Conodontes : Différence entre versions
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− | Ces éléments (sorte de dents) sont connus depuis 1858 et décrit pour la première fois par Christian Henrich Pander. On les rencontre dans des [[faciès]] marins relativement littoraux ou plus profondément en compagnie de [[Graptolithe]]s, de [[Radiolaire]]s ou de fragments de poissons. En général, ils sont d’autant plus abondants dans une roche que le taux de [[sédimentation]] a été faible. Dans une roche d'un kilogramme il peut ainsi s'en trouver jusqu'à mille.<br> | + | Ces éléments (sorte de dents) sont connus depuis 1858 et décrit pour la première fois par Christian Henrich [[Pander]]. On les rencontre dans des [[faciès]] marins relativement littoraux ou plus profondément en compagnie de [[Graptolithe]]s, de [[Radiolaire]]s ou de fragments de poissons. En général, ils sont d’autant plus abondants dans une roche que le taux de [[sédimentation]] a été faible. Dans une roche d'un kilogramme il peut ainsi s'en trouver jusqu'à mille.<br> |
Leur répartition est très vaste : Europe de l’Ouest, Méditerranée, Chine, Inde, Amérique, Sahara, Australie.<br> | Leur répartition est très vaste : Europe de l’Ouest, Méditerranée, Chine, Inde, Amérique, Sahara, Australie.<br> | ||
Les animaux étant à corps mou, seules en général les dents étaient adaptées à la conservation dans des circonstance normales. Le reste de l’animal disparaissait. C’est ce qui explique qu’il ait fallu attendre 1983 pour qu’une découverte ([[Carbonifère]] inférieur d’Edimbourg) de dents soit faite en corrélation avec des fossiles de l’animal hôte. Ce premier spécimen, nommé <em>Clydagnathus</em>, faisant 40 mm de long.<br> | Les animaux étant à corps mou, seules en général les dents étaient adaptées à la conservation dans des circonstance normales. Le reste de l’animal disparaissait. C’est ce qui explique qu’il ait fallu attendre 1983 pour qu’une découverte ([[Carbonifère]] inférieur d’Edimbourg) de dents soit faite en corrélation avec des fossiles de l’animal hôte. Ce premier spécimen, nommé <em>Clydagnathus</em>, faisant 40 mm de long.<br> | ||
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La taille des conodontes reste microscopique (0.25 à 2 mm). Ils sont translucides ou opaques, noir ou ambré. L’animal devait posséder 15, 17 ou plus rarement 19 éléments formant un réseau bilatéralement symétrique dans la tête. Ce système forme un appareil masticateur radicalement différent de ce qu’on rencontre chez les animaux modernes.<br> | La taille des conodontes reste microscopique (0.25 à 2 mm). Ils sont translucides ou opaques, noir ou ambré. L’animal devait posséder 15, 17 ou plus rarement 19 éléments formant un réseau bilatéralement symétrique dans la tête. Ce système forme un appareil masticateur radicalement différent de ce qu’on rencontre chez les animaux modernes.<br> | ||
Il existe trois sortes d’éléments conodontes qui devaient avoir des fonctions différentes : éléments coniformes (en forme de pointes), éléments ramiformes (en forme de peignes) et éléments platiformes (constitué d'un lobe plat développé).<br> | Il existe trois sortes d’éléments conodontes qui devaient avoir des fonctions différentes : éléments coniformes (en forme de pointes), éléments ramiformes (en forme de peignes) et éléments platiformes (constitué d'un lobe plat développé).<br> | ||
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+ | <center>1 genre <em>Bryantodina</em> ; 2 à 5 genre <em>Plectodina</em> ; 6,7 et 10 genre <em>Erraticodon</em><br>8, 9 et 12 genre <em>Erismodus</em> ; 16 genre <em>Coleodus</em> ; 17 genre <em>Semiacontiodus</em> | ||
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− | + | Pour l'extraction des Conodontes, on utilisera de préférence l'acide monochloracétique ou l'acide formique (ce dernier en particulier pour les calcaires dolomitisés). Faire l'opération rapidement pour que les organismes ne restent pas trop longtemps en contact avec l'acide. Ne pas utiliser l'acide chlorhydrique qui dissout les éléments. | |
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Vu leur abondance et leur diversité (300 genres morphologiques et plusieurs milliers d’espèces morphologiques) et ce, sur une grande période géologique, ces fossiles sont largement utilisés en [[stratigraphie]] et pour l'étude des [[faciès]].<br> Mais ils sont aussi largement utilisés en paléothermomètrie. En effet, la francolite (variété de fluoroapatite) dont sont constitués les éléments de Conodontes voit sa couleur se modifier en fonction de la température maximale subie par le fossile dans le sédiment. <br> | Vu leur abondance et leur diversité (300 genres morphologiques et plusieurs milliers d’espèces morphologiques) et ce, sur une grande période géologique, ces fossiles sont largement utilisés en [[stratigraphie]] et pour l'étude des [[faciès]].<br> Mais ils sont aussi largement utilisés en paléothermomètrie. En effet, la francolite (variété de fluoroapatite) dont sont constitués les éléments de Conodontes voit sa couleur se modifier en fonction de la température maximale subie par le fossile dans le sédiment. <br> | ||
− | On a ainsi défini une échelle dite CIA (Conodont Alteration Indice), possédant 6 degrés qui relie la couleur du fossile trouvé dans la roche à la température maximum subie par le sédiment. | + | On a ainsi défini une échelle de 1 à 6 dite CIA (Conodont Alteration Indice), possédant 6 degrés qui relie la couleur du fossile trouvé dans la roche à la température maximum subie par le sédiment. |
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L'étude des conodontes est ainsi très utilisée dans la recherche d'hydrocarbures en permettant de cibler, grâce à eux, des couches sédimentaires spécifiques. | L'étude des conodontes est ainsi très utilisée dans la recherche d'hydrocarbures en permettant de cibler, grâce à eux, des couches sédimentaires spécifiques. | ||
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Version actuelle datée du 12 décembre 2022 à 10:27
Présentation :
Les Conodontes sont des animaux chordés ressemblant, par la forme, aux Lamproies ou aux Myxines actuelles. Pendant de nombreuses années ils n’étaient connus que par des sortes de dents (microfosssiles) qu’on appelaient "conodontes". On parle maintenant d’ "éléments de Conodontes", réservant le nom de « Conodontes » à l’animal lui-même. On dit quelquefois Conodontophora pour parler de l’animal afin d’éviter toute confusion avec les éléments.
Le nom de conodontes provient du fait qu'en observation (loupe ou microscope) en "transparence", leur structure fait apparaître comme une succession de cônes emboîtés. Ces éléments devaient donc croître avec l'age par addition sur l'extérieur de couches successives.
Faisant de 1 à 40 centimètres, les animaux possédaient de petites nageoires près de la queue. Les connaissances sur leurs parties molles sont limitées. On pense qu’ils avaient probablement de grands yeux, ce qui laisse penser à certains qu'ils étaient prédateurs (alors que d'autres les voient comme des consommateurs de plancton). Ils possédaient une « corde » qui parcourait l’animal, sorte de colonne vertébrale primitive non pourvue d’éléments ossifiés.
Étant apparus au Précambrien, la classe entière des Conodontes a disparu il y a environ 200 millions d’années (lors de la transition Trias-Jurassique).
La découverte des Conodontes :
Ces éléments (sorte de dents) sont connus depuis 1858 et décrit pour la première fois par Christian Henrich Pander. On les rencontre dans des faciès marins relativement littoraux ou plus profondément en compagnie de Graptolithes, de Radiolaires ou de fragments de poissons. En général, ils sont d’autant plus abondants dans une roche que le taux de sédimentation a été faible. Dans une roche d'un kilogramme il peut ainsi s'en trouver jusqu'à mille.
Leur répartition est très vaste : Europe de l’Ouest, Méditerranée, Chine, Inde, Amérique, Sahara, Australie.
Les animaux étant à corps mou, seules en général les dents étaient adaptées à la conservation dans des circonstance normales. Le reste de l’animal disparaissait. C’est ce qui explique qu’il ait fallu attendre 1983 pour qu’une découverte (Carbonifère inférieur d’Edimbourg) de dents soit faite en corrélation avec des fossiles de l’animal hôte. Ce premier spécimen, nommé Clydagnathus, faisant 40 mm de long.
Les éléments conodontes :
La taille des conodontes reste microscopique (0.25 à 2 mm). Ils sont translucides ou opaques, noir ou ambré. L’animal devait posséder 15, 17 ou plus rarement 19 éléments formant un réseau bilatéralement symétrique dans la tête. Ce système forme un appareil masticateur radicalement différent de ce qu’on rencontre chez les animaux modernes.
Il existe trois sortes d’éléments conodontes qui devaient avoir des fonctions différentes : éléments coniformes (en forme de pointes), éléments ramiformes (en forme de peignes) et éléments platiformes (constitué d'un lobe plat développé).
Exemples d’éléments Conodontes rencontrés dans l’ordovicien moyen en Argentine (Santa Gertrudis Formation)
8, 9 et 12 genre Erismodus ; 16 genre Coleodus ; 17 genre Semiacontiodus
Pour l'extraction des Conodontes, on utilisera de préférence l'acide monochloracétique ou l'acide formique (ce dernier en particulier pour les calcaires dolomitisés). Faire l'opération rapidement pour que les organismes ne restent pas trop longtemps en contact avec l'acide. Ne pas utiliser l'acide chlorhydrique qui dissout les éléments.
Intérêt des Conodontes :
Vu leur abondance et leur diversité (300 genres morphologiques et plusieurs milliers d’espèces morphologiques) et ce, sur une grande période géologique, ces fossiles sont largement utilisés en stratigraphie et pour l'étude des faciès.
Mais ils sont aussi largement utilisés en paléothermomètrie. En effet, la francolite (variété de fluoroapatite) dont sont constitués les éléments de Conodontes voit sa couleur se modifier en fonction de la température maximale subie par le fossile dans le sédiment.
On a ainsi défini une échelle de 1 à 6 dite CIA (Conodont Alteration Indice), possédant 6 degrés qui relie la couleur du fossile trouvé dans la roche à la température maximum subie par le sédiment.
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L'étude des conodontes est ainsi très utilisée dans la recherche d'hydrocarbures en permettant de cibler, grâce à eux, des couches sédimentaires spécifiques.
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