petites rhynchonelles Grasirhynchia martiniana, Orbirhynchia mantelliana, de nombreuses ammonites telles Acanthoceras rhotomagens, Turrilites costatus, Schloenbachia, le nautile Euomphaloceras cunningtoni, des centaines de Sciponoceras baculoïde, Inoceramus crippsi et virgatus, l'oursin Holaster subglobosus. | ||
− | Formation d'Escalles | + | <b>Formation d'Escalles</b> |
− | Elle correspond à 31m de puissance de craie grisâtre datant du Cénomanien moyen et du Cénomanien supérieur. On peut y accéder par le flanc nord de l'éboulis du Grand Blanc Nez, et sur l'estran jusqu'à Sangatte. Dans sa moitié inférieure, on relève de bas en haut : un lit marneux plutôt mince, un banc crayeux et 12m au dessus de la base, un hard-ground phosphatisé. Les fossiles de ce | + | Elle correspond à 31m de puissance de craie grisâtre datant du Cénomanien moyen et du Cénomanien supérieur. On peut y accéder par le flanc nord de l'éboulis du Grand Blanc Nez, et sur l'estran jusqu'à Sangatte. Dans sa moitié inférieure, on relève de bas en haut : un lit marneux plutôt mince, un banc crayeux et 12m au dessus de la base, un hard-ground phosphatisé. Les fossiles de ce Cénomanien moyen sont les ammonites Acanthoceras rhotomagense à la base, remplacées au sommet par Acanthoceras jukesbrownei, Inoceramus crippsi, assez rares, l'oursin Holaster subglobosus. A la moitié supérieure datée du Cénomanien supérieur correspondent les fossiles suivants : l'ammonite Clycoceras naviculare (rare), l'Inoceramus pictus (rare), l'oursin Holaster nodulosus. |
− | Formation des Crupes | + | <b>Formation des Crupes </b> |
− | Mince niveau d'une trentaine de centimètres daté du Cénomanien supérieur, c'est le fameux niveau repère à Actinocamax plenus (une | + | Mince niveau d'une trentaine de centimètres daté du Cénomanien supérieur, c'est le fameux niveau repère à Actinocamax plenus (une bélemnite), il est aisément repérable car il forme une encoche. On peut y accéder au sommet de l'éboulis du Grand Blanc-Nez, et on le retrouve sur l'estran, 1km avant d'arriver à Sangatte. Ces marnes caractérisent un épisode [[anoxique]] avec baisse du niveau de la mer puis formation de hard-ground. On y trouve les ammonites : Sciponoceras gracile, Calycocera naviculare, Metoioceras geslinianum, Euomphaloceras septenseriatum, la bélemnite Actinocamax plenus, et Inoceramus pictus. |
Niveau " a " de la Formation du Grand Blanc Nez | Niveau " a " de la Formation du Grand Blanc Nez | ||
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C'est le début de la craie noduleuse sur une puissance de 1,50 m. Elle date de la fin du Cénomanien. C'est une craie jaunâtre à nodules durs, avec des hard-grounds, et peu de fossiles malgré la présence de Sciponoceras bohemicum, et d'Inoceramus pictus. Une passée marneuse la termine. | C'est le début de la craie noduleuse sur une puissance de 1,50 m. Elle date de la fin du Cénomanien. C'est une craie jaunâtre à nodules durs, avec des hard-grounds, et peu de fossiles malgré la présence de Sciponoceras bohemicum, et d'Inoceramus pictus. Une passée marneuse la termine. | ||
− | La craie | + | La craie turonienne (-92 à -88 millions d'années) |
Visible entre le Grand Blanc Nez et Sangatte elle est cependant inaccessible autrement que par les éboulis. | Visible entre le Grand Blanc Nez et Sangatte elle est cependant inaccessible autrement que par les éboulis. | ||
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Mais un relevé a été fait sur ses 66 mètres de puissance. On distingue 5 niveaux successifs : le "b" et le "c" de la formation du Grand Blanc-Nez, puis la formation des Mottelettes, celle du Guet et celle du pont de Caffier. | Mais un relevé a été fait sur ses 66 mètres de puissance. On distingue 5 niveaux successifs : le "b" et le "c" de la formation du Grand Blanc-Nez, puis la formation des Mottelettes, celle du Guet et celle du pont de Caffier. | ||
− | Le niveau " b " de la FGBN a une épaisseur de 9,50 m c'est de la craie noduleuse du Turonien inférieur que l'on distingue au dessus deux niveaux à Actinocamax plenus. De grands blocs éboulés fournissent matière pour extraction de fossiles parmi lesquels on trouvera des ammonites comme Mammites nodosoïdes, de grandes Lewesiceras peramplum de 30 à 80cm de diamètre, et plus rarement Metasigaloceras rusticum, et Fagesia catina. On y trouvera aussi des inocérames (labiatus , hercynicus mytiloides, schoendorfi), et des échinodermes comme Dorocidaris granulata, Discoidea minima, Conulus subrotendus, et les brachiopodes Orbirhynchia cuvieri, Gibbithyris grandi. | + | Le niveau " b " de la FGBN a une épaisseur de 9,50 m c'est de la craie noduleuse du Turonien inférieur que l'on distingue au-dessus de deux niveaux à Actinocamax plenus. De grands blocs éboulés fournissent matière pour extraction de fossiles parmi lesquels on trouvera des ammonites comme Mammites nodosoïdes, de grandes Lewesiceras peramplum de 30 à 80cm de diamètre, et plus rarement Metasigaloceras rusticum, et Fagesia catina. On y trouvera aussi des inocérames (labiatus , hercynicus mytiloides, schoendorfi), et des échinodermes comme Dorocidaris granulata, Discoidea minima, Conulus subrotendus, et les brachiopodes Orbirhynchia cuvieri, Gibbithyris grandi. |
− | Le niveau " c " de la FGBN est constitué d'une craie subnoduleuse sur 8 m d'épaisseur, elle date du | + | Le niveau " c " de la FGBN est constitué d'une craie subnoduleuse sur 8 m d'épaisseur, elle date du Turonien moyen. On y observe des nodules durcis pris dans une craie à filets marneux verdâtres. Les Lewisiceras se font plus rares, tandis que Collignoniceras woollgari apparaît. On y a trouvé, rarement, le poisson Hoplopteryx lewecensis. |
− | La formation des Mottelettes | + | <b>La formation des Mottelettes</b> |
Il s'agit de 24 m de craie marneuse, blanc-grisâtre, granuleuse, du Turonien moyen, contenant peu de macrofossiles. Elle recèle à sa base encore quelques Collignoniceras woolgari, l'Inocérame lamarcki, les oursins Discoidea minima et Conulus subrotundus, les brachiopodes Térébratula rigida, Gibbithyris semiglobosa et G. subrotunda. | Il s'agit de 24 m de craie marneuse, blanc-grisâtre, granuleuse, du Turonien moyen, contenant peu de macrofossiles. Elle recèle à sa base encore quelques Collignoniceras woolgari, l'Inocérame lamarcki, les oursins Discoidea minima et Conulus subrotundus, les brachiopodes Térébratula rigida, Gibbithyris semiglobosa et G. subrotunda. | ||
− | La formation du Guet | + | <b>La formation du Guet</b> |
− | Ce sont 12 m de craie blanche et granuleuse à rares silex digitiformes. Les macrofossiles sont rares : Sciponoceras bohemicum, les Inoceramus lamarcki, securiformis et vancouverensis, les oursins Micraster corbovis, Micraster leskei, Conulus subrotundus et Sternotaxis planus. | + | Ce sont 12 m de craie blanche et granuleuse à rares [[silex]] digitiformes. Les macrofossiles sont rares : Sciponoceras bohemicum, les Inoceramus lamarcki, securiformis et vancouverensis, les oursins Micraster corbovis, Micraster leskei, Conulus subrotundus et Sternotaxis planus. |
− | Membre du Pont de Caffier | + | <b>Membre du Pont de Caffier </b> |
Craie blanche à rognons de silex, à niveaux marneux et hard-grounds sur 18m d'épaisseur. Elle est datée du Turonien moyen, supérieur et du Coniacien. Ces hard-grounds sont très fossilifères en ammonites et oursins du Turonien supérieur. Ce sont les ammonites Subprionocyclus neptuni, Lewesiceras mantelli, Scaphites geinitzi, Hyphanthoceras reussianum, les Inocérames walterdorfensis, schloenbachi, inconstans, mantelli, les oursins Micraster decipiens, et le brachiopode Gibbityris subrotundus. | Craie blanche à rognons de silex, à niveaux marneux et hard-grounds sur 18m d'épaisseur. Elle est datée du Turonien moyen, supérieur et du Coniacien. Ces hard-grounds sont très fossilifères en ammonites et oursins du Turonien supérieur. Ce sont les ammonites Subprionocyclus neptuni, Lewesiceras mantelli, Scaphites geinitzi, Hyphanthoceras reussianum, les Inocérames walterdorfensis, schloenbachi, inconstans, mantelli, les oursins Micraster decipiens, et le brachiopode Gibbityris subrotundus. | ||
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Pour trouver de la craie plus récente, du Coniacien et du Santonien, il faut aller voir la tranchée de chemin de fer au nord de Caffier, ou la carrière de Coquelle. | Pour trouver de la craie plus récente, du Coniacien et du Santonien, il faut aller voir la tranchée de chemin de fer au nord de Caffier, ou la carrière de Coquelle. | ||
− | La craie | + | <b>La craie </b> |
− | C'est une roche sédimentaire qui résulte de l'accumulation de petites algues, unicellulaires, microscopiques : les coccolithophoridés, dont la " coquille " s'appelle coccolithe | + | C'est une roche sédimentaire qui résulte de l'accumulation de petites algues, unicellulaires, microscopiques : les coccolithophoridés, dont la " coquille " s'appelle coccolithe. Ces nannofossiles de 10 microns (=0,01mm) sont associés à des microfossiles un peu plus grands, des foraminifères et des ostracodes, très utiles pour dater les terrains. A l'époque, les coccolithes se déposent au fond d'une mer épicontinentale assez calme, chaude et peu profonde. Leur accumulation pendant des millions d'années a permis l'enfouissement des coquilles de macro-fossiles comme les ammonites, les inocérames et les oursins. |
− | Il peut même y avoir des arrêts de sédimentation. Le taux de sédimentation a été calculé : en moyenne 1,7cm / | + | Il peut même y avoir des arrêts de sédimentation. Le taux de sédimentation a été calculé : en moyenne 1,7cm / 1 000 ans au Cénomanien et 1 à 3cm / 1 000 ans au Turonien. Cela donne une moyenne pour l'ensemble du Crétacé supérieur en Europe occidentale de 2cm / 1 000 ans. |
− | Les minéraux de la craie et des marnes crétacées | + | <b>Les minéraux de la craie et des marnes crétacées</b> |
− | Les fissures de la craie de certains blocs effondrés du Grand Blanc-Nez recèlent des cristaux aciculaires, très courts, d'aragonite jaunâtre ayant la propriété d'émettre une vive fluorescence blanche aux UV | + | Les fissures de la craie de certains blocs effondrés du Grand Blanc-Nez recèlent des cristaux aciculaires, très courts, d'[[aragonite]] jaunâtre ayant la propriété d'émettre une vive [[fluorescence]] blanche aux UV longs. La [[calcite]] aussi peut apparaître en filons, ou dans des galets. Mais le Cap Blanc-Nez est surtout connu pour ses [[pyrite]]s et ses merveilleuses [[marcasite]]s. |
On entretient une idée fausse à propos de la marcasite (qui doit bien s'écrire avec un seul "S"). En effet, les nodules fibroradiés classiques et nombreux sur l'estran du Grand Blanc-Nez, sont des nodules de PYRITE et non pas de marcasite. | On entretient une idée fausse à propos de la marcasite (qui doit bien s'écrire avec un seul "S"). En effet, les nodules fibroradiés classiques et nombreux sur l'estran du Grand Blanc-Nez, sont des nodules de PYRITE et non pas de marcasite. | ||
− | Les agrégats de pyrite du cap Blanc-Nez naissent à partir de la cristallisation de cristaux cubiques ou octaédriques ou en dodécaèdres pentagonaux disposés au hasard, suivie d'une sélection géométrique suivant la direction de {001}. Ces formes cristallines appartenant au système cubique, ne sont absolument pas compatibles avec la marcasite qui cristallise | + | Les agrégats de pyrite du cap Blanc-Nez naissent à partir de la cristallisation de cristaux cubiques ou octaédriques ou en dodécaèdres pentagonaux disposés au hasard, suivie d'une sélection géométrique suivant la direction de {001}. Ces formes cristallines appartenant au système cubique, ne sont absolument pas compatibles avec la marcasite qui cristallise dans le système orthorhombique ! |
Cependant il est parfois très difficile pour un œil non exercé de faire la différence entre un octaèdre de pyrite et une dipyramide orthorhombique de marcasite. | Cependant il est parfois très difficile pour un œil non exercé de faire la différence entre un octaèdre de pyrite et une dipyramide orthorhombique de marcasite. | ||
− | Le lieu dit "mine d'or", dans les argiles du Gault a livré, avant d'être ensablé, de nombreux nodules de phosphate noirs et fossilifères mais aussi des pyrites cristallisées, et des nodules grisâtres et denses de barytine sédimentaire. | + | Le lieu dit "mine d'or", dans les argiles du Gault a livré, avant d'être ensablé, de nombreux nodules de phosphate noirs et fossilifères mais aussi des pyrites cristallisées, et des nodules grisâtres et denses de [[barytine]] [[sédimentaire]]. |
− | Les nodules de pyrite ont été analysés en lame mince et aux rayons X. Tout ceci a confirmé qu'ils sont bien constitués de pyrite et non de marcasite. Pyrite et marcasite peuvent coexister sur le même échantillon. La confusion est entretenue par la | + | Les nodules de pyrite ont été analysés en lame mince et aux rayons X. Tout ceci a confirmé qu'ils sont bien constitués de pyrite et non de marcasite. Pyrite et marcasite peuvent coexister sur le même échantillon. La confusion est entretenue par la référence… L'ouvrage d'Alfred [[Lacroix]] : " Minéralogie de la France et des territoires d'outremer ", l'auteur y affirme, à tort, que la "région en France qui fournit les plus remarquables échantillons de marcasite est le Bas Boulonnais. Ce minéral abonde dans toute la ceinture de craie cénomanienne qui lui sert de limite. Le gisement le plus intéressant au point de vue de l'abondance et de la beauté des cristaux est le Cap-Blanc-Nez". Or, le Bas Boulonnais est Jurassique et ne donne pas ces nodules de pyrite et encore moins ces superbes marcasites. La craie cénomanienne n'appartient pas au Bas Boulonnais jurassique puisqu'elle date du Crétacé supérieur. Quand à l'abondance des marcasites, tous ceux qui en ont cherché savent que ce n'est pas le cas et que l'abondance concerne les nodules de pyrite fibro-radiés. Des analyses (diffractogrammes RX de poudre de pyrite) ont prouvé sans aucun doute possible la nature des nodules de pyrite qui, eux, sont beaucoup plus fréquents en effet. |
− | LE JURASSIQUE DANS LE BOULONNAIS | + | ====LE JURASSIQUE DANS LE BOULONNAIS ==== |
− | + | =====Le Dogger ou Jurassique moyen en marnes, et calcaires du Bajocien au Bathonien===== | |
− | + | <b>le Bajocien supérieur </b> | |
− | + | Ces terrains reposent en discordance angulaire sur les terrains primaires pénéplanés. Ce sont les sables d'Hydrequent peu fossilifères, puis les marnes sableuses et les argiles calcaréosableuses appelées "d'Hydrequent" avec des fossiles d'huîtres (Ostrea hebridyca), des lamellibranches (Modiola), des gastéropodes, des oursins (Clypeus milleri, Nucleolites woodwardi, Acrosalenia hemicidaridoides), et surtout les brachiopodes (Epithyris oxonica = Terebratula maxillata), un nautile (Cenoceras foordi = Nautilus inornatus, caractéristique de cet étage). | |
− | + | <b>Le Bathonien inférieur et moyen</b> | |
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+ | [[Calcaire]] de Rinxent et [[Oolithe]] de Marquise (10m et 7m d'épaisseur). Ce calcaire est riche en brachiopodes tels les rhynchonelles Kallirhynchia concinna, et en térébratules (Terebratula globata), avec les oursins Clypeus ploti, Echinobrissus woodwardi et E.clunicularis, l'ammonite Procerites laeviplex, et le nautile Procymatoceras subcontractum. | ||
− | + | L'oolithe de Marquise ne contient aucun céphalopode mais de nombreuses rhynchonelles, comme Burmirhynchia hopkinsi aux valves fortement bombées et décorées de 25 à 30 cotes, elle caractérise le Bathonien moyen. Cette [[oolithe]] s'est déposée sur une plate-forme de mer épicontinentale peu profonde et agitée, annonçant une régression probablement, alors que le calcaire de Rinxent correspond à un milieu marin plus profond et calme. | |
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− | L'oolithe de Marquise ne contient aucun céphalopode mais de nombreuses rhynchonelles, comme Burmirhynchia hopkinsi aux valves fortement bombées et décorées de 25 à 30 cotes, elle caractérise le Bathonien moyen. Cette oolithe s'est déposée sur une plate-forme de mer épicontinentale peu profonde et agitée, annonçant une régression probablement, alors que le calcaire de Rinxent correspond à un milieu marin plus profond et calme. | ||
Le Bathonien supérieur et la base du Callovien sont représentés par les marnes des Calhaudes, le calcaire des Pichottes. Dans les marnes des Calhaudes, on trouve des rhynchonelles caractéristiques du Bathonien supérieur, Burmirhynchia elegantula et Kallirhynchiayaxleyensis, ainsi que l'oursin Acrosalenia lamarckii. | Le Bathonien supérieur et la base du Callovien sont représentés par les marnes des Calhaudes, le calcaire des Pichottes. Dans les marnes des Calhaudes, on trouve des rhynchonelles caractéristiques du Bathonien supérieur, Burmirhynchia elegantula et Kallirhynchiayaxleyensis, ainsi que l'oursin Acrosalenia lamarckii. | ||
− | Dans le calcaire des Pichottes, à la base (fin du | + | Dans le calcaire des Pichottes, à la base (fin du Bathonien terminal) de nombreuses ammonites, telles Clydoniceras et Delecticeras, ainsi que des brachiopodes, comme Cererithyris, Kallirhynchia, Obovothyris, Eudesia, Dictyothyris, quelques lamellibranches, avec Homomya, Pholadomya, et des oursins, avec Echinobrissus, Holectypus. Cette faune pélagique et benthique abondante, bien conservée témoigne d'un milieu |
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− | + | =====le Callovien : les marnes et les argiles ===== | |
− | + | Au Callovien, la transgression marine s'accentue. Elle est marquée par un épais dépôt argileux riche en céphalopodes pélagiques, avec un milieu encore plus profond et plus calme. On distingue de bas en haut : | |
− | + | *Les marnes ferrugineuses de Belle | |
− | + | *Les argiles de Montaubert | |
+ | *Les argiles du Coquillot | ||
− | + | <b>Les marnes [[fer]]rugineuses de Belle</b> | |
− | C'est le sommet du Callovien inférieur. Elles sont très fossilifères, beaucoup d'ammonites à caractère sub-boréal, telles Sigaloceras, Kepplerites Proplanulites, Cadoceras, et beaucoup de lamellibranches, mais pas d'échinodermes, ni de brachiopodes. Ces marnes sont brunes et riches en | + | C'est le sommet du Callovien inférieur. Elles sont très fossilifères, beaucoup d'ammonites à caractère sub-boréal, telles Sigaloceras, Kepplerites Proplanulites, Cadoceras, et beaucoup de lamellibranches, mais pas d'échinodermes, ni de brachiopodes. Ces marnes sont brunes et riches en [[oolithe]]s. |
− | + | <b>Les argiles de Montaubert</b> | |
− | Elles datent du Callovien supérieur, d'après les rares ammonites Spinikosmoceras ornatum contenues. Au sommet de cette couche on trouve des niveaux indurés riches en Serpula vertebralis. Le | + | Elles datent du Callovien supérieur, d'après les rares ammonites Spinikosmoceras ornatum contenues. Au sommet de cette couche on trouve des niveaux indurés riches en Serpula vertebralis. Le Callovien moyen est absent. |
− | + | <b>Les argiles du Coquillot</b> | |
Elles correspondent au passage du Callovien à l'Oxfordien, en débutant avec un calcaire argileux à Quenstedtoceras lamberti et Q. ordinarium indiquant la fin du Callovien. Elles sont couvertes par 6 à 19 mètres d'argiles oxfordiennes à petites ammonites pyriteuses : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras. | Elles correspondent au passage du Callovien à l'Oxfordien, en débutant avec un calcaire argileux à Quenstedtoceras lamberti et Q. ordinarium indiquant la fin du Callovien. Elles sont couvertes par 6 à 19 mètres d'argiles oxfordiennes à petites ammonites pyriteuses : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras. | ||
− | Au Jurassique moyen du Boulonnais, tout le | + | Au Jurassique moyen du Boulonnais, tout le Boulonnais est marin à cette époque. Mais des dépôts [[détritique]]s informent de la proximité de terres émergées. Le climat est influencé de façon boréale comme en témoigne l'abondance des ammonites Cardiocéras et Kosmocéras. Les espèces méridionales sont rares (Macrocéphalitidés) ou absentes (Tulitides et Reneckeidés). Au Callovien supérieur la tendance s'inverse (arrivée des Hecticocératidés). |
Beaucoup d'ammonites à sutures simplifiées comme les Clyonicératidés et les Kosmoceratidés, et des Proplanilitidés témoignent d'un milieu peu profond mais non superficiel, au Bathonien supérieur et au Callovien inférieur. | Beaucoup d'ammonites à sutures simplifiées comme les Clyonicératidés et les Kosmoceratidés, et des Proplanilitidés témoignent d'un milieu peu profond mais non superficiel, au Bathonien supérieur et au Callovien inférieur. | ||
− | + | =====LE JURASSIQUE SUPERIEUR===== | |
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+ | Le Malm ou Jurassique supérieur comprend 3 époques géologiques ici : | ||
+ | *Oxfordien | ||
+ | *Kimméridgien | ||
+ | *Portlandien ou Tithonien | ||
− | + | ======l'Oxfordien====== | |
D'abord régressif avec 2 séquences : | D'abord régressif avec 2 séquences : | ||
− | + | <b>l'Oxfordien inférieur</b> : argiles du Coquillot ou de la Liégette, marnes et calcaires à Millericrinus horridus, et les calcaires d'Houllefort(déjà de l'Oxfordien moyen). | |
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Les argiles du Coquillot ou de la Liégette sont pyriteuses, gris foncé, sans serpules, et les petites ammonites pyriteuses y abondent : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras. Les marnes et calcaires sont noirâtres et contiennent des huîtres roulées et encroûtées, ainsi que des débris de crinoïdes, et des Cardioceras. | Les argiles du Coquillot ou de la Liégette sont pyriteuses, gris foncé, sans serpules, et les petites ammonites pyriteuses y abondent : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras. Les marnes et calcaires sont noirâtres et contiennent des huîtres roulées et encroûtées, ainsi que des débris de crinoïdes, et des Cardioceras. | ||
− | Les calcaires d'Houllefort débutent l' | + | Les calcaires d'Houllefort débutent l'Oxfordien moyen. Un banc tendre et blanc surmonté d'un banc ferrugineux riche en serpules, et très fossilifère : Cardioceras densiplicatum, Dichotomosphinctes antecedens, Perisphinctes chloroolithicus et des polypiers (Thamnastrea). |
− | + | <b>l'Oxfordien moyen</b> des argiles de Selles, les calcaires du Mont des Boucards. | |
Les argiles de Selles sont gris foncé, pyriteuses, on les observe dans les talus routiers, elles contiennent Serpula goldfussi, et l'huître Gryphaea dilatata, et elles sont assez épaisses : 40 à 45 m de puissance. | Les argiles de Selles sont gris foncé, pyriteuses, on les observe dans les talus routiers, elles contiennent Serpula goldfussi, et l'huître Gryphaea dilatata, et elles sont assez épaisses : 40 à 45 m de puissance. | ||
Ligne 217 : | Ligne 195 : | ||
Les calcaires du Mont des Boucards sont épais de 10 à 15m. Ils sont de couleur crème avec des lits de marnes bleuâtres. Les fossiles sont Thamnastrea,Cercomya excentrica, Isocardia striata, Rhynchonella pectunculoides et des ammonites : Perisphinctes, Dichotomosphinctes, Thamnastrea, Orthosphinctes, Dichotomoceras. | Les calcaires du Mont des Boucards sont épais de 10 à 15m. Ils sont de couleur crème avec des lits de marnes bleuâtres. Les fossiles sont Thamnastrea,Cercomya excentrica, Isocardia striata, Rhynchonella pectunculoides et des ammonites : Perisphinctes, Dichotomosphinctes, Thamnastrea, Orthosphinctes, Dichotomoceras. | ||
− | + | Puis transgressif avec deux séquences : | |
+ | <b>l'Oxfordien supérieur</b> : argiles à Ostrea subdeltoidea et calcaires de Brucquedal. | ||
Argiles à Ostrea subdeltoidea et calcaires de Brucquedal. | Argiles à Ostrea subdeltoidea et calcaires de Brucquedal. | ||
− | 8m d'argiles noires pyriteuses + 12m d'argile à Ostrea subdeltoidea, noires et à nodules de sidérite et lits d'oolithes ferrugineuses, + 6 à 8 m de calcaires de Brucquedal à polypiers, très fossilifères : Cidaris florigemma, Apiocrinus, Dichotomosphinctes wartae, Amoeboceras ovale, caractéristiques de l' | + | 8m d'argiles noires pyriteuses + 12m d'argile à Ostrea subdeltoidea, noires et à nodules de sidérite et lits d'oolithes ferrugineuses, + 6 à 8 m de calcaires de Brucquedal à polypiers, très fossilifères : Cidaris florigemma, Apiocrinus, Dichotomosphinctes wartae, Amoeboceras ovale, caractéristiques de l'Oxfordien moyen et de la base de l'Oxfordien supérieur. |
− | + | <b>l'Oxfordien terminal</b> : grès de Brunembert et l'oolithe de Hesdin l'Abbé. | |
− | Les | + | Les grès de Brunembert sont carbonatés, très durs, de couleur brun à roux, ils passent de plaquettes gréseuses à des calcaires gréseux roux, et à un [[poudingue]] (Bazinghen), ils ne sont plus visibles en affleurement. |
L'oolithe de Hesdin l'Abbé : c'est un calcaire oolithique blanc crème qui passe à un poudingue parfois. Cela peut être aussi une marne riche en oolithes de 10m d'épaisseur et très fossilifère : Zeilleria egena, Nerinea goodhalli, Trigonia papillata, Pygurus blumenbachi, et l'ammonite Decipia. On peut voir son affleurement le long de la RN1. | L'oolithe de Hesdin l'Abbé : c'est un calcaire oolithique blanc crème qui passe à un poudingue parfois. Cela peut être aussi une marne riche en oolithes de 10m d'épaisseur et très fossilifère : Zeilleria egena, Nerinea goodhalli, Trigonia papillata, Pygurus blumenbachi, et l'ammonite Decipia. On peut voir son affleurement le long de la RN1. | ||
− | + | ======Le Kimméridgien====== | |
− | Les caillasses d'Hesdigneul | + | <b>Le Kimméridgien inférieur </b> |
+ | |||
+ | <b>Les caillasses d'Hesdigneul</b> | ||
Ce sont des argiles noires à huîtres, puis un calcaire compact avec interlits marneux et quelques séquences oolithiques, les fossiles sont peu fréquents : Périsphinctes, Razenia, Zeilleria, Harpagodes. | Ce sont des argiles noires à huîtres, puis un calcaire compact avec interlits marneux et quelques séquences oolithiques, les fossiles sont peu fréquents : Périsphinctes, Razenia, Zeilleria, Harpagodes. | ||
− | Les calcaires de Brequerecque | + | <b>Les calcaires de Brequerecque</b> |
− | Calcaires argileux de couleur claire, épais de 15m riches en figures sédimentaires témoignant d'un milieu marin superficiel, confirmé par des fossiles benthiques de milieu très peu profond : Nanogyra striata (= exogyra virgula), Pholadomia protei, Mactromya rugosa. | + | Calcaires argileux de couleur claire, épais de 15m, riches en figures sédimentaires témoignant d'un milieu marin superficiel, confirmé par des fossiles benthiques de milieu très peu profond : Nanogyra striata (= exogyra virgula), Pholadomia protei, Mactromya rugosa. |
− | + | <b>Le Kimméridgien supérieur</b> | |
On peut parfaitement l'observer sur la coupe naturelle constituée par les falaises jurassiques du littoral, du Cap de la Crêche à Audresselles. | On peut parfaitement l'observer sur la coupe naturelle constituée par les falaises jurassiques du littoral, du Cap de la Crêche à Audresselles. | ||
Ligne 245 : | Ligne 226 : | ||
Les argiles du Moulin Wibert ont une puissance de 20m, elles contiennent des bancs indurés marneux à la base, et des calcaires vers le sommet à lumachelle de Nanogyra striata. On y trouve les ammonites : Aspidoceras orthocerum, Aulacostephanus. Cette faune caractérise un retour à un milieu plus calme et plus profond. | Les argiles du Moulin Wibert ont une puissance de 20m, elles contiennent des bancs indurés marneux à la base, et des calcaires vers le sommet à lumachelle de Nanogyra striata. On y trouve les ammonites : Aspidoceras orthocerum, Aulacostephanus. Cette faune caractérise un retour à un milieu plus calme et plus profond. | ||
− | Ces ammonites Aulacostephanus, sont trouvées brutes | + | Ces ammonites Aulacostephanus, sont trouvées brutes ; travaillées en les usant avec de petites meules on obtient un magnifique résultat. |
− | Les sables et grés de Connincthun affleurent au Cap de la Crêche soit sous forme de sables et de | + | Les sables et grés de Connincthun affleurent au Cap de la Crêche soit sous forme de sables et de grès guconieux à ciment carbonaté soit de sables argileux noirs. On peut y trouver des cristaux de [[gypse]] de 1cm. Le milieu devient très superficiel voire à la limite de l'émersion (figures sédimentaires et gypse). |
Les calcaires du Moulin Wibert sont une alternance de calcaires durs et d'argiles tendres. Les fossiles contenus sont : Nanogyra, Trigonia rigauxi, Gervilla kimmeridgiensis et Physodoceras caletanum. Près de Tardinghen, ils se présentent en lentille de calcaire à polypiers et oursins. | Les calcaires du Moulin Wibert sont une alternance de calcaires durs et d'argiles tendres. Les fossiles contenus sont : Nanogyra, Trigonia rigauxi, Gervilla kimmeridgiensis et Physodoceras caletanum. Près de Tardinghen, ils se présentent en lentille de calcaire à polypiers et oursins. | ||
− | + | ======Le Kimméridgien final et le début du Tithonien (ex Portlandien)====== | |
Représentés par les sables et grés de Châtillon ou d'Audresselles, puis les argiles feuilletées de Châtillon. | Représentés par les sables et grés de Châtillon ou d'Audresselles, puis les argiles feuilletées de Châtillon. | ||
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On peut observer ces terrains aussi à Audresselles, au cran du Noirda (au nord de la localité). | On peut observer ces terrains aussi à Audresselles, au cran du Noirda (au nord de la localité). | ||
− | En longeant les falaises au Nord d'Audresselles, à partir du cran du Noirda, on peut bien observer les | + | En longeant les falaises au Nord d'Audresselles, à partir du cran du Noirda, on peut bien observer les grès et les argiles de Châtillon. La partie supérieure des grès de Châtillon est constituée de grès et de sables moyens à grossiers, pluridécimétriques à laminations obliques en auge et présentent des rides appelées "[[ripple-marks]]" formés sous une faible tranche d'eau, sous l'action de la houle. La transition avec les argiles de Châtillon se fait par l'intermédiaire d'un banc carbonaté à surface inférieure ondulée qui marque un approfondissement du milieu. Cette discontinuité correspond à une surface de transgression. Au-dessus on observe des argiles plus ou moins sableuses et un banc calcaire gréseux très riche en bioturbations qui traduisent un arrêt ou un ralentissement de la sédimentation. Au-dessus de ce banc, on observe la présence d'argiles très sombres, riches en matières organiques déposées dans un milieu calme relativement profond en dessous de la zone d'influence des houles. En remontant vers le nord et après avoir dépassé une faille, on atteint la partie moyenne des argiles de Châtillon et la limite entre le Kimméridgien et le Tithonien. Celle-ci est marquée par un banc de calcaires gréseux surmonté par des argiles feuilletées riches en matières organiques et présentant des intercalations gréseuses correspondant à des [[tempestite]]s. Ces stratifications en mamelons caractérisent des dépôts mis en place sous l'influence de houles de tempêtes. |
Les argiles feuilletées de Châtillon, sont très fossilifères : on y trouve les ammonites Aulacostéphanus pseudomutabilis, Physodoceras longispinum, Nanogyra striata, Trigonia variegata, Pholadomia multicostata, Gervillia kimmeridgiensis. | Les argiles feuilletées de Châtillon, sont très fossilifères : on y trouve les ammonites Aulacostéphanus pseudomutabilis, Physodoceras longispinum, Nanogyra striata, Trigonia variegata, Pholadomia multicostata, Gervillia kimmeridgiensis. | ||
Nombreux sont les affleurements que l'on retrouve aussi au Cap Gris Nez sur la plage de la Sirène. | Nombreux sont les affleurements que l'on retrouve aussi au Cap Gris Nez sur la plage de la Sirène. | ||
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+ | <font color="#green">Idée : </font>[[Répertoire des fossiles]] | <font color="#green">À voir impérativement : </font>l'échelle des [[Temps géologiques]] | <br><font color="#green">À visiter aussi : </font>[[Portail Temps géologiques]] | <font color="#green">Consulter la liste des</font> [[minéraux]] | ||
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Version actuelle datée du 29 janvier 2021 à 22:35
Sommaire
PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE
Le Boulonnais comprend trois ensembles :
1/ Le Haut Boulonnais, un plateau crayeux (Crétacé).
2/ Le Bas Boulonnais, une mosaïque de collines et de bas plateaux.
21/ l'escarpement bordier ou cuesta (Crétacé) 22/ la dépression jurassique 23/ le horst paléozoïque de Marquise / Caffier
3/ Le littoral
31/ la falaise crétacée du Cap-Blanc-Nez 32/ les dunes de Wissant, 33/ le jurassique du Cap-Gris-Nez au Cap d'Alprech, 34/ les dunes et plages d'Hardelot
Le Boulonnais présente une forme de demi-boutonnière ouverte vers l'Angleterre dont les bords surélevés sont crayeux, et l'intérieur argileux et gréseux. Dans le paysage on distingue parfaitement, les champs ouverts relativement secs du Haut Boulonnais, du bocage humide du Bas Boulonnais, notamment au point d'observation de la cuesta de Nabringhen. Et dans cette dépression, au Nord, affleurent des terrains primaires du horst paléozoïque dévono-carbonifère de Ferques, avec ses exploitations de "marbres" du Boulonnais.
LE HAUT BOULONNAIS
Ce plateau crayeux culmine à 208 m au signal des Harlettes et se maintient entre 175 et 200 m d'altitude sauf au nord (120 m à Landrethun). Dans la craie, on peut voir des poches de dissolution remplies d'argiles à silex, avec des sables tertiaires remaniés. La couverture de loess est mince mais générale. A la base, on trouve des sables, grès et argiles. Le Crétacé est divisé en Crétacé inférieur (sables, grès, argiles) et en Crétacé supérieur (craie et marnes).
AU CRETACE INFERIEUR
On trouve les étages : Wealdien, Aptien inf. et sup., Albien inf.moy.et sup. Après un épisode continental au Wealdien, la mer finit par atteindre la région à l'Aptien inférieur, déposant ce qui est devenu le grès calcareux et glauconieux de la formation du Cat-Cornu, avec ses nodules phosphatés riches en ammonites dans le sud du Boulonnais. A l'Aptien supérieur, la mer progresse, mais on reste en zone infralittorale (témoins les huîtres fossiles). On trouvera soit des sables glauconieux (sud Boulonnais) soit, au-dessus, des sables blancs à stratifications obliques et des argiles noires continentales qui marquent une tendance régressive, c'est la formation de Verlincthun. Dans la formation de Wissant les sables argilo-glauconieux gris à lits de gros nodules gréso-phosphatés recèlent quelques fossiles, notamment l'ammonite Hypacanthoplites marquant une nouvelle transgression marine. Puis arrive la formation des Gardes (Albien inf.) avec ses sables glauconieux encadrés par deux niveaux de phosphates, dit P1 et P2, riches en ammonites (Beudanticeras, Douvilleiceras, Cleoniceras), et en cristallisations de pyrite, incrustant les nodules phosphatés. Malheureusement ces niveaux sont actuellement ensablés et les fossiles bien "cachés" par Dame Nature. La formation de St Pô de l'Albien moyen et supérieur, aussi connue sous le vocable de " Argiles du Gault ", est bien connue des collectionneurs de fossiles car très riche en ammonites pyriteuses ou phosphatées. On trouvera entre les niveaux phosphatés dit P3 et P5, Inoceramus concentricus, et les ammonites Hoplites, Euhoplites, Anahoplites, Dimorphoplites, Métaclavites.
Au dessus du P5 et jusqu'au P6, on trouvera les très fréquents Inocéramus sulcatus, reconnaissables à leurs fortes cotes rayonnantes, et de nombreuses ammonites Brancoceratidae, Hysteroceras, Prohysteroceras, Pervinquieria.
A noter, pour la culture générale, et comme preuve de l'évolution, la présence du beaucoup plus rare Inocéramus subsulcatus possédant à la fois les stries concentriques de I. concentricus et les cotes rayonnantes d' I. sulcatus.
N'oublions pas de mentionner ce que le profane prendrait pour des boulons sans tête, à savoir, des fragments d'ammonites déroulées, les Hamites, et des petites pointes " en forme de balle", qui sont des rostres de petites bélemnites Néohibolites. Mais on trouve aussi dans le Gault des gastéropodes comme Natica gaultina et Perrissoptera parkinsoni, et Nummocalcar fittoni, le nautile Pseudocenoceras, etc.
Il y a aussi des lamellibranches comme les Plicatula, Nucula (pectinata, albensis, planata), des Protocardia, des coraux comme Trochocyathus, Parasmilia, Neithea, Lucina, Entolium, et des brachiopodes, tel Burrirhynchia, Praelongithyris, Loriothyris, Cyclothyris deluci, Moutonithyris dutempleana, des vers comme Glomerula, Rotularia, et des dentales ainsi que de très rares dents de requins de type Cretoxyrhina, des crabes Etyus martini et Notopocorystes stockesi, des crinoïdes…
A cela succède la formation de Lottinghen de l'Albien supérieur avec une glauconite, puis de l'argile gris-clair. Cette formation n'existe pas sur le littoral de Wissant, mais au sud du Boulonnais elle est constante. Elle ne contient que des microfossiles abondants (foraminifères).
En conclusion, la mer a eu des allées et venues successives pendant le Crétacé inférieur, débordant de plus en plus vers l'Est.
AU CRETACE SUPERIEUR
Une grande transgression marine va couvrir l'Europe occidentale en déposant essentiellement de la craie. Dans le Boulonnais, on trouve les étages Cénomanien, Turonien, Coniacien et Santonien inférieur (-96Ma à -87Ma). En Normandie et en Champagne, on trouvera le Santonien complet et le Campanien, tandis que pour trouver du Maastrichtien, il faut aller en Belgique (Bassin de Mons) ou dans le Cotentin. Pour se repérer dans la lithologie, on utilise les niveaux marneux, les hard-grounds et les niveaux à silex. Les marnes reflètent des évènements anoxiques de courte durée mais très étendus, les hard-grounds sont des craies dures et noduleuses témoignant d'un arrêt de sédimentation dus à l'arrivée de courants, les silex se présentent en rognons ou en remplissages de terriers. Mais pour se repérer, on utilise aussi des repères paléontologiques comme l'apparition ou disparition de macrofossiles (ammonites, brachiopodes, inocérames, oursins, ou de microfossiles). Trois sites ont permis d'établir une coupe stratigraphique du Crétacé supérieur : le Cap Blanc-Nez, la voie de chemin de fer de Caffier, et la carrière de Coquelles.
LA CRAIE CENOMANIENNE (-96 à -92 MA)
Entre Wissant et Sangatte, ou plus précisément entre le Petit Blanc-Nez et le Grand Blanc-Nez, grâce aux éboulis et aux affleurements des bancs crayeux, on peut suivre la succession des strates sauf si un ensablement recouvre l'estran, ce qui arrive malheureusement trop souvent. Le Cénomanien débute avec une craie glauconieuse verdâtre, suivie de marnes gris-verdâtre, puis de gros bancs de craie blanc grisâtre, et enfin un niveau marneux à Actinocamax plenus surmonté par de la craie noduleuse. On distingue de bas en haut, et donc du plus ancien au moins ancien, les formations suivantes : de Strouanne, du Petit Blanc-Nez, du Cran, d'Escalles, des Crupes, et du Grand Blanc Nez niveau "a". Ensuite on passe au Turonien.
Formation de Strouanne
Deux mètres de craie glauconieuse se présentent en deux bancs à la base du petit Blanc-Nez que l'on repère très aisément grâce aux fossiles d'éponges "labrosa". Parmi les macrofossiles on trouvera aussi les ammonites Neostlingoceras carcitanense, Schloenbachia varians, Mantelliceras mantelli , le nautile Eutrephoceras, Inoceramus crippsi, Moutonithyris dutempleana. Ce faciès glauconieux de base du Cénomanien est aussi connu des mineurs de charbon sous le nom de "Tourtia".
Formation du Petit Blanc Nez
25 mètres d'alternances marno-crayeuses. 14 bancs épais de 1 à 2 m se succèdent du Petit Blanc-Nez au pied du Cran d'Escalles. La teinte est bleutée pour la marne et passe au gris clair pour la craie marneuse. Le sommet de chaque banc est souligné par les éponges Plocoscyphia labrosa. Les marnes sont traversées par des chondrites (= terriers millimétriques). Dans les bancs supérieurs, on peut trouver le minéral pyrite qui se présente en nodules radiés .
Le sommet de cette formation est souligné par un niveau de sources car elle est plus imperméable que la craie sus-jacente. C'est dans cette marne "bleue" de la formation du Petit Blanc-Nez que l'on a foré le tunnel sous la Manche.
Les macrofossiles sont les ammonites Hypoturrilites gravesianus, Schloenbachia varians, Mantelliceras mantelli, Mantelliceras cantianum, M. saxbii, Acompsoceras sarthense, les inocérames I. crippsi et I. virgatus, les oursins Holaster trecensis et Cidaris vésiculosa, le brachiopode Cyclothyris polygona.
Le dernier banc affleure juste au niveau supérieur du blockhaus du Cran d'Escalles, mais déjà apparaissent Turrilites costatus et Acanthoceras rhotomagense indiquant le début du Cénomanien moyen.
Formation du Cran d'Escalles
7,5 m de craie plus ou moins granuleuse, avec des hard-grounds, elle s'expose sur le flanc nord du Cran d'Escalles, et on la retrouve son sommet au pied du Grand Blanc-Nez au sud du grand éboulis.
Les fossiles sont de petites rhynchonelles Grasirhynchia martiniana, Orbirhynchia mantelliana, de nombreuses ammonites telles Acanthoceras rhotomagens, Turrilites costatus, Schloenbachia, le nautile Euomphaloceras cunningtoni, des centaines de Sciponoceras baculoïde, Inoceramus crippsi et virgatus, l'oursin Holaster subglobosus.
Formation d'Escalles
Elle correspond à 31m de puissance de craie grisâtre datant du Cénomanien moyen et du Cénomanien supérieur. On peut y accéder par le flanc nord de l'éboulis du Grand Blanc Nez, et sur l'estran jusqu'à Sangatte. Dans sa moitié inférieure, on relève de bas en haut : un lit marneux plutôt mince, un banc crayeux et 12m au dessus de la base, un hard-ground phosphatisé. Les fossiles de ce Cénomanien moyen sont les ammonites Acanthoceras rhotomagense à la base, remplacées au sommet par Acanthoceras jukesbrownei, Inoceramus crippsi, assez rares, l'oursin Holaster subglobosus. A la moitié supérieure datée du Cénomanien supérieur correspondent les fossiles suivants : l'ammonite Clycoceras naviculare (rare), l'Inoceramus pictus (rare), l'oursin Holaster nodulosus.
Formation des Crupes
Mince niveau d'une trentaine de centimètres daté du Cénomanien supérieur, c'est le fameux niveau repère à Actinocamax plenus (une bélemnite), il est aisément repérable car il forme une encoche. On peut y accéder au sommet de l'éboulis du Grand Blanc-Nez, et on le retrouve sur l'estran, 1km avant d'arriver à Sangatte. Ces marnes caractérisent un épisode anoxique avec baisse du niveau de la mer puis formation de hard-ground. On y trouve les ammonites : Sciponoceras gracile, Calycocera naviculare, Metoioceras geslinianum, Euomphaloceras septenseriatum, la bélemnite Actinocamax plenus, et Inoceramus pictus.
Niveau " a " de la Formation du Grand Blanc Nez
C'est le début de la craie noduleuse sur une puissance de 1,50 m. Elle date de la fin du Cénomanien. C'est une craie jaunâtre à nodules durs, avec des hard-grounds, et peu de fossiles malgré la présence de Sciponoceras bohemicum, et d'Inoceramus pictus. Une passée marneuse la termine.
La craie turonienne (-92 à -88 millions d'années)
Visible entre le Grand Blanc Nez et Sangatte elle est cependant inaccessible autrement que par les éboulis.
Mais un relevé a été fait sur ses 66 mètres de puissance. On distingue 5 niveaux successifs : le "b" et le "c" de la formation du Grand Blanc-Nez, puis la formation des Mottelettes, celle du Guet et celle du pont de Caffier.
Le niveau " b " de la FGBN a une épaisseur de 9,50 m c'est de la craie noduleuse du Turonien inférieur que l'on distingue au-dessus de deux niveaux à Actinocamax plenus. De grands blocs éboulés fournissent matière pour extraction de fossiles parmi lesquels on trouvera des ammonites comme Mammites nodosoïdes, de grandes Lewesiceras peramplum de 30 à 80cm de diamètre, et plus rarement Metasigaloceras rusticum, et Fagesia catina. On y trouvera aussi des inocérames (labiatus , hercynicus mytiloides, schoendorfi), et des échinodermes comme Dorocidaris granulata, Discoidea minima, Conulus subrotendus, et les brachiopodes Orbirhynchia cuvieri, Gibbithyris grandi.
Le niveau " c " de la FGBN est constitué d'une craie subnoduleuse sur 8 m d'épaisseur, elle date du Turonien moyen. On y observe des nodules durcis pris dans une craie à filets marneux verdâtres. Les Lewisiceras se font plus rares, tandis que Collignoniceras woollgari apparaît. On y a trouvé, rarement, le poisson Hoplopteryx lewecensis.
La formation des Mottelettes
Il s'agit de 24 m de craie marneuse, blanc-grisâtre, granuleuse, du Turonien moyen, contenant peu de macrofossiles. Elle recèle à sa base encore quelques Collignoniceras woolgari, l'Inocérame lamarcki, les oursins Discoidea minima et Conulus subrotundus, les brachiopodes Térébratula rigida, Gibbithyris semiglobosa et G. subrotunda.
La formation du Guet
Ce sont 12 m de craie blanche et granuleuse à rares silex digitiformes. Les macrofossiles sont rares : Sciponoceras bohemicum, les Inoceramus lamarcki, securiformis et vancouverensis, les oursins Micraster corbovis, Micraster leskei, Conulus subrotundus et Sternotaxis planus.
Membre du Pont de Caffier
Craie blanche à rognons de silex, à niveaux marneux et hard-grounds sur 18m d'épaisseur. Elle est datée du Turonien moyen, supérieur et du Coniacien. Ces hard-grounds sont très fossilifères en ammonites et oursins du Turonien supérieur. Ce sont les ammonites Subprionocyclus neptuni, Lewesiceras mantelli, Scaphites geinitzi, Hyphanthoceras reussianum, les Inocérames walterdorfensis, schloenbachi, inconstans, mantelli, les oursins Micraster decipiens, et le brachiopode Gibbityris subrotundus.
Pour trouver de la craie plus récente, du Coniacien et du Santonien, il faut aller voir la tranchée de chemin de fer au nord de Caffier, ou la carrière de Coquelle.
La craie
C'est une roche sédimentaire qui résulte de l'accumulation de petites algues, unicellulaires, microscopiques : les coccolithophoridés, dont la " coquille " s'appelle coccolithe. Ces nannofossiles de 10 microns (=0,01mm) sont associés à des microfossiles un peu plus grands, des foraminifères et des ostracodes, très utiles pour dater les terrains. A l'époque, les coccolithes se déposent au fond d'une mer épicontinentale assez calme, chaude et peu profonde. Leur accumulation pendant des millions d'années a permis l'enfouissement des coquilles de macro-fossiles comme les ammonites, les inocérames et les oursins.
Il peut même y avoir des arrêts de sédimentation. Le taux de sédimentation a été calculé : en moyenne 1,7cm / 1 000 ans au Cénomanien et 1 à 3cm / 1 000 ans au Turonien. Cela donne une moyenne pour l'ensemble du Crétacé supérieur en Europe occidentale de 2cm / 1 000 ans.
Les minéraux de la craie et des marnes crétacées
Les fissures de la craie de certains blocs effondrés du Grand Blanc-Nez recèlent des cristaux aciculaires, très courts, d'aragonite jaunâtre ayant la propriété d'émettre une vive fluorescence blanche aux UV longs. La calcite aussi peut apparaître en filons, ou dans des galets. Mais le Cap Blanc-Nez est surtout connu pour ses pyrites et ses merveilleuses marcasites.
On entretient une idée fausse à propos de la marcasite (qui doit bien s'écrire avec un seul "S"). En effet, les nodules fibroradiés classiques et nombreux sur l'estran du Grand Blanc-Nez, sont des nodules de PYRITE et non pas de marcasite.
Les agrégats de pyrite du cap Blanc-Nez naissent à partir de la cristallisation de cristaux cubiques ou octaédriques ou en dodécaèdres pentagonaux disposés au hasard, suivie d'une sélection géométrique suivant la direction de {001}. Ces formes cristallines appartenant au système cubique, ne sont absolument pas compatibles avec la marcasite qui cristallise dans le système orthorhombique !
Cependant il est parfois très difficile pour un œil non exercé de faire la différence entre un octaèdre de pyrite et une dipyramide orthorhombique de marcasite.
Le lieu dit "mine d'or", dans les argiles du Gault a livré, avant d'être ensablé, de nombreux nodules de phosphate noirs et fossilifères mais aussi des pyrites cristallisées, et des nodules grisâtres et denses de barytine sédimentaire.
Les nodules de pyrite ont été analysés en lame mince et aux rayons X. Tout ceci a confirmé qu'ils sont bien constitués de pyrite et non de marcasite. Pyrite et marcasite peuvent coexister sur le même échantillon. La confusion est entretenue par la référence… L'ouvrage d'Alfred Lacroix : " Minéralogie de la France et des territoires d'outremer ", l'auteur y affirme, à tort, que la "région en France qui fournit les plus remarquables échantillons de marcasite est le Bas Boulonnais. Ce minéral abonde dans toute la ceinture de craie cénomanienne qui lui sert de limite. Le gisement le plus intéressant au point de vue de l'abondance et de la beauté des cristaux est le Cap-Blanc-Nez". Or, le Bas Boulonnais est Jurassique et ne donne pas ces nodules de pyrite et encore moins ces superbes marcasites. La craie cénomanienne n'appartient pas au Bas Boulonnais jurassique puisqu'elle date du Crétacé supérieur. Quand à l'abondance des marcasites, tous ceux qui en ont cherché savent que ce n'est pas le cas et que l'abondance concerne les nodules de pyrite fibro-radiés. Des analyses (diffractogrammes RX de poudre de pyrite) ont prouvé sans aucun doute possible la nature des nodules de pyrite qui, eux, sont beaucoup plus fréquents en effet.
LE JURASSIQUE DANS LE BOULONNAIS
Le Dogger ou Jurassique moyen en marnes, et calcaires du Bajocien au Bathonien
le Bajocien supérieur
Ces terrains reposent en discordance angulaire sur les terrains primaires pénéplanés. Ce sont les sables d'Hydrequent peu fossilifères, puis les marnes sableuses et les argiles calcaréosableuses appelées "d'Hydrequent" avec des fossiles d'huîtres (Ostrea hebridyca), des lamellibranches (Modiola), des gastéropodes, des oursins (Clypeus milleri, Nucleolites woodwardi, Acrosalenia hemicidaridoides), et surtout les brachiopodes (Epithyris oxonica = Terebratula maxillata), un nautile (Cenoceras foordi = Nautilus inornatus, caractéristique de cet étage).
Le Bathonien inférieur et moyen
Calcaire de Rinxent et Oolithe de Marquise (10m et 7m d'épaisseur). Ce calcaire est riche en brachiopodes tels les rhynchonelles Kallirhynchia concinna, et en térébratules (Terebratula globata), avec les oursins Clypeus ploti, Echinobrissus woodwardi et E.clunicularis, l'ammonite Procerites laeviplex, et le nautile Procymatoceras subcontractum.
L'oolithe de Marquise ne contient aucun céphalopode mais de nombreuses rhynchonelles, comme Burmirhynchia hopkinsi aux valves fortement bombées et décorées de 25 à 30 cotes, elle caractérise le Bathonien moyen. Cette oolithe s'est déposée sur une plate-forme de mer épicontinentale peu profonde et agitée, annonçant une régression probablement, alors que le calcaire de Rinxent correspond à un milieu marin plus profond et calme.
Le Bathonien supérieur et la base du Callovien sont représentés par les marnes des Calhaudes, le calcaire des Pichottes. Dans les marnes des Calhaudes, on trouve des rhynchonelles caractéristiques du Bathonien supérieur, Burmirhynchia elegantula et Kallirhynchiayaxleyensis, ainsi que l'oursin Acrosalenia lamarckii.
Dans le calcaire des Pichottes, à la base (fin du Bathonien terminal) de nombreuses ammonites, telles Clydoniceras et Delecticeras, ainsi que des brachiopodes, comme Cererithyris, Kallirhynchia, Obovothyris, Eudesia, Dictyothyris, quelques lamellibranches, avec Homomya, Pholadomya, et des oursins, avec Echinobrissus, Holectypus. Cette faune pélagique et benthique abondante, bien conservée témoigne d'un milieu
le Callovien : les marnes et les argiles
Au Callovien, la transgression marine s'accentue. Elle est marquée par un épais dépôt argileux riche en céphalopodes pélagiques, avec un milieu encore plus profond et plus calme. On distingue de bas en haut :
- Les marnes ferrugineuses de Belle
- Les argiles de Montaubert
- Les argiles du Coquillot
Les marnes ferrugineuses de Belle
C'est le sommet du Callovien inférieur. Elles sont très fossilifères, beaucoup d'ammonites à caractère sub-boréal, telles Sigaloceras, Kepplerites Proplanulites, Cadoceras, et beaucoup de lamellibranches, mais pas d'échinodermes, ni de brachiopodes. Ces marnes sont brunes et riches en oolithes.
Les argiles de Montaubert
Elles datent du Callovien supérieur, d'après les rares ammonites Spinikosmoceras ornatum contenues. Au sommet de cette couche on trouve des niveaux indurés riches en Serpula vertebralis. Le Callovien moyen est absent.
Les argiles du Coquillot
Elles correspondent au passage du Callovien à l'Oxfordien, en débutant avec un calcaire argileux à Quenstedtoceras lamberti et Q. ordinarium indiquant la fin du Callovien. Elles sont couvertes par 6 à 19 mètres d'argiles oxfordiennes à petites ammonites pyriteuses : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras.
Au Jurassique moyen du Boulonnais, tout le Boulonnais est marin à cette époque. Mais des dépôts détritiques informent de la proximité de terres émergées. Le climat est influencé de façon boréale comme en témoigne l'abondance des ammonites Cardiocéras et Kosmocéras. Les espèces méridionales sont rares (Macrocéphalitidés) ou absentes (Tulitides et Reneckeidés). Au Callovien supérieur la tendance s'inverse (arrivée des Hecticocératidés).
Beaucoup d'ammonites à sutures simplifiées comme les Clyonicératidés et les Kosmoceratidés, et des Proplanilitidés témoignent d'un milieu peu profond mais non superficiel, au Bathonien supérieur et au Callovien inférieur.
LE JURASSIQUE SUPERIEUR
Le Malm ou Jurassique supérieur comprend 3 époques géologiques ici :
- Oxfordien
- Kimméridgien
- Portlandien ou Tithonien
l'Oxfordien
D'abord régressif avec 2 séquences : l'Oxfordien inférieur : argiles du Coquillot ou de la Liégette, marnes et calcaires à Millericrinus horridus, et les calcaires d'Houllefort(déjà de l'Oxfordien moyen).
Les argiles du Coquillot ou de la Liégette sont pyriteuses, gris foncé, sans serpules, et les petites ammonites pyriteuses y abondent : Cardioceras, Taramelliceras, Lissoceras. Les marnes et calcaires sont noirâtres et contiennent des huîtres roulées et encroûtées, ainsi que des débris de crinoïdes, et des Cardioceras.
Les calcaires d'Houllefort débutent l'Oxfordien moyen. Un banc tendre et blanc surmonté d'un banc ferrugineux riche en serpules, et très fossilifère : Cardioceras densiplicatum, Dichotomosphinctes antecedens, Perisphinctes chloroolithicus et des polypiers (Thamnastrea).
l'Oxfordien moyen des argiles de Selles, les calcaires du Mont des Boucards.
Les argiles de Selles sont gris foncé, pyriteuses, on les observe dans les talus routiers, elles contiennent Serpula goldfussi, et l'huître Gryphaea dilatata, et elles sont assez épaisses : 40 à 45 m de puissance.
Les calcaires du Mont des Boucards sont épais de 10 à 15m. Ils sont de couleur crème avec des lits de marnes bleuâtres. Les fossiles sont Thamnastrea,Cercomya excentrica, Isocardia striata, Rhynchonella pectunculoides et des ammonites : Perisphinctes, Dichotomosphinctes, Thamnastrea, Orthosphinctes, Dichotomoceras.
Puis transgressif avec deux séquences : l'Oxfordien supérieur : argiles à Ostrea subdeltoidea et calcaires de Brucquedal.
Argiles à Ostrea subdeltoidea et calcaires de Brucquedal.
8m d'argiles noires pyriteuses + 12m d'argile à Ostrea subdeltoidea, noires et à nodules de sidérite et lits d'oolithes ferrugineuses, + 6 à 8 m de calcaires de Brucquedal à polypiers, très fossilifères : Cidaris florigemma, Apiocrinus, Dichotomosphinctes wartae, Amoeboceras ovale, caractéristiques de l'Oxfordien moyen et de la base de l'Oxfordien supérieur.
l'Oxfordien terminal : grès de Brunembert et l'oolithe de Hesdin l'Abbé.
Les grès de Brunembert sont carbonatés, très durs, de couleur brun à roux, ils passent de plaquettes gréseuses à des calcaires gréseux roux, et à un poudingue (Bazinghen), ils ne sont plus visibles en affleurement.
L'oolithe de Hesdin l'Abbé : c'est un calcaire oolithique blanc crème qui passe à un poudingue parfois. Cela peut être aussi une marne riche en oolithes de 10m d'épaisseur et très fossilifère : Zeilleria egena, Nerinea goodhalli, Trigonia papillata, Pygurus blumenbachi, et l'ammonite Decipia. On peut voir son affleurement le long de la RN1.
Le Kimméridgien
Le Kimméridgien inférieur
Les caillasses d'Hesdigneul
Ce sont des argiles noires à huîtres, puis un calcaire compact avec interlits marneux et quelques séquences oolithiques, les fossiles sont peu fréquents : Périsphinctes, Razenia, Zeilleria, Harpagodes.
Les calcaires de Brequerecque
Calcaires argileux de couleur claire, épais de 15m, riches en figures sédimentaires témoignant d'un milieu marin superficiel, confirmé par des fossiles benthiques de milieu très peu profond : Nanogyra striata (= exogyra virgula), Pholadomia protei, Mactromya rugosa.
Le Kimméridgien supérieur
On peut parfaitement l'observer sur la coupe naturelle constituée par les falaises jurassiques du littoral, du Cap de la Crêche à Audresselles.
Les argiles du Moulin Wibert ont une puissance de 20m, elles contiennent des bancs indurés marneux à la base, et des calcaires vers le sommet à lumachelle de Nanogyra striata. On y trouve les ammonites : Aspidoceras orthocerum, Aulacostephanus. Cette faune caractérise un retour à un milieu plus calme et plus profond.
Ces ammonites Aulacostephanus, sont trouvées brutes ; travaillées en les usant avec de petites meules on obtient un magnifique résultat.
Les sables et grés de Connincthun affleurent au Cap de la Crêche soit sous forme de sables et de grès guconieux à ciment carbonaté soit de sables argileux noirs. On peut y trouver des cristaux de gypse de 1cm. Le milieu devient très superficiel voire à la limite de l'émersion (figures sédimentaires et gypse).
Les calcaires du Moulin Wibert sont une alternance de calcaires durs et d'argiles tendres. Les fossiles contenus sont : Nanogyra, Trigonia rigauxi, Gervilla kimmeridgiensis et Physodoceras caletanum. Près de Tardinghen, ils se présentent en lentille de calcaire à polypiers et oursins.
Le Kimméridgien final et le début du Tithonien (ex Portlandien)
Représentés par les sables et grés de Châtillon ou d'Audresselles, puis les argiles feuilletées de Châtillon.
Les sables et grés de Châtillon : ce sont des grés plus ou moins bien cimentés contenant parfois des ammonites Aulacostephanus. On les a aussi nommés grés à Pygurus (un oursin).
On peut observer ces terrains aussi à Audresselles, au cran du Noirda (au nord de la localité).
En longeant les falaises au Nord d'Audresselles, à partir du cran du Noirda, on peut bien observer les grès et les argiles de Châtillon. La partie supérieure des grès de Châtillon est constituée de grès et de sables moyens à grossiers, pluridécimétriques à laminations obliques en auge et présentent des rides appelées "ripple-marks" formés sous une faible tranche d'eau, sous l'action de la houle. La transition avec les argiles de Châtillon se fait par l'intermédiaire d'un banc carbonaté à surface inférieure ondulée qui marque un approfondissement du milieu. Cette discontinuité correspond à une surface de transgression. Au-dessus on observe des argiles plus ou moins sableuses et un banc calcaire gréseux très riche en bioturbations qui traduisent un arrêt ou un ralentissement de la sédimentation. Au-dessus de ce banc, on observe la présence d'argiles très sombres, riches en matières organiques déposées dans un milieu calme relativement profond en dessous de la zone d'influence des houles. En remontant vers le nord et après avoir dépassé une faille, on atteint la partie moyenne des argiles de Châtillon et la limite entre le Kimméridgien et le Tithonien. Celle-ci est marquée par un banc de calcaires gréseux surmonté par des argiles feuilletées riches en matières organiques et présentant des intercalations gréseuses correspondant à des tempestites. Ces stratifications en mamelons caractérisent des dépôts mis en place sous l'influence de houles de tempêtes.
Les argiles feuilletées de Châtillon, sont très fossilifères : on y trouve les ammonites Aulacostéphanus pseudomutabilis, Physodoceras longispinum, Nanogyra striata, Trigonia variegata, Pholadomia multicostata, Gervillia kimmeridgiensis.
Nombreux sont les affleurements que l'on retrouve aussi au Cap Gris Nez sur la plage de la Sirène.
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